Réforme de la CEI/ Pr. Georges-Armand Ouégnin (Président d'Eds): «Nous n'abandonnerons jamais ce combat» «Il faut que le pouvoir dialogue avec nous»

Par L'Inter - RÉFORME DE LA COMMISSION ÉLECTORALE INDÉPENDANTE. Pr. Georges-Armand Ouégnin (Président d'Eds) «Nous n'abandonnerons jamais ce combat» «Il faut que le pouvoir dialogue avec nous».

Pr Georges-Armand OUEGNIN, président de EDS, lors du meeting contre la CEI et les élections sénatoriales à la place CP1 de Yopougon.

Le président d'Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (Eds), avec ses alliés, a rendu visite, vendredi 30 mars 2018, à ceux de leurs camarades détenus à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan suite à la marche avortée d'Eds, jeudi 22 mars 2018. A cette date, la plateforme d'opposition avait voulu manifester contre la Commission électorale indépendante (Cei) et la tenue des sénatoriales quarante-huit heures plus tard. Ce mardi 4 avril 2018, le professeur Georges-Armand Ouégnin, président d'Eds, a répondu, par téléphone, à nos questions.

Vous avez affirmé, au sortir de votre visite à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan, que vous maintiendriez votre mot d'ordre après la manifestation avortée du jeudi 22 mars dernier. Qu'est-ce que cela voulait dire concrètement ?

Lorsque nous disons «nous allons maintenir le mot d'ordre», il est évident que nous parlons des manifestations qui, dans très peu de temps, seront beaucoup plus intenses, qui seront d'envergure. Je tiens à dire une chose : notre détermination est ferme. Nous voulons reconquérir, par les voies pacifiques et légales, toutes les libertés démocratiques que le pouvoir tente, aujourd’hui, de nous confisquer. C'est-à-dire la liberté d'expression, la liberté de manifester, la liberté d'exprimer notre mécontentement. Ce que nous avons voulu faire le 22 mars dernier : exprimer notre mécontentement devant une Commission électorale qui est totalement illégale et illégitime. Nous n'abandonnerons jamais ce combat. Notre combat se terminera lorsque cette Cei sera réformée comme le stipule l'arrêt de la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples, et comme le veulent tous les partis d'opposition et la société civile. Il faut réformer cette Cei parce que nous voulons des élections transparentes, gage d'une alternance démocratique et pacifique. Nous allons, par les voies légales, continuer nos manifestations. Dans très peu de temps, nous appellerons à des manifestations pacifiques, démocratiques, pour obtenir ce que nous voulons. La porte reste, cependant, ouverte à la négociation. Nous appelons le pouvoir à dialoguer. Il faut que le pouvoir dialogue avec nous. Il faut que nous nous asseyions pour parler, parce qu'il s'agit de la Côte d'Ivoire, ce pays qui nous appartient tous, et non à un clan uniquement.

Vous réclamez la réforme de la Cei. Mais le gouvernement vous a répondu que l'actuelle Cei est issue d'une base consensuelle. Vous n'avez pas le sentiment de prêcher dans le désert ?

Tous réclament cette réforme. Il n'y a que le gouvernement qui parle de consensus. Cette Commission n'est pas consensuelle. Nous demandons que l'on s'asseye pour en parler. Pourquoi refusent-ils de s'asseoir ? Il faut que nous dialoguions. Nous sommes disposés au dialogue. Nous estimons que les élections doivent être un facteur de réconciliation dans le pays, mais pas un facteur d'accentuation de la division. Notre demande est légitime. Vous pourriez penser que nous prêchons dans le désert, mais ils finiront par nous écouter, par écouter la voix du peuple. C'est le peuple qui décide.
Dans quel état se trouvent vos camarades incarcérés à la suite de la marche avortée du 22 mars?
On les a rencontrés le week-end dernier. Ils sont en très bonne forme. Ils ont le moral très haut. Nous les avons trouvés dans un état mental et intellectuel satisfaisant ; ce qui nous encourage à continuer la lutte.
Des nouvelles de l'ancien président, Laurent Gbagbo, votre «référent» politique ?
Ce que je puis vous dire, c'est qu'il va bien. Cela nous rassure. Il vous suit dans vos activités? Tout ce que je puis dire, c'est qu'il va bien.

Par Kisselminan COULIBALY