Scandale/ Rattrapage ethnique: Koné Kanvally nommé président de la Cour des comptes

Par Ivoirebusiness - Scandale/ Rattrapage ethnique. Koné Kanvally nommé président de la Cour des comptes par le Président Alassane Ouattara.

Lundi 08 janvier 2018. Abidjan. Audience de Prestation de Serment du Président de la Cour des Comptes, M. DIOMANDE Kanvaly, présidée par le Président de la République, M. Alassane OUATTARA.

Le professeur Kanvaly Diomandé a été nommé président de la Cour des comptes par le Président Alassane Ouattara, a-t-on appris de source officielle.
La cérémonie d'investiture a eu lieu ce lundi 08 janvier 2018 au Palais de la Présidence de la République, en présence du chef de l'Etat, qui a présidé l’audience de prestation de serment du Président de la Cour des Comptes, le professeur Kanvaly DIOMANDE.

Cette cérémonie a consisté en la lecture du décret portant nomination du Président de la Cour des Comptes, à la prestation de serment de celui-ci et à la clôture de l’audience.
Sa mission à la tête de cette institution sera de contrôler la gestion des services publiques.
Cette nomination d’un nordiste à la tête d’une haute institution de l’Etat, alimente les allégations de rattrapage ethnique et tribal.
En effet, les autorités ivoiriennes sont souvent critiquées de nommer exclusivement à la tête de la haute administration civile et militaire, des ressortissants du Nord de la Côte d’Ivoire, au détriment de ceux des autres régions du pays. Selon plusieurs analystes, tout se passe comme s’il n’y avait qu’une seule ethnie en Côte d’Ivoire capable d’occuper les hauts postes alors même que le pays en compte une soixantaine.

Cette situation a poussé le Député Gnamien Konan, un ancien ministre du gouvernement et ancien allié du chef de l’Etat, à tirer la sonnette d’alarme la semaine dernière, dans ses vœux de nouvel An 2018.

« Ce n'est pas avec une administration, surtout des régies financières, où tous les postes de responsabilité stratégiques sont réservés aux ressortissants d'une seule région, reléguant à la marge, par pur sectarisme, des compétences, qu'on parviendra à relever le DÉFI de la mobilisation optimale de nos ressources propres », a-t-il affirmé.

Pour le Député de Botro, « la corruption, le fléau des fléaux, règne en maître » sous le régime d’Alassane Ouattara. Il poursuit : « C'est l'Houphouetisme triomphant ! Je m'interroge sur l'indifférence des décideurs face à ce mal. Impuissance? Choix délibéré ? Incompétence ? Méchanceté ? Complicité ? Manque de vision ? Peut-être un peu de tout ça à la fois. Quand la corruption se nourrit du tribalisme et de l'impunité, il y a de quoi à être inquiet pour tous, y compris pour ceux qui croient en ce triangle infernal », s’est-il indigné.
Le Président Ouattara a quand même appelé le nouveau président de la cour des comptes à de la rigueur dans ses nouvelles responsabilités.

"Je n’ai aucun doute que vous exercerez vos fonctions dans la rigueur, l’équité et la justice. Ainsi, notre pays pourra poursuivre et consolider les progrès que nous avons entrepris dans le domaine de la bonne gestion dans le secteur public, de la lutte contre le gaspillage et le détournement des biens publics", a-t-il souligné à l’adresse de M. Diomande.

Nous y reviendrons.

Eric Lassale