Affaire Mandat d'arrêt contre Compaoré - Mariam Sankara à Ouattara sur RFI: "Gbagbo est à la CPI, Simone Gbagbo est jugée en C.I, Blaise Compaoré doit donc revenir au Burkina pour dire la vérité devant les tribunaux"

Par IvoireBusiness - Affaire Mandat d'arrêt contre Compaoré - Mariam Sankara à Ouattara sur RFI "Gbagbo est à la CPI, Simone Gbagbo est jugée en C.I dans le cadre de la lutte contre l'impunité. Ouattara doit donc permettre à Blaise Compaoré de revenir au Burkina pour dire la vérité devant les tribunaux".

Mariam Sankara lors de son retour au Burkina après 27 ans d'exil.

La veuve de Thomas Sanakara hier sur Radio France international, a affirmé que le Président ivoirien Alassane Ouattara, depuis sa prise du pouvoir en 2011, a fait de la lutte contre l’impunité, la priorité de ses priorités.
C’est la raison pour laquelle Laurent Gbagbo est à la Cour pénale internationale et Simone Gbagbo est en prison en Côte d’Ivoire.
Il doit donc permettre à Blaise Compaoré de revenir au Burkina Faso pour répondre de ses crimes comme l’exigent la justice burkinabé, le peuple, et la famille.
Elle a donc souhaité que le président Alassane Ouattara, facilite la procédure judiciaire enclenchée au Burkina en permettant à l’ex-président Blaise Compaoré sous le coup d’un mandat d’arrêt international été lancé depuis hier, de venir répondre des faits qui lui sont reprochés au sujet de l’ex-président Thomas Sankara.
Dans cet entretien accordé à la Radio France internationale (RFI) diffusé hier, Mariam Sankara s'est dite d'emblée "contente'' du mandat d'arrêt délivré par la justice militaire contre Blaise Compaoré, en exil en Côte d'Ivoire.

Elle a ensuite souhaité que le président ivoirien Alassane Ouattara permette à son "ami'' de revenir au Burkina afin de pouvoir "dire la vérité'' devant les tribunaux du pays.

"J'attends le jour où je le (Blaise Compaoré ndlr) verrai comparaître devant les tribunaux burkinabè (..) J'attends donc son rapatriement (…) Il nous dira enfin pourquoi. Il nous dira la vérité (…) pourquoi il a fait ça. Qu'il nous explique''.

Pour Mariam Sankara, "le peuple ivoirien et le peuple burkinabè sont des peuples frères''. Au regard des évènements récents qui ont frappés la Côte d'Ivoire, elle peut facilement tirer cette conclusion: "les autorités ivoiriennes ne cautionnent pas l'impunité''.

La veuve de Thomas Sankara ne s'est pas limitée aux autorités ivoiriennes, mais s'est également adressée au nouveau président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.

"Depuis qu'il y a eu l'insurrection, le peuple burkinabè a émis certains souhaits : plus d'impunité dans ce pays. Et donc ce que Kafando (le président de la transition, ndlr) a commencé, je pense qu'il va être difficile pour Roch Kaboré de ne pas continuer dans ce sens'', a-t-elle affirmé.

Le capitaine Thomas Sankara, père de la Révolution burkinabè et président du Faso (1983-1987), a été assassiné le 15 octobre 1987, lors du coup d'Etat qui a propulsé Blaise Compaoré au pouvoir.

Dans le cadre de l'instruction judiciaire en cours sur son assassinat, un mandat d'arrêt international à été émis, en début décembre dernier, contre Blaise Compaoré, en exil en Côte d'Ivoire, depuis l'insurrection populaire de fin octobre 2014.

La police internationale Interpol, ainsi que les autorités ivoiriennes auraient déjà été saisies au sujet de ce mandat d'arrêt.

Pour le moment, les autorités ivoiriennes n'ont pas encore donné officiellement une suite à la demande de la justice militaire burkinabè. D'ailleurs, la réaction du président ivoirien Alassane Ouattara est très attendu sur ce coup.

Plus de détails dans nos prochains articles.

Serge Touré avec APA