Violences à l'université de Cocody: La FIDHOP condamne l'interdiction des activités syndicales

Par Ivoirebusiness - VIOLENCES A L’UNIVERSITÉ DE COCODY. LA FIDHOP CONDAMNE L’INTERDICTION DES ACTIVITÉS SYNDICALES !

Dr BOGA S. GERVAIS.

COMMUNIQUE: LA FIDHOP CONDAMNE L’INTERDICTION DES ACTIVITÉS SYNDICALES !

Le lundi 18 juillet dernier, sur le campus de Cocody, à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, de violents heurts ont opposé les étudiants aux agents des forces de l’ordre du régime au pouvoir en Côte d’Ivoire.
A l’issue de cette rude journée de violences, marquées par des blessés des deux camps, des voitures et des bâtiments enflammés, et qui s’est soldée par des interpellations de trente-sept étudiants, le gouvernement ivoirien vient de décider, ce 20 juillet 2016, de la suspension, jusqu’à nouvel ordre, de toutes les activités syndicales dans les universités du pays.
Pendant ce temps, la Côte d’Ivoire tout entière semble gagner par un vent de soulèvement populaire, pour protester contre une double facturation de l’électricité dans le pays ; malgré les belles promesses faites aux populations par le Chef de l’État, le 1er Mai dernier.
La FIDHOP (la Fondation Ivoirienne pour l’observation et la surveillance, de la Démocratie, des Droits de l’Homme et de la vie Politique) condamne, avec la dernière énergie, la décision du gouvernement ivoirien d’interdire toutes les activités syndicales dans les universités de Côte d’Ivoire !
LA FIDHOP fait observer que cette décision du régime d’Abidjan constitue une grave violation de la liberté d’expression et de manifestation, telle que prescrite par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 et garantie par la Constitution ivoirienne, en son Article 11 : « Les libertés de réunion et de manifestation sont garanties par la loi. »
La FIDHOP considère qu’en plus d’être anticonstitutionnelle, la suspension des activités syndicales traduit plutôt le caractère dictatorial du régime au pouvoir. En outre, cette mesure anti-démocratique ne résout aucun des problèmes auxquels sont confrontés les universités et les étudiants, ainsi que les enseignants, malgré 300 Milliards que le Chef de l’État Alassane OUATTARA et son gouvernement prétendent avoir déjà investis dans ce domaine.
La FIDHOP, tout en se félicitant de la délocalisation des athlètes des Jeux de la Francophonie hors du campus de Cocody, ce qui met ainsi fin à plusieurs mois de violences et des viols inutiles contre les étudiants, demande enfin, et dans l’immédiat, la libération de tous les étudiants qui ont été interpellés. Seule la négociation prévaut en pareils cas !
La FIDHOP, pour terminer, exprime son soutien total aux populations ivoiriennes, qui refusent, très légitimement, d’avoir à payer deux factures d’électricité : l’émergence tant chantée par les dirigeants actuels du pays, ne saurait se réaliser contre les populations, qui gémissent sous le poids de la cherté de la vie en Côte d’Ivoire !
TOUTES CES MANIFESTATIONS SONT UN AVERTISSEMENT…

Fait à Vérone, ITALIE, le 20 Juillet 2016

Dr BOGA SAKO GERVAIS
•Enseignant-Chercheur à l’Université de Côte d’Ivoire ;
•Ex-Membre de la Commission Nationale des Droits de l’Homme
de Côte d’Ivoire (CNDHCI) ;
•Président de la Fondation Ivoirienne pour les Droits de l’Homme et la vie Politique (FIDHOP) ;
•Ecrivain-Essayiste.