Voeux 2017/ Blé Goudé depuis La Haye: "Ouattara ne veut pas de la réconciliation et de la paix en Côte d'Ivoire"

Par IvoireBusiness - Voeux de nouvel An 2017. Charles Blé Goudé aux ivoiriens "Ouattara ne veut pas de la réconciliation et de la paix en Côte d'Ivoire".

Le Ministre Charles Blé Goudé à la CPI.

Communiqué officiel du ministre Charles Blé Goudé pour la nouvelle année 2017, aux peuples Africains et à la nation ivoirienne.

LES VOEUX 2017 DU MINISTRE CHARLES BLE GOUDE AUX IVOIRIENS : “Il nous faut proposer un discours unificateur, sans frontière, pouvant être entendu par le plus grand nombre, et non uniquement par nos partisans”.

Année de tumultes en tout genre, 2016 vient de rejoindre le passé !
Au plan social, 2016 a été une année au cours de laquelle les fonctionnaires et les étudiants ivoiriens ont bravé les menaces du régime Ouattara à travers des mouvements sociaux pour réclamer de meilleures conditions de travail et de vie face aux mesures qui font le deuil du social dans notre pays.
Au plan politique, l’opposition, a fait montre d’une détermination pour dénoncer le passage en force de l’exécutif ivoirien, qui s’apparentait à un véritable braquage politique dont l’objectif à peine voilé était de constitutionaliser par des élections référendaires, un testament politique aux odeurs successorales, le tout couronné par des législatives aux résultats révélateurs d’une rupture entre la nomenklatura politique et les vraies aspirations du peuple. Un signe avant coureur, qui exprime le besoin du peuple de Côte d’Ivoire de désormais établir un nouveau contrat social avec une classe politique, qui pourtant, peine à lire les signes du temps et à décrypter le silence bruyant de sa base.
Au plan économique, dans l’ombre d’une croissance à relents publicitaires, mais qui n’a jamais été au service du bien être de l’ivoirien, se trouve une population qui croupit sous le poids de la paupérisation.
Nous voici donc en 2017, avec plusieurs centaines d’opposants politiques toujours en prison, une fracture sociale de plus en plus profonde, des milliers d’exilés qui, à n’en point douter, sont désormais les parents d’un autre type d’ivoiriens nés sous les tentes, dans les camps de réfugiés! Le dossier de la réconciliation piétine toujours. Visiblement, Ouattara ne veut pas de la réconciliation, il confond la paix avec un court intervalle entre deux guerres, il ne veut pas d’une Côte d’Ivoire apaisée qui favoriserait un jeu démocratique transparent : il veut jouer seul, gagner seul, sans aucune compétition qui puisse le mettre face à ses limites.
Malheureusement, en face de lui, par une attitude d’autodestruction et d’auto-neutralisation, inconsciemment ou consciemment, c’est selon, en exposant chaque jour nos contradictions dans des débats publics où le sensationnel le dispute avec l’émotion, nous faisons le jeu du régime d’Abidjan qui n’en demande pas mieux.
C’est à juste titre que, le professeur Mamadou Koulibaly, président de Lider, lors d’un échange avec les internautes sur les réseaux sociaux le premier jour de cette année 2017, a souhaité que « Les opposants politiques au régime Ouattara puissent repousser les nombreux obstacles personnels, institutionnels et émotionnels, et qu’il faut une opposition unie et porteuse d’un projet commun pour la Côte d’Ivoire. » Pour lui, cela demande une réflexion stratégique qui ne peut être faite par une seule personne, ni par un seul parti d’ailleurs.
En ce début d’année, formulant mes vœux, je m’associe pleinement au souhait de mon ainé, le Président Mamadou Koulibaly. Je prie pour que les coalitions occasionnelles et conjoncturelles (qui ont eu leur pesant d’or), soient remplacées par une opposition, non pas seulement rassemblée, mais unie et porteuse d’un projet commun pour sauver une Côte D’ivoire encore à la recherche de ses marques.
Pour moi, la vraie santé et le plus beau cadeau que nous puissions apporter aux ivoiriens en cette année 2017, c’est une introspection et une remise en cause individuelles et collectives qui puissent nous aider à transcender nos contradictions pour proposer un discours unificateur, sans frontière, pouvant être entendu par le plus grand nombre, et non uniquement par nos partisans.
Le prix cher, nous devons accepter de le payer, si nous voulons être ce phare qui éclaire toute la route, et non un petit tison qui se satisfait de seulement éclairer un coin de la maison. C’est aussi surtout à ce prix que nous parviendrons à éviter le piège des hommes du régime qui veulent nous voir nous opposer pour que perdure leur contrôle sur nous. Nos enfants et petits enfants, qui sont nés dans la guerre ne nous pardonneront pas de n’avoir pas pu briser la glace de notre orgueil, de nos différends et de nos différences pour leur permettre de grandir dans la paix.
Notre leader, le Président Laurent Gbagbo m’a toujours dit qu’il ne s’est pas battu toute sa vie pour mettre en guerre une partie de son peuple contre une autre ; il s’est battu et se bat toujours pour que triomphe l’harmonie et la force des idées. A ces côtés, je me suis engagé pour lutter contre la décadence des institutions ivoiriennes à un moment où les armes voulaient opposer leur force à la loi et à la démocratie pour finalement s’imposer à nous.
Mon camp, je l’ai choisi depuis longtemps sans aucune hésitation : le triomphe de la vérité sur le mensonge, la culture de la tolérance et de l’ouverture vers l’autre. Je considère la Côte d’Ivoire comme un tout qui a besoin de tous.
En cette année 2017, je réitère que ce qui nous arrive n’est nullement une fatalité. C’est pourquoi, je vous invite à regarder notre histoire récente dans les yeux, avec courage, et surtout avec beaucoup de sagesse pour en dégager les leçons utiles à appréhender l’avenir avec mesure.
Que nous soyons de la coalition au pouvoir ou de l’opposition, n’est-il pas vrai que les signes du temps nous parlent et nous invitent à rejeter les mauvais exemples et les mauvais héritages? La dernière mutinerie en date vient nous convaincre des limites de l’usage des armes comme moyens d’accession au pouvoir. Ces soldats, en rappelant à Ouattara ses promesses non encore tenues de cinq millions de nos francs et d’une villa, “pour service rendu”, viennent en fin de réclamer les dents de la panthère à celui qui en a vraiment consommé la tête. Ceux qui depuis des années cherchent à prouver l’existence de mercenaires sur le sol ivoirien n’auront plus à se torturer l’esprit.
Ainsi débute l’an 2017
Bonne et heureuse année 2017

Fait à La Haye, le 11 Janvier 2017
Charles Blé Goudé,
Homme politique en détention préventive à La Haye