Côte d'Ivoire: le bilan s'alourdit après le mouvement de colère des démobilisés

Par RFI - Côte d'Ivoire. Le bilan s'alourdit après le mouvement de colère des démobilisés.

Patrouille des forces de sécurité ivoiriennes à Bouaké, mardi 23 mai 2017, après les incidents survenus le même jour autour d'une manifestation d'ex-rebelles démobilisés. © REUTERS/Abdul Fatai.

Bouaké ne sort décidément pas de la spirale de la violence : après les mutins la semaine dernière, les « démobilisés » (d'anciens rebelles non réintégrés à l'armée) réclament à leur tour des primes. Environ 6 000 d’entre eux, selon leur propre décompte, réclament chacun 18 millions de francs CFA (27 000 euros). Ce mardi matin à Bouaké, des affrontements ont tourné au drame, alors que les démobilisés bloquaient l’accès sud de la seconde ville du pays. Une personne grièvement blessée est morte à la mi-journée à l'hôpital, ce qui porte à quatre le nombre d'ex-rebelles tués.

C’est une grenade dégoupillée qui a fait le plus de dégâts dans cette opposition entre démobilisés et forces de l’ordre regroupant gendarmerie et police. Une grenade qui a explosé ce mardi matin à Bouaké au milieu des manifestants, tandis que l’un d’eux la manipulait, affirme un communiqué du ministère de l’Intérieur. Le ministère qui mentionne également deux blessés parmi les policiers et trois gendarmes touchés par des projectiles.

Les autorités ivoiriennes affirment encore que pour disperser les manifestants qui bloquaient le corridor sud d’accès à la ville, les forces de l’ordre se sont servis de moyens conventionnels et que les démobilisés eux étaient armés, ce que démentent ces derniers.

De source hospitalière à Bouaké, le nombre de morts parmi les manifestants s’élevait à quatre et une dizaine de blessés dont certains par balles sont à déplorer.

Le gouvernement appelle au calme et au respect des lois dans le cadre des revendications. Des revendications de démobilisés qui vont au-delà de celles des mutins la semaine dernière. Cette fois, les ex-combattants réclament 18 millions de francs CFA au titre des combats passés pour soutenir Alasanne Ouattara.

En marge de cet évènement, le commissaire du gouvernement signale dans un communiqué que les armes dérobées au domicile d’un conseiller de Guillaume Soro durant les mutineries de la semaine passée à Bouaké doivent être restituées aux autorités militaires avant le 31 mai. Tout militaire appréhendé en possession de ces armes, ne répondant pas à sa dotation légale, sera radié et poursuivi pénalement précise le communiqué.

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