Appel du 12 avril – Alliance FPI-Pdci contre la dictature Ouattara: Le RDR sonné accuse le Pdci de plan B, et appelle à mettre balle à terre

Par IvoireBusiness - Appel du 12 avril – Le RDR groggy par l'Appel du 12 avril.

Le rassemblement des republicains (RDR) d’Alassane Dramane Ouattara semble sonné par le rapprochement entre le Front populaire ivoirien (FPI) et le Pdci-Rda, dans le cadre d’un sursaut national contre la dictature Ouattara, lancé le 12 avril dernier par le Rpci-Ac de Christian Vabé, depuis Paris.
Les jeux semblent faits et l’alliance Pdci-Opposition Fpi-Lmp contre Ouattara bel et bien en marche. Car pour la première fois, le Rdr a accusé son ancien allié du Pdci d’Henri Konan Bédié d’avoir un plan B avec le FPI et tous les partis LMP pour 2015 (Le Patriote 18/04).
Hier dans le journal du Pdci-Rda « Le Nouveau Réveil », le ministre FPI-LMP Dogbo Raphaël a appelé son parti à voter massivement pour le Pdci aux élections locales du 21 avril prochain.
Au Rdr, cette annonce a provoqué un tremblement de terre. Et c’est déjà le branle-le-bas de combat et l’heure du recadrage et de la remise en cause. Une première.

Le porte-parole du parti Joël N’guessan a en effet reconnu que son parti était allé trop loin dans la propagation de la violence politique contre le Pdci-Rda durant la campagne actuelle. Toutes choses qui ont pesé dans la balance pour que le Pdci accepte l’Appel du 12 avril et la main tendue du FPI.
En effet, une série d’incidents ont eu lieu récemment dans plusieurs localités entre le Pdci et le Rdr. A Bloléquin, Dagobert Banzio, candidat du Pdci est menancé de mort par son rival du RDR. A Koumassi, la hache de guerre est deterrée entre le candidat du Pdci N’dohi Raymond et le ministre Cissé Bacongo du Rdr.
A Treichville, des partisans du candidat du Pdci Amichia, ont été tailladés à la machette.
Le Pdci a dès lors décidé de prendre ses distances vis-à-vis du Rdr.

C’est ainsi que le week end dernier à Seguela (Nord Ouest), le secrétaire général du PDCI, Alphonse Djédjé Mady, a été "interdit d’accès" par des manifestants de son parti, très en colère qu’il soit venu soutenir le candidat du Rdr Amadou Soumahoro.

Selon l’Onuci, les manifestants étaient armés de machettes et de fusils.

Le Mouvement ivoirien des droits humains (Midh), une importante ONG, a également sonné l’alarme mercredi.

"Cette campagne se déroule, dans certaines localités, sous une forte tension entre les candidats d’une part et leurs partisans d’autre part", a-t-il averti dans un communiqué, pointant "les invectives nourries, les propos teintés de haines et de ressentiments, des appels à la violence verbale et physique".

Ces dérapages font planer "dangereusement sur la paix sociale" le "spectre des violences électorales" de 2010, a ajouté l’organisation.

Le RDR isolé appelle au calme

C’est la raison pour laquelle Joël N’guessan a appelé les différents états-majors des partis politiques, à mettre balle à terre afin que les élections régionales et municipales du 21 avril prochain se déroulent dans la sérénité.

‘'Depuis l'ouverture officielle de la campagne, nous observons qu'il y a une montée de tension au niveau des états-majors des différents candidats protagonistes'', a déclaré dans un communiqué dont IvoireBusiness a eu copie, le porte-parole principal du RDR, l'ancien ministre des droits de l'homme, Joël N'guessan, visiblement sonné par l’isolement subite dans lequel se retrouve son parti.
Isolement qu’il n’a pas vu venir dont le déclencheur fut l’Appel du 12 avril du RPCI-AC à un soulèvement et un rassemblement populaire contre la dictature Ouattara.
Appel entendu par le FPI, le Pdci, et tous les autres partis LMP.
Le 15 avril dernier, Miaka Ouretto, le Président du FPI lançait un appel au Pdci-Rda: « Le moment du grand sursaut national est venu. Resserrons nos rangs pour faire barrage aux prédateurs. Rassemblons-nous, pour défendre la Nation en péril. Nous n’avons que cette Patrie, alors défendons-là ensemble, au risque de disparaître tous ensemble, quand l’on nous demande de vivre ensemble chez nous, sans nous ».

Vu la marginalisaton dans laquelle il se retrouve brusquement, le RDR déploie son artillerie de communication, appelant chose rare, au calme et à la retenue : ''C'est pourquoi, le RDR demande à tous de mettre balle à terre. Le véritable enjeu est le développement'', a insisté M. N'guessan.

‘'Notre souhait est que cette campagne soit civilisée, apaisée et que les élections se déroulent sans excès ni violences, a-t-il ajouté, soulignant que ‘' la Côte d'Ivoire et les ivoiriens ne doivent plus vivre ce que nous avons malheureusement connu pendant la crise post électorale''.

‘'Chacun devra battre campagne dans le respect de son adversaire mais surtout accepter de respecter le résultat du vote populaire'', a conclut Joël N'guessan.

Sale temps pour le RDR

Cet appel au calme du RDR intervient au moment où l’administration américaine vient de prendre ses distances avec le régime Ouattara, pour non-respect de ses engagements en matière d’impunité et de justice impartiale.

En effet, les Etats-Unis ont appelé mercredi le gouvernement ivoirien à tenir sa promesse de lutter contre l’impunité et d’assurer une "justice impartiale".
L’Ambassadeur des Usa en Côte d’Ivoire, Phillip Carter III, a déclaré qu’Alassane Ouattara a promis "que toutes les personnes responsables de crimes graves devraient être traduites en justice et qu’il n’y a pas de place pour une culture de l’impunité ou une justice des vainqueurs en Côte d’Ivoire. Mais pour lui, le chef de l’Etat n’a malheureusement pas tenu ses promesses. Il lui exige donc que ce dernier tienne ses engagements.

"Le gouvernement à tous les niveaux devrait tenir cet engagement", a souligné M. Carter III, dans un discours prononcé dans la capitale politique Yamoussoukro et diffusé par ses services.

"Des violations des droits de l’Homme et des crimes de guerre ont été commis par les deux camps impliqués dans le conflit" mais "à ce jour, à l’exception de quelques soldats du rang, toutes les personnes détenues et inculpées pour leur rôle dans la crise postélectorale sont issues d’un seul camp du conflit", a déploré le diplomate.

Ce sont au total 659 candidats aux municipales et 84 têtes de liste pour les régionales sont engagés dans la campagne, qui s’achève vendredi.

Eric Lassale