A quelques heures d'atterrissage de Ouattara dans le zanzan, les langues se délient: Ce que redoutent les Koulango, Par Dapa Donacien

Par Ivoirebusiness/ Débats et Opinions - A quelques heures de atterrissage du Président Ouattara dans le zanzan, les langues se délient, ce que redoutent les Koulango, Par Dapa Donacien.

Dapa Donacien, Consultant en passation de Marchés publics.

Beaucoup d'encre et de salives ont été déversées par les sachants depuis les tueries à Bouna et banlieues.

Mais une seule réalité reste voilée et risque de le demeurer si nous choisissons d'entretenir la langue de bois, une préférence malheureusement en vogue en pays Akan, dans laquelle bon nombre de personnes se vautrent.

Monsieur le Président de la République,au moment où vous-vous apprêter à fouler le sol du District du Zanzan, sachez excellence, que depuis 1960 à 2016, de Félix Houphouet Boigny à Alassane Ouattara, en passant par Henri Konan Bédié, Guéi Robert et Laurent Gbagbo, aucun ministre nommé dans le Nord-Est du pays n'est issu du peuple Koulango.

Vérité dérangeante et amère ? Bien sûr. Mais elle demeure un constat vrai, de Bondoukou à Bouna, de Tanda à Nassian, de Sandégué à Doropo et de Koun-Fao à Transua, quoique la langue Koulango est la plus répandue et la plus parlée dans l'ensemble du district du zanzan. Quel paradoxe qui ne choque aucun gouvernement de la REPUBLIQUE !?

En revanche, tel n'est pas le cas du peuple Brong, Lobi et Malinké.

Il s'en suit, alors, que les mains des ministres (indistinctement anciens ou ministres en fonction) que vous aurez à serrer à Bouna, ne sont pas représentatives de toutes les ethnies du zanzan.

Mais, cela ne signifie point que ces ministres seraient contre les intérêts des Koulango. Là n'est pas l'objet de cette adresse. C'est une invite au constat d'usage de ce qui est et qui frise la frustration.En effet, malgré les efforts de retenue auxquels nous appelons, sans cesse, les populations, aucune explications rationnelle ne peut justifier cette injustice que subissent les Koulango sur leurs terres. A supposer que lors de cette visite, le président Ouattara décidait de tenir un conseil restreint ou un conciliabule auquel ne sont conviées que les membres du gouvernement, issus du district du zanzan, il est claire qu'aucun Koulango ne serait présent. Ce qui conférerait à la visite du Chef de l'Etat à Bouna, exactement le même contexte dans lequel s'était tenue en 1885 la célèbre Conférence de Berlin, sur le partage de l'Afrique sans les Africains. Nous espérons qu'il n'en sera pas ainsi.

Excellence Monsieur le Président, à présent, nous pensons que vous avez toutes les données du puzzle.

A vous de jouer pour la reconstruction de la cohésion sociale sur du vrai et de durable, le tout autour du politiquement et sociologiquement correct.

Nous avons de bonnes raisons de croire que l'éthique républicaine vous aidera lors de votre mission de désarmement effectif des bandes armées et de restauration de l'Autorité de l'Etat dans le zanzan.

Enfin, nous avons également de bonnes raisons de croire que ce qui est à César reviendra à César.

Bon séjour sur les terres du Bouna Massa (Région du Bounkani), sous le regard bienveillant et observateur de Sa Majesté Dagbolo Saye 1er, Roi du peuple Koulango ( ceux de Bondoukou).

K. DAPA Donacien,
Cadre du zanzan.

Consultant en Marchés Publics:
-Passation,
-Exécution

-Contrôle et audit.

Email: dapadonacien@yahoo.fr
Abidjan.

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Côte d’Ivoire Bouna – Plainte d’ONG contre les instigateurs Hien Djémité et Jean Marie pour assassinat

Après le conflit Koulango – Lobi

Les événements du 24 au 27 mars 2016 à Bouna pourraient connaître une suite judiciaire si l’on en croit la détermination du Forum des Ong du Conseil de l’Entente (Fonce) dirigé par Alexandre Loh Guida qui vient d’effectuer une mission dans la région du Bounkani.

Au regard des faits graves, qu’il a pu relever, suite aux entretiens qu’il a pu avoir avec les autorités traditionnelles dont le roi de Bouna, le chef central des lobis, l’imam de Bouna et bien d’autres, Alexandre Loh Guida estime qu’il y a eu volonté délibérée de tuer et de détruire des biens d’autrui. Aussi, envisage-t-il de porter plainte contre deux principaux instigateurs des troubles. Il s’agit de Jean Marie, chef des dozo de Bouna et de Hien Djémité Charles, membre du Conseil régional du Bounkani. Ce, pour trouble à l’ordre public, assassinat, homicide volontaire et destruction de biens d’autrui.

Le trône visé

Dans son rapport intitulé « Conflit à Bouna, le trône royal visé » et remis à la presse, Alexandre Loh Guida affirme dans sa conclusion que « contrairement à ce que les médias d’état font croire, les populations de Bouna se regardent en chien de faïence. Aujourd’hui, Bouna est une ville morte. Les bourreaux ont enlevé la tenue dozo et narguent la population. Il ne peut y avoir de réconciliation sans justice »

Ledit rapport accuse le chef des lobis, Bitaté Hien d’avoir « assisté sans réagir », à la barbarie de sa communauté. Pis, son fils Hien Djémité aurait joué un rôle nocif dans l’aggravation du conflit. Les dozo, eux, seraient rentrés en guerre, selon les explications de M. Guida, pour porter main forte à la communauté lobi. Ils auraient ainsi abattu, ajoute-t-il, plusieurs personnes en ville et dans les campements alors qu’ils recherchaient des peulhs chez leurs tuteurs Koulango.

Pour redonner à la coexistence pacifique toutes ses chances, L’Ong propose que soit traitée avec diligence la question du désarmement des dozo pour éviter d’autres bains de sang. De même, elle propose que l’Etat intervienne dans le règlement des problèmes du foncier rural qui alimentent si souvent les conflits intercommunautaires, à Bouna et ailleurs.

SGD à Abidjan