Brésil : Dilma Rousseff écartée du pouvoir

Par Le Monde.fr avec AFP et AP - Dilma Rousseff écartée du pouvoir au Brésil.

Dilma Rousseff le 6 mai. UESLEI MARCELINO / REUTERS.

Fin de partie pour Dilma Rousseff. La présidente du Brésil a été écartée du pouvoir, jeudi 12 mai, suspendue de ses fonctions par le Sénat qui va la soumettre à un procès en destitution pour maquillages des comptes publics.
Une majorité de 55 sénateurs sur 81 ont voté, jeudi 12 mai, la mise en accusation de leur présidente, et 22 contre, à l’issue d’une séance historique entamée mercredi matin et qui a duré une vingtaine d’heures. Elle est accusée par les sénateurs d’avoir maquillé des comptes publics et dissimulé l’ampleur des déficits en 2014 et en 2015.
Mme Rousseff sera remplacée dans la journée par son vice-président, Michel Temer, membre du Parti mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre droit), en attendant le jugement final des sénateurs d’ici à un maximum de six mois.
L’issue du vote ne faisait guère de doute, l’opposition de droite affirmant disposer largement de la majorité simple requise (41 votes) pour suspendre Mme Rousseff de la présidence. Finalement, près des deux tiers des sénateurs ont voté pour la suspension de la présidente.
« Une ambiance d’enterrement »
L’impopulaire dirigeante de gauche a plusieurs fois accusé son vice-président d’un « coup d’Etat » institutionnel. Dès mercredi soir, Dilma Rousseff avait déjà emballé ses effets personnels, a confié à l’Agence France-Presse une source à la présidence, où régnait, selon elle, « une ambiance d’enterrement ».
En cas de destitution définitive de Mme Rousseff, M. Temer assumerait la présidence jusqu’aux prochaines élections générales (présidentielle et législatives), prévues pour 2018. M. Temer est devenu un adversaire résolu de la présidente fin mars lorsque son parti, la puissante formation centriste du PMDB, avait quitté la coalition gouvernementale dominée par le Parti des travailleurs (PT, gauche), au pouvoir sous les présidences de Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) puis de Mme Rousseff.
« J’espère que le vice-président Michel Temer pourra constituer son gouvernement et prendre les mesures pour l’orienter de la meilleure manière possible afin que, dès aujourd’hui, le Brésil perçoive qu’une nouvelle phase commence », a réagi le sénateur Aecio Neves, un des leaders de l’opposition à Mme Rousseff et candidat malheureux au second tour de la présidentielle en 2014.
Le procès de Mme Rousseff sera dirigé par le président du Tribunal suprême fédéral, Ricardo Lewandowski, et pourrait durer jusqu’au mois de septembre. La chambre des députés avait déjà avalisé la procédure de destitution le 17 avril par une écrasante majorité.

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