Unité de l'Afrique: Essayons une autre approche, Par Dapa Donacien

Les lampions se sont éteints sur le 4ème sommet de la jeunesse UA -UE. L'ont retiendra le discours de rupture de Francine Muyumba,la Congolaise (RDC) qui a le même ADN que mes arrières -arrières grands parents (les Koulango).

Francine Muyumba est la Présidente de l'Union de la Jeunesse Panafricaine. Assurément, Patrice Emery Lumumba peut encore compter sur une postérité à laquelle nous-nous identifions.
Bravo à toi, petite sœur Francine Muyumba, pour ce langage cru et de vérité.
La contribution ci-dessous est celle de ton cousin dont les origines primaires remontent dans la province du Kwango et aux abords du cours d'eau Kolango, dans l'ancienne province du Bandoundou, actuelle République Démocratique du Congo (RDC).

L'Afrique ne sera forte et homogène que lorsque chaque peuple retrouvera la traçabilité de ses origines primaires. C'est alors qu'autrui en Afrique de l'Ouest cessera de paraître si indifférent aux gémissements de l'autre en Afrique orientale.

Israël est fort parce qu'il sait retracer ses racines, pour remonter à Jacob (Israël), fils d'Isaac, lui-même fils d'Abraham.

Les arabes s'accordent mieux, entre eux, autour de leurs intérêts stratégiques communs face à l'Occident , parce qu'ils ont la conscience bien encrée d'être issus d'un ancêtre commun: Ismaël, également fils d'Abraham. Et si l'arabe musulman de l'Afrique du Nord et le Bantou chrétien d'Afrique australe, ainsi que l'Akan chrétien et le Krou chrétien d'Afrique de l'Ouest, ont la conscience d'avoir pour patriarche commun Abraham sur le plan religieux, les populations magrébines en majorité musulmanes, se sentiraient davantage si proches des populations d'Afrique au Sud du Sahara.

Et si les Koulango de Côte d'Ivoire, prenaient conscience de leurs origines primaires en Afrique centrale, ils se sentiraient si proches des Gouro avec lesquels les Koulango auraient cohabité anciennement aux alentours du fleuve gbron'go (Comoé) avant que les Baoulés, venus après, les repoussent progressivement vers le centre Ouest. Et si les Gouro remontaient encore leurs origines, ils se rendraient compte de ce que Bouaké aurait été fondé par ce peuple, avant leur migration vers leurs sites actuels.

Révélation étonnante ? Oui bien sûr, comme il se trouvera aussi des incrédules, lorsque l'on dira dans 30 ans que les Baoulés étaient majoritaires à Bouaké, avant le 19 septembre 2002. Et que dire dans 50 ans ? N'y aura-t-il pas plus de Baoulé à Soubré que dans les zones traditionnelles Baoulé réunies ? Et à la même époque, n'y aura-t-il pas plus de populations d’origine Burkinabé naturalisées ivoiriennes à Bouaké qu'à Bobodioulasso ? Analysons froidement les mutations sociologiques à l'horizon loin du prisme traditionnel du débat sur l'ivoirité.

Ces exemples, tout près de nous, prouvent amplement que les peuples qui localisent leurs origines soit en Afrique orientale, soit en Afrique centrale soit en Afrique du Nord (Egypte) n'exagèrent point ni n'inventent rien, au regard des conclusions des travaux de recherches de Cheikh Anta Diop, à savoir que le peuplement de l'Afrique s'est fait de l'Est vers l'Ouest, c'est-à-dire du lever du soleil au coucher du soleil, pour se faire comprendre par les milieux non lettrés. Et cette approche pourrait être mise à profit afin de conférer une conscience africaine aiguë au niveau des élites trop souvent complexées, on ne sait trop pourquoi.
Enfin de compte, de fil en aiguille, nous arriverons à raccommoder l'Afrique balkanisée au plan idéologique et au plan de la pensée.
Puisse la jeunesse africaine repenser l'Afrique, afin de redonner toute sa place à ce géant qui s'ignore.
Merci à ma compatriote Francine Muyumba, étant moi-même de la République Démocratique du Congo (RDC) de par mon ADN.

Une contribution de Kouakou (Kwaku) Dapa Donacien
Cadre Koulango