Procès de Gbagbo et Blé/Grosse confusion: Sira Dramé, le témoin du RDR, délire à la barre

Par IvoireBusiness – Sira Dramé, le témoin du procureur, ne sait rien, rien des crimes des rebelles à Bouaké, Duekoué, et à Anokoua Kouté.

Le témoin du régime ivoirien, Sira Dramé, le 05 décembre 2017 lors de son audition à la Cour pénale internationale.

L’audition de dame Sira Dramé, responsable locale du rassemblement des républicains d’Alassane Ouattara, comme témoin à charge s’est poursuivie ce mardi 05 décembre devant la cour pénale internationale.

Cuisinée par la défense, elle a affirmé n’être au courant de rien. Tout au plus elle a concedé avoir entendu des choses puisqu’elle ne regardait jamais la télévision nationale, la RTI1.
Concernant la marche de la rébellion du 16 décembre 2010 sur la RTI, elle a déclaré qu’elle était pacifique. Mais confrontée aux images de marche montrant une dizaine de soldats tués et plusieurs autres blessés, et des impacts de balles sur les véhicules de police, elle a basculé dans la confusion, puis continué son délire maintenant pince sans rire que c’était quand même une marche pacifique.
Un délire dont le point culminant a été son ignorance des massacres des rebelles des forces nouvelles à Duekoué les 28 et 29 mars 2011 où au moins 800 civils de l’ethnie wê, les mains nues, ont été massacrés.

Interrogée par Me Zokou sur le fait qu’en tant que conseillère municipale d’Abobo, elle avait entendu parler des policiers calcinés dans sa commune avec leurs familles, elle a répondu non.
Me Zokou : Avez-vous entendu parler des massacres des danseuses d’Adjanou à Bouaké ?
Sira Dramé : Non.
Me Zokou : Avez-vous entendu parler des massacres des 87 gendarmes désarmés de Bouaké ?
Sira Dramé : Non.
Me Zokou : Avez-vous connaissance des massacres de Guitrozon et de petit Duekoué.
Le témoin : Non !

Déjà hier, début de son audition, elle avait choqué la cour en affirmant que les obus lancés à Abobo avaient fait des blessés par balles (sic !).
Interrogée mardi sur les massacres de la rébellion à Abobo Anokoua Kouté, elle a encore déclaré ne rien savoir. Confrontée aux images de ces tueries du commando invisible, elle a déclaré en avoir entendu parler, sans plus.
Son audition se poursuivait au moment où nous mettons sous presse.

Michèle Laffont
Correspondante permanente aux Pays Bas