Amnistie: Bédie ignore Ouattara et remercie la communauté internationale pour ses pressions

Par IvoireBusiness - Amnistie. Bédie ignore Ouattara et remercie la communauté internationale pour ses pressions.

Amnistie de 800 prisonniers politiques en Côte d'Ivoire. Bédie ignore Ouattara et remercie la communauté internationale pour ses pressions.

Un nouveau palier vient d’être franchi dans la crise ouverte entre le Président Alassane Ouattara et le président Henri Konan Bédié, suite à l’ordonnance d’amnistie en faveur de 800 prisonniers politiques en Côte d’Ivoire, et parmi lesquelles se trouvent Mme Simone Ehivet Gbagbo et les ministres Assoa Adou et Moïse Lida Kouassi.

Dans sa déclaration publiée hier et dont copie a été transmise à IvoireBusiness, le président du PDCI-RDA a salué la liberation des prisonniers politiques et felicité la communauté internationale et non pas le président Alassane Ouattara pour leur liberation et surtout pour avoir fait pression sur le président ivoirien.

« Le PDCI-RDA remercie la Communauté Internationale et tous les acteurs qui ont œuvré, dans le secret, pour faciliter la prise de cette décision », indique Konan Bédié dans son communiqué. Aucune félicitation à son allié d’hier Alassane Ouattara pour sa décision du 06 août, qui faut-il le souligner, a toujours nié l’existence même de prisonniers politiques allant jusqu’à dire dans plusieurs messages qu’il n’y avait pas de prisonniers poltiques en Côte d’Ivoire.

Au contraire, il se veut même suspicieux envers le chef de l’Etat, appelant dans sa delcaration à ce que l’ordonnance se transforme rapidement en loi, comme s’il craignait un nouveau revers.

« Le PDCI-RDA souhaite que l’ordonnance d’Amnistie se transforme rapidement en une Loi d’amnistie pour rendre plus inclusif cet acte de réconciliation », peut-on lire dans le communqué signé par le président Bédié lui-même.

Il s’est également prononcé en faveur de la réconciliation nationale et la paix, prenant encore ses distances avec le président Alassane Ouattara, qui faut-il le rappeler, jamais fait de la réconciliation nationale et la paix, sa priorité.

« Le PDCI-RDA demeure convaincu que seule la réconciliation entre les filles et les fils de notre pays constitue le fondement de la cohésion sociale et de l’unité nationale pour une Côte d’Ivoire forte résolument tournée vers le développement et le progrès social », écrit-il dans son message en n’oubliant pas d’adresser ses vifs remerciements à Mme Simone Ehivet et à tous les prisonniers politiques.

« Le PDCI adresse ses vifs et chaleureux encouragements à tous Les ex-prisonniers politiques et leur souhaite un bon retour en famille », conclut le communiqué.

Comme on le voit, la liberation de Simone Gbagbo et de tous les prisonnoers politiques est bel et bien le resultat des pressions internes et externes excercées sur le président Ouattara, dont l’isolement s’accentue de jour en jour.

Les 800 amnisties n’ont donc rien à avoir avec une quelconque magnanimité du chef de l’Etat qui comme le disent ses partisans, a agi sans pression du haut de sa chair présidentielle.

Autre fait marquant sans le discours de Konan Bédié, le rapprochement avec le président Laurent Gbagbo et l’opposition dite gbagboïste EDS/FPI.

Va-ton vers une alliance PDCI-EDS/FPI comme souhaité par certains jeunes leaders de l'opposition comme Christian Vabé, président du Rpci-Ac et membre du directoire de la coaltion EDS, dans plusieurs déclarations y compris dans son dernier message à la nation de fête de l'indépendance ?

Trop tôt pour le dire même si le président Henri Konan Bédié multiplie les signes dans ce sens.
Tout se passe comme s'il avait été rassuré voire libéré de quelque chose qui le tenait. On se rappelle la visite du ministre Jean-Louis Billon, proche parmi les proches du président du Pdci et secretaire excecutif du PDCI chargé de la propagande, au président Laurent Gbagbo à La Haye, le 26 juillet dernier. Inimaginable y a peu...

Nous y reviendrons.

Patrice Lecomte