Réchauffement des relations ancestrales entre les peuples Koulango et Asanti: Les cadres Koulango passent aux actes

Par IvoireBusiness - Réchauffement des relations ancestrales entre les peuples Koulango et Asanti. Les cadres Koulango passent aux actes.

Dapa Donacien et Mohamed Junior au milieu des plus proches collaborateurs du Roi des Asanti, Le Chef du Staff (à gauche) et le traducteur (à droite).

Accédant à ma requête introduite auprès de Sa Majesté Otoumfuo Osei Tutu II, actuel et 13 ème roi du Royaume Asanti par l’intermédiaire de l’Ambassade du Ghana en Côte d’Ivoire, Kouakou Dapa Donacien, votre serviteur a été invité par la Cour Royale Asante au mythique et sélect Manhyia Palace à Kumasi ( lieu de résidence et de travail du roi puis de rencontre de la nation asanti comprenant également un musé royal), en vue d’approfondir les recherches sur les liens ancestraux entre les peuples Koulango et Asanti dans le cadre des démarches préalables et nécessaires à la publication de mon livre intitulé « LA FABULEUSE EPOPEE KOULANGO EXHUMEE».

Pour l’occasion, mon ami et frère Ouattara Mohamed Junior, mon guide aux étapes précédentes à Bouna et à Saye, a accepté de m’accompagner dans ce périple. Tandis que je suis parti d'Abidjan le 6 décembre 2017,via Noé en remontant du Sud vers le Nord, Junior, parti de Bouna à la même date, a opté pour un passage en revue du territoire du Nord du Ghana vers le Sud en passant par Bowlé (ville du président John Dramani) pour se retrouver à Kumasi. Cette prise en tenaille du pays de l'Osagyefo Nkrumah, a été une occasion pour Junior de marcher sur les traces d'Osei Tutu,fondateur du Royaume Asanti et personnage central de mon étude.

Avant, pendant et après cette historique réception au cœur du royaume le plus organisé en Afrique au Sud du Sahara, des faits symboliques ont retenu notre attention que nous ne pouvons évoquer tous.Seuls les faits qui mettent en lumière la haute et insoupçonnée considération que le peuple Asanti a à l'égard du peuple Koulango sont l'objet de ce compte-rendu.

1- Alors que nous-nous attendions à un courrier d’invitation formelle avant de bouger à l'inconnu, un lieu redouté par tous, c'était plutôt une invitation verbale et téléphonique à laquelle j'ai eu droit.Inutile de vous dire que l'assurance n'était pas au rendez-vous, vu le caractère hautement sensible des thématiques abordés dans le projet de livre dont des extraits ont pu parvenir à la cour royale lors des tractations par voie diplomatique pour la concrétisation de cette invitation, négociée et obtenu avec le coup de pousse du personnel de l'Ambassade.

En plus du fair-part de la cérémonie de commémoration de l’anniversaire du décès de la reine mère asante, (également mère biologique du monarque), qui a m'a été remis par le Chef du Saff du roi des Asanti via l’ambassade, j'aurais aimé disposer d'un document administratif, un genre de laisser-passer, sachant que ne rentre pas au Manhyia Palace, qui veut. "Les Black Lions", les dignitaires de la cour royale ne badinant pas avec la moindre violation du protocole très strict hérité des fondateurs du royaume en 1680.

2- Face à mon insistance auprès de l’ambassade, l’Aide de Camp de Sa Majesté Otumfo Osei Tutu, par ailleurs Président du Comité d’Organisation qu’il cumule avec son statut de « Chief of the staff of his Majesty» m’envoie une clarification très claire par sms sur mon téléphone portable à la fin de son plaidoyer pour notre départ, sans exigence d'autres conditions supplémentaires:

« You dont need invitation card, taking in consider that you are part of us ». Tel est le message reçu du Prince Oheneba Yaw Otchere (Yaw le bel homme en Koulango), par ailleurs Directeur des Relations Internationales de Sa Magesté, en sus de son statut cité haut.

Entendons par là que la riche aristocratie régnante (la dynastie Oyoko) à la la tête du Royaume Asanti, considère que chaque Koulango, fait partie de la chair de chaque asanti et vice-versa. Ainsi le « you » transcende la personne de Dapa Donacien et celle de Ouattara Mohamed Junior.

3- A notre arrivée, alors que la cérémonie funéraire a lieu à un endroit ouvert au public, notre délégation dès que annoncée, est conduite dans une partie du palais interdite au public, là où se prennent les décisions du palais au nom du roi.

4- A la vue du maître des lieux, Chief Oheneba himself dont la particule "Yaw Otchere" sonne étrangement Koulango, l'homme avait l’allure et la stature d'un chef d'Etat Major ou d'un ministre de la République, entouré de garde de corps de l'armée nationale à la corpulence et au nombre impressionnant pour la sécurité du prince et de l'administration hyper équipée et hyper branché aux TIC du palais royal. Tous les membres du staff équipés de talki walki y compris le chef de cette administration. Tous les moyens technologiques modernes sont en usage dans l'enceinte et les bureaux chics du palais. Les jardins du palais couver de gazon synthétique de dernière génération.

5- Inutile de décrire le cortège et la sécurité du monarque lui-même, qui n'a rien à envier au mouvement d'hommes en tenue et armés qu’entraîne par exemple le déplacement du Roi du Maroc. Tout un chapitre que nous laissons volontairement, n'étant pas autorisé à prendre des images du roi, sauf le Responsable de l'infographie (média, vidéo, photo) du Palais qui s'est présenté à nous.

Une fois dans le QG du Chief Oheneba, tout de suite, Junior et moi sommes priés de considérer que nous sommes chez nous et de nous mettre à la tâche sans complexe.

6- Un collaborateur du PCO et probablement le responsable des affaires protocolaires, sous le contrôle de son patron, nous tend une liste et nous invite à mettre devant le nom de chaque membre de la délégation officielle du Gouvernement ivoirien représentant le Président de la République à cette cérémonie, ses attributions et déceler éventuellement les erreurs.

En somme, valider l'écriture et la présentation hiérarchique qui serait lue en publique. Tâche à laquelle s'est acquitté Junior et moi-même.

7- Le chief of the staff qui attendait notre arrivée au palais à l'effet de nous recevoir avant de filer à l’aéroport en vue de l'accueil des représentants du Gouvernement ivoirien, se retira après avoir convenu avec nous, un RDV le lendemain à 10h pour les nouvelles à huit clôt à bâton rompu.

.-8 Après les civilités, l’on pouvait nous conduire sur le lieu de la cérémonie. Installés dans l’une des 3 bâches du pavillon d’honneur, en notre qualité d'invités spéciaux du Chief of the staff.

-9 Tandis qu’aucun des invités, quel que soit son rang, ne pouvait accéder au roi et le saluer en lui serrant la main, à part s'incliner devant lui, par contre, nous avons pu serrer la main du Président de la République Son Excellence Akufo Addo.

C'est l'expression de la soumission de tous, y compris le Chef de l'Etat à l'autorité du Roi des Asanti, sur le territoire de l'Asanteman ("man", synonyme de territoire ou de la Nation asante). Et le Président ghanéen ne peut se tromper de l'ordre hiérarchique en présence du roi Asante.

Le francophone que je suis été étonné de savoir que le citoyen ordinaire ait si facilement accès au Chef de l'Etat, tandis qu'il doit réfléchir 7 fois pour oser s'aventure dans "quatre-mètre-carré" du souverain Ashanti. J'ai alors compris qu'aucun délinquant de la trempe des "microbes" ne puisse se faire visible dans les rues de Kumasi ne serait-ce qu'une seule minute, à moins qu'il veuille rejoindre l'au-delà.

-10 Durant notre séjour du 6 au 9 décembre, aucun magasin et aucun commerce n'avait le droit d'ouvrir, et ce depuis le 1er décembre, par décision venue du Manhyia Palace. La mesure d'interdiction respectée scrupuleusement à la lettre prenant fin lundi 11 décembre. Il ne faut pas voir en cela un désir de nuire aux activités commerciales de la région, mais tout simplement un moyen de rappeler de temps en temps à ceux qui penseraient à un "no man's land" que l'autorité coutumière "Otoumi" existe encore; Et qu'un "Otumifuo" ou un fondé de pouvoir traditionnel est le maître des lieux.

-11 Notre séjour s'est achevée par la visite guidée du Musée Royal Asanti ou le Manhyia Palece Museum.

Devant une importante colonie de touristes, hommes de culture tous d’origine américaine une vingtaine, qui ont fait la visite avec nous, le "trone-guide", Mister Adjei Poku faisant office de mémoire et de bibliothèque, de disque dur de l'histoire asante, n'est pas allé du dos de la cuillère.

A la question de savoir les relations entre le peuple koulango et le peuple Asanti, il a répondu sans ambages: "les Koulango ont énormément aidé nos ancêtres lors de nos guerres de conquête qui ont permis au Royaume asanti de s'établir et de s'étendre pour être ce qu'il est aujourd'hui. Lorsqu'un Koulango arrive ici à Kumasi, il doit se mettre en tête qu'il es chez lui et se considérer parmi les dignitaires de ce royaume. Pour ma part, quand je vais à Bouna, je me sens à l'aise avec la conviction d'être chez moi".

- 12 C'est avec le cœur gonflé de celui d'un "Black Lion" et revêtu d'un nouveau sentiment de mission accompli que nous avons quitté Kumasi.
La cérise sur le gâteau, c'est l'accueil favorable par nos hôtes du Staff de Sa Majesté Otumfuo Osei Tutu N°2 de l'invitation au Festival de la Renaissance Koulango le 21 avril 2018 à Bondoukou.

Une bonne partie de la cour est faite de gazon synthétique dressé face au Musé et offrant un environnement touristique des plus attractifs. Ici, les images sont autorisées à l’exception des objets exposés à l’intérieur des nombreuses pièces dans la duplexe du Musée.

Une correspondance particulière de Dapa Donacien
Dans " enseignements tirés de mon séjour au coeur du Royaume asante "
dapadonacien@yahoo.fr