Affaire GBAGBO REFUSE DE S’EXILER EN SUISSE: Ses proches démentent

Par Aujourd'hui - Affaire GBAGBO REFUSE DE S’EXILER EN SUISSE. Ses proches démentent.

Le Président Laurent Gbagbo lors d'une audience à la CPI.

Selon plusieurs sources, l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, que l’on tenait de convaincre ces derniers temps, de rejoindre la Suisse avec toute sa famille, aurai refusé

cet accord, estimant que si la CPI veut arrêter son procès, c’est pour qu’il rentre dans son pays. Mais des sources proches de l’ancien président ne confirment pas cette information

Ces derniers temps, des informations relayées dans des cercles restreints évoquaient un projet suisse proposant à Laurent

Gbagbo de trouver refuge dans le pays, le temps de la suspension de son procès à la cour pénale internationale.

Pour ses tenants, cette décision serait liée aux difficultés de la cour à montrer l’implication évidente du concerné dans les événements liés à la crise postélectorale.

La vague de témoins qui se sont déjà succédé dans le box qui leur est réservé, en laissant le sentiment que leurs témoignages

n’est pas décisif, aurait finalement décidé des personnes influentes à trouver cette « sortie de crise ».

Dans cette perspective, une liberté provisoire devait enfin

être accordée à l’ancien chef de l’Etat après une dizaine de tentatives qui se sont soldées, chaque fois, par un échec.

Cette liberté provisoire mènerait ainsi Laurent Gbagbo, non pas dans un pas africain, comme initialement projeté, mais en Suisse, où la garantie de retrouver, après plus de cinq années d’éloignement, sa famille aurait été donnée.

Laurent Gbagbo y résiderait alors le temps de la reprise de son procès dont l’agenda dépendrait exclusivement de la cour. Mais les mêmes sources assurent que l’ancien chef de

l’Etat aurait refusé un tel arrangement,

estimant que si l’on doit arrêter son procès, c’est pour qu’il rentre chez lui et non pas dans un pays européen, pour y patienter.

En revanche, des sources proches de différents membres de la famille assurent ne pas être informées de ce deal,

y compris de ce qui est considéré comme étant la réponse de Laurent Gbagbo.

« Il y a quelques jours j’étais en contact avec la deuxième épouse du président et nous n’avons pas abordé ce sujet.

Au regard de la nature de cette nouvelle, je pense qu’elle l’aurait évoquée même si je confesse qu’elle ne me dit pas tout », a expliqué un diplomate qui est resté très proche de Laurent Gbagbo.

Cette information serait-elle une fausse rumeur ?

Il faut néanmoins être circonspect.

Car ce genre de négociation n’est pas tout à fait nouveau.

La confirmation des charges,en 2014, avait été également précédée de ce type de discussion au cours de laquelle l’on avait proposé à Laurent Gbagbo d’accepter de se réfugier momentanément dans un pays européen.

Selon des sources qui le rapportent, le président Gbagbo avait alors demandé : « si les charges ne sont pas confirmées, cela veut dire que je peux rentrer chez moi ? »

Non lui avait-on répondu. Ce qu’il aurait refusé comme ces dernières semaines. La suite, elle, on la connait puisque les chargess avaient été confirmées quelques jours avant la date

initialement indiquée.

Alors même si leur crédibilité semble a priori sujette à caution, on observe néanmoins que les demandes ainsi que les réponses demeurent les mêmes.

Pour la communauté internationale, la nécessité de tenir l’ancien président éloigné des affaires publiques, y compris loin de son pays, est manifeste. Laurent Gbagbo ne serait alors plus un prisonnier, au sens strict du mot, mais un otage de la communauté internationale.

Arrêté depuis plus d’une semaine,le procès, lui, reprend ce matin à la cour pénale internationale avec un nouveau témoin de l’accusation.

Les difficultés du bureau du procureur à démontrer le plan commun contre les partisans de Ouattara sont également symbolisées par l’absence du procureur de la CPI Fatou Bensouda aux différentes audiences

ainsi que celle de son adjoint direct McDonald depuis la reprise après le mois de suspension. Un nouveau témoin dit témoin P94 arrive donc dans le box des témoins ce matin.

Selon le protocole accepté lors de la dernière conférence de mise en état, le témoin P.94 aura le visage floué et la voixb déformée. Ce qui ne permettra pas de savoir s’il s’agit enfin des officiers loyalistes au moment de la crise postélectorale. Trois d’entre eux, à

savoir les généraux Edouard Kassaraté, Philippe Mangou et Brindou Mbia avaient vu leur identité être dévoilée par inadvertance.

Ce qui avait provoqué différentes réactions de la part des concernés. Le premier à prendre la parole, Philippe Mangou, avait affirmé qu’il avait réclamé la démission du président Gbagbo avant de se réfugier à l’ambassade d’Afrique du Sud tandis que l’ancien commandant supérieur de la gendarmerie a expliqué qu’il ira à la CPI pour dire que Gbagbo ne l’a pas envoyé tuer des gens. De toute façon, l’ancien président semble plus que jamais décidé à laver son honneur.

Or, selon ses proches, seul le procès à la cour pénale internationale lui en donne l’opportunité.

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