Attaques répétées contre les gendarmes et policiers à Yamoussoukro : La grosse colère de Paul Koffi Koffi contre les dozos

Par Notre Voie - La grosse colère de Paul Koffi Koffi contre les dozos suite aux attaques répétées contre les gendarmes et policiers à Yamoussoukro.

Sans langue de bois, le ministre délégué auprès du chef de l’Etat chargé de la Défense s’est vivement élevé, lundi dernier, à Toumodi et à Yamoussoukro, contre les individus armés qui, depuis un certain moment, ont choisi de s’attaquer aux forces de défense et de sécurité dans la capitale politique ivoirienne et à l’intérieur du pays. «L’Etat ne peut pas accepter et tolérer que des hommes chargés d’assurer la sécurité des hommes et des biens fassent l’objet de tuerie par les soi-disant coupeurs de route ou d’autres bandits ou pour quelques raisons que ce soient. Le premier élément de la souveraineté d’un pays, c’est la défense, la sécurité. Un pays qui n’a pas de forces de défense et de sécurité est un pays qui est livré à lui-même», s’est écrié sur tout son parcours le ministre délégué chargé de la Défense.
La colère du ministre Paul Koffi Koffi s’explique en partie par les attaques répétées et récentes contre les populations civiles et militaires à travers tout le pays depuis un certain temps. Un phénomène qui s’est particulièrement accentué, ces derniers jours, dans la capitale politique ivoirienne où, en moins d’une semaine, des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) sont tombés dans des embuscades et ont été tués. Ainsi, les 10, 12 et 15 septembre derniers, plusieurs gendarmes et policiers sont morts dans l’exercice de leurs fonctions à Yamoussoukro. Un gendarme et un militaire en patrouille à moto entre Kong et Ferké ont péri sous les armes des coupeurs de route. A Bangolo, dans l’ouest du pays, ce sont trois civils qui ont trouvé la mort dans une attaque de car de voyageurs par des bandits fortement armés. Et, en fin de semaine dernière, c’est un élément des Frci qui ne rejoindra plus jamais son poste de travail à Rubino, dans le département d’Agboville. Il a été fauché en route pour le service par une balle assassine tirée depuis une broussaille voisine. «Si les gens veulent déclencher un autre type de conflit, qu’ils nous le disent ! Et nous allons adopter d’autres mesures parce qu’on ne peut pas accepter que des policiers, des gendarmes et des militaires, et toutes les autres forces de sécurité subissent des attaques dans leur mission d’assurer la sécurité des hommes et des biens. Je précise que ceux qui le font seront sanctionnés par des condamnations de plus de 20 ans de prison», a averti Paul Koffi Koffi.

Paul Koffi Koffi refuse les honneurs des dozos

Le ministre délégué chargé de la Défense était surtout remonté contre les chasseurs dozos cités dans les attaques contre les éléments des forces de défense et de sécurité à Yamoussoukro. «Partout où je passe, je salue les dozos, mais je refuse qu’ils rendent les honneurs. Je ne peux pas faire assurer la sécurité de l’Etat par des personnes quel que soit leur statut et qui ne sont pas des forces régulières. L’Etat de droit ne se négocie pas», a-t-il lancé aux nombreux chasseurs traditionnels dozos qui ont pris d’assaut aussi bien la préfecture de Toumodi que l’hôtel de ville de Yamoussoukro. Pour l’émissaire du gouvernement ivoirien, les supplétifs des forces pro-Ouattara dans la conquête du pouvoir d’Etat au profit d’Alassane Dramane Ouattara en avril 2011 ne peuvent être utiles que pour donner des informations aux agents chargés de la sécurité. Sans plus. «Mais dire que vous-mêmes, vous allez arrêter des gens ou faire usage de vos armes, quelle que soit la raison précise, contre les militaires, les douaniers, les gendarmes, des agents des eaux et forêts, les policiers, on ne peut l’accepter et vous allez être traduits devant les tribunaux. Sinon il n’y a plus d’Etat de droit. Nous ne sommes pas encore dans une jungle», a-t-il mis en garde.
Profitant de son bref séjour dans la région du Bélier, le commandant en second des Frci a appelé toutes les composantes de la population à coopérer franchement avec les forces de défense et de sécurité.
Paul Koffi Koffi avait, à ses côtés, le commandant supérieur de la gendarmerie, le général Gervais Kouassi ; le directeur général de la police nationale, le général Bredou M’Bia ; le commandant des forces spéciales, le colonel Doumbia, et le commissaire du gouvernement, Ange Kessi.

Robert Krassault
ciurbaine@yahoo.fr
Envoyé spécial