Scandale/ CPI: Bensouda dépose 983 fausses preuves contre Gbagbo. La Défense riposte et saisit les juges

Par IvoireBusiness - Scandale à la CPI. Bensouda dépose 983 fausses preuves contre Gbagbo. La Défense riposte et saisit les juges.

Fatou Bensouda, procureur en chef de la Cour pénale internationale.

Un nouveau scandale secoue en ce moment la Cour pénale internationale. En cause une nouvelle fois madame le procureur Fatou Bensouda et ses fausses preuves dont elle seule a le secret.
En effet, humiliée par la décision de la chambre d’appel de revoir sa décision de refus de la liberté provisoire au Président Laurent Gbagbo, a déposé le 31 juillet dernier de nouvelles preuves contre lui et le ministre Charles Blé Goudé.
La défense a immédiatement riposté, et protesté devant la cour.

Un document confidentiel a ainsi été remis aux juges de la chambre de première instance le 04 août dernier pour protester contre les pratiques peu orthodoxes du procureur.
En cause, les 983 nouvelles preuves comprenant 231 vidéos qu’elle compte deposer devant les juges, information parvenue à ces derniers dans un document transmis le 31 juillet dernier.
Alors même que le délai accordé pour de nouvelles preuves a expiré depuis le 28 février 2017. D’où la colère de la défense qui conteste ces nouvelles preuves contre leurs clients, et qui arrivent plus de cinq mois après la date limite de dépôt.
Elle a donc saisi la Chambre préliminaire I pour dénoncer ces manœuvres du procureur.
Me Emmanuel Altit écrit: « La présente demande est déposée à titre confidentiel en vertu de la Norme 23bis, puisqu’elle renvoie au contenu de documents confidentiels. Dans cette requête, le Procureur demandait que soient versées au dossier de l’affaire 231 vidéos par le biais des paragraphes 43 et 44 de la décision sur la conduite des débats, c'est-à-dire sans avoir à passer par le truchement d'un témoin. Parmi ces vidéos, 15 ne figurent pas sur sa liste de preuves », fait-il savoir.
Il fait également savoir que le visionnage des 231 vidéos prendra environ 150 heures. A ce travail de visionnage, il convient selon lui d’ajouter un autre travail d’analyse des 231 vidéos, soit environ 150 autres heures.
Il faut donc compter au moins 300 heures de visionnage et d'analyse de ces vidéos. L’analyse approfondie des vidéos est d’autant plus indispensable que le Procureur indique dans sa requête que ces vidéos donneraient à voir la RTI comme un média de propagande véhiculant la haine. « Cet argumentaire qui ne repose sur aucun des témoignages exige d’être testé de la manière la plus serrée possible », a protesté Me Emmanuel Altit.

Il a également précisé que le travail de visionnage et d’analyse ne peut être effectué en un court laps de temps car la Défense doit faire face à une charge de travail considérable.
« En outre, il faut à la Défense de vérifier la chaine de possession de chacune des 987 pièces. Enfin, pour se prononcer sur l'authenticité et la pertinence de ces 983 éléments de preuves, la Défense doit pouvoir en analyser la teneur en profondeur notamment en les mettant en regard de centaines d’autres documents déjà versés au dossier de l’affaire » a martelé Me Emmanuel Altit.

Il propose donc aux juges la date du 15 septembre 2017 pour répondre à la demande du Procureur. Laquelle demande consiste à verser dans l’affaire Gbagbo et Blé Goudé, 987 éléments de preuves (soit plus de 5000 pages).
Même son de cloche pour les avocats de Charles Blé Goudé qui demandent aussi une prorogation de délai, pour analyser les nouvelles preuves de Fatou Bensouda.
Nous y reviendrons.

Michèle Laffont
Correspondante permanente aux Pays Bas