Appel de Daoukro: Bédié avoue que Ouattara est violent

Par Notre Voie - Appel de Daoukro. Bédié avoue que Ouattara est violent.

Bédié avoue que Ouattara est violent.

« Je refuse que la Côte d’Ivoire soit plongée, une fois de plus, dans un bain de sang ». Cette phrase fait partie du discours tenu, samedi dernier, par le président du Pdci, Henri Konan Bédié. L’ancien chef de l’etat s’exprimait à Yamoussoukro, à l’occasion de la journée d’hommage que des cadres de son parti organisaient à son intention et à celui de houphouët-Boigny.
Le patron du Pdci voulait ainsi répondre à tous ses détracteurs qui l’accusent d’avoir trahi la mémoire du père-fondateur du parti de l’éléphant en appelant à une candidature unique de l’actuel locataire du palais du Plateau. Bien entendu, les suiveurs de N’zuéba ne se sont pas privés de présenter leur champion comme un apôtre de la paix. A telle enseigne qu’ils ont annoncé vouloir désormais travailler pour faire de lui, le prochain prix nobel de la paix.
Une sorte d’ultime bataille pour le «prince des Nambê». Mais le problème que pose le discours de Bédié, c’est qu’il dit implicitement que c’est pour éviter de subir la violence d’Alassane Dramane Ouattara et de ses partisans, qu’il a renoncé à laisser le Pdci présenter un candidat conformément à une résolution du congrès. Sinon, comment le fait de compétir librement entre les formations politiques peut entrainer un autre bain de sang ?
Les textes du RHDP au nom desquels M. Bédié s’efforce aujourd’hui d’éliminer son propre parti de la course présidentielle, prévoient clairement que chaque parti membre, présente un candidat au premier tour, quitte à ce que le candidat le mieux placé de la coalition soit soutenu au second tour. En affirmant clairement que son appel de Daoukro vise a éviter un autre bain de sang à la Côte d’Ivoire, Bédié dit implicitement que la prochaine
confrontation électorale en Côte d’Ivoire sera émaillée de violence. Et que cette violence viendrait de son allié. Puisqu’il est obligé de le contenter. On aura le temps d’épiloguer sur cette sortie du président Bédié.
Mais elle a le mérite de mettre tout le monde devant ses responsabilités. En effet, M. Bédié ne nous dit pas qu’il a lancé l’appel de Daoukro parce qu’il est convaincu de la pertinence du projet. Mais bien parce qu’il a peur que pour défendre son pouvoir, l’actuel chef de l’etat et ses partisans ne remettent le couvert de la violence comme ils l’ont fait en 2002 avec la rébellion et en 2010 avec toutes les violences auxquelles on a assistées. Une telle justification de l’appel de Daoukro peut-elle prospérer ?
Les ivoiriens devraient-ils se résigner face aux menaces de violences du RDR pour sacrifier tous leurs droits civiques ?
Les prochains mois nous situeront.

Guillaume T. GBATO