Côte d’Ivoire : « Le FPI dit NON à la présence de Compaoré en Côte d’Ivoire car il doit répondre devant la justice de tous les crimes dont il est accusé dans son pays, en Côte d’Ivoire, et ailleurs en Afrique de l’Ouest »

Par IVOIREBUSINESS – « Le FPI dénonce avec la plus grande fermeté la présence de Compaoré en Côte d’Ivoire. Blaise Compaoré ne peut pas s’en sortir à si bon compte en ayant en prime un exil doré en Côte d’Ivoire ».

Alassane Ouattara et Blaise Compaoré. Image d'archives.

COMMUNIQUE : Le FPI dénonce la présence de l'ex-Président Blaise Compaoré en Côte d'Ivoire

Le vendredi 31 octobre 2014, Monsieur Blaise Compaoré a présenté sa démission de la Présidence du Burkina Faso à travers un communiqué officiel. Cette décision fait suite à plusieurs mois de contestation populaire, notamment à la journée du jeudi 30 octobre 2014 où les manifestations ont connu une intensité exceptionnelle, pour s’opposer à un projet de modification constitutionnelle qui aurait permis à Blaise Compaoré de briguer un nouveau mandat après 27 ans au pouvoir.

Suite à cette décision, l’armée a pris le pouvoir et ouvert une période de transition dirigée par le Lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida. Les évènements ont fait plusieurs morts et d’importants dégâts matériels. Quant au président déchu, il est accueilli en Côte d’Ivoire selon un communiqué de la Présidence de la république.

Mais qui est monsieur Blaise Compaoré ?

Le front Populaire ivoirien rappelle que monsieur Blaise Compaoré est arrivé au pouvoir, le 15 octobre 1987, à la suite d’un coup d’Etat sanglant qui a vu l’assassinat de Thomas Sankara, le père de la révolution Burkinabé. On retient de ses 27 ans de règne qu’il a exercé un pouvoir absolu à l’intérieur, jalonné de disparitions et d’assassinats d’opposants et de membres de la société civile dont le plus célèbre est le journaliste Norbert Zongo assassiné en décembre 1998.

La manière dont il quitte le pouvoir, sans gloire, chassé par son propre peuple, signifie que monsieur Blaise Compaoré n’a pas engagé le Burkina Faso sur la voie de la démocratie, mais qu’il a tout mis en œuvre, au contraire pour empêcher l’émergence d’un environnement démocratique et le fonctionnement régulier des institutions d’un Etat moderne.au plan diplomatique et particulièrement dans la sous-région ouest africaine, on retient de monsieur Blaise Compaoré, qu’il est le pyromane qui a mis le feu et a joué ensuite au pompier dans des crises ayant causé la division, la mort, l’effondrement de l’Etat et la faillite économique chez des voisins du Burkina Faso. Ses « missions de médiation » étaient en réalité des moyens d’ingérence dans les affaires intérieures et de contrôle sur les régimes et les ressources de ces pays.

En Côte d’Ivoire, il a encadré, financé, armé, et offert son pays comme la base- arrière d’une rébellion qu’il a lâchée ensuite sur le pays. Sa médiation dans la crise ivoirienne a plutôt aggravé la situation du pays jusqu’à la guerre ayant entraîné la chute du Président Laurent Gbagbo et l’avènement de monsieur Ouattara à la tête de l’Etat.

Le front Populaire ivoirien salue le courage du peuple Burkinabé et célèbre, avec lui, sa victoire sur la dictature de Blaise Compaoré. Les Burkinabés nous donnent une belle leçon de ce qu’un peuple soudé et déterminé peut réussir face à un pouvoir autoritaire qui prend son pays en otage au profit de son clan et de son entourage. Le FPI s’incline devant la dépouille des manifestants tombés en martyrs durant les évènements. Le front Populaire Ivoirien note que l’enjeu de cette belle révolution burkinabé d’octobre 2014, c’est le respect de la constitution par les dirigeants. Le peuple Burkinabé a montré la voie en se dressant contre les tentatives de confiscation du pouvoir par les manipulations de la constitution.

Le front Populaire ivoirien en appelle à la plus grande vigilance des partis politiques démocratiques, des mouvements et associations de la société civile et de tous les leaders d’opinion du Burkina Faso, car le 31 octobre, le peuple a gagné une bataille.
C’est maintenant que commence la lutte démocratique pour gagner la paix et la stabilité autour d’institutions démocratiques fortes ; le premier défi étant la nature, les objectifs et la durée de la transition qui se met en place. Pour sa part, le front Populaire ivoirien en appelle à une transition pacifique et inclusive pour permettre au Burkina Faso de se remettre vite de la crise et reprendre la voie du progrès. Le front Populaire ivoirien et le peuple ivoirien sont aux côtés du peuple et des acteurs de la démocratie dans ce pays frère.

Enfin, comme nous le savons, après sa chute, «Blaise Compaoré et son entourage sont accueillis en Côte d’Ivoire », selon les termes d’un communiqué officiel du Gouvernement.

Le front Populaire ivoirien dénonce avec la plus grande fermeté cette présence de Compaoré en côte d’Ivoire. Il estime qu’après tout ce que cet homme a fait contre son propre peuple au Burkina Faso et contre le peuple ivoirien, Blaise Compaoré ne peut pas s’en sortir à si bon compte en ayant en prime un exil doré en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, le Front Populaire Ivoirien exige que monsieur Blaise Compaoré réponde devant la justice de tous les crimes dont il est accusé ou soupçonné dans son pays, en Côte d’Ivoire et ailleurs en Afrique de l’Ouest.

Fait à Abidjan le 31 octobre 2014

La Secrétaire Générale, Porte-Parole du FPI