Présidentielle 2020 : Chronique sur les deux schémas de l'Alternance qui se dessinent en Côte d'Ivoire, Par Dapa Donacien

Par IvoireBusiness - Présidentielle 2020. Chronique sur les deux schémas de l'Alternance qui se dessinent en Côte d'Ivoire, Par Dapa Donacien.

Dapa Donacien.

L'Alternance, trame essentielle de l'appel de l'Essyste Georges-Armand Ouegnin, depuis Mama.

Précédemment Président de la Commission Santé dans l'ex-équipe de campagne de Essy Amara, le Pr Georges-Armand Ouegnin, président actuel de Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS), une plateforme qui revendique Laurent Gbagbo pour référent, mobilise pour l'Alternance.
"J’appelle à la Mobilisation et au Rassemblement... pour... une alternance pacifique et démocratique".
Bien entendu, non pas au sens du PDCI, pour lequel l'Alternance prend la forme d'un "changement dans la continuité".

Mais quoiqu'il en soit, cette nuance n'est que mineure. Le constat est frappant. L'alternance semble être une donnée inéluctable. Depuis le congrès du RDR, le déplacement de EDS à Mama le 16 septembre, puis la commémoration le 17 septembre du 3ème anniversaire de l'appel de Daoukro, l'échéance électorale de 2020 donne plus de visibilité.

Sauf erreur d'appréciation, le couple RDR-PDCI passera devant le "maire" pour devenir un parti unique.

Dans ce schéma, "les concubins" de l'un et de l'autre qui ne supporteraient pas ce mariage devront voir ailleurs, malgré les tentatives pour les maintenir sous contrôle.

En ce qui concerne l'opposition, EDS affiche et prend une longueur d'avance sur le sectarisme. Il est de plus en plus probable que l'onction du référent Laurent Gbagbo adouberait le candidat que présenterait cette plateforme. Mais là encore, il n'est pas exclu que certains "concubins" qui rodent autour de Laurent Gbagbo aillent voir ailleurs. Surtout les idéologues indécrottables qui n'admettraient pas une dilution de l'idéologie du FPI dans un ensemble piloté par un ancien mééciste, qui formait un trio de choque en 1990, composé de Jean Jaques Béchio, Pierre Kipré, et Georges Armand Ouegnin, porte-parole alors du PDCI, à l'époque quand ce parti unique devait contenir le déferlement irrésistible de l'opposition menée par un quatuor à savoir: Laurent Gbagbo, Francis Wodié, Bamba Moriféré et le maître incontesté du Didiga, Zadi Zaourou.

Un peu de projection dans le futur quoique incertain, pourrait laisser par exemple entrevoir, un Laurent Gbagbo, pour briser la coalition au pouvoir, lancer dans la course à la présidentielle, la benjamine de la politique ivoirienne, Yasmina Ouegnin... Pas fou, me diront certains.

Une probabilité qui n'arrivera jamais, à écouter certains barons de tous les camps, pour qui la génération d'Emmanuel Macron au pouvoir en France est un feu de paille qui ne contaminera jamais l'Afrique.

Oui, surtout pour ceux qui n'ont pas encore compris que le président Alassane Ouattara, en plaçant trois femmes dans la défense en ligne du RDR, n'écarte pas cette éventualité, connaissant bien Laurent Gbagbo pour ses choix iconoclastes et imprévisibles.

Et bien, le réveil pourrait être trop tard pour ceux qui s'enfermeraient dans une opposition suicidaire Sangaré-Affi, sans prendre en compte les enjeux des temps nouveaux.

Et de toute évidence, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, semblent inégalés en matière de prospective.

Une chronique de Dapa Donacien KOUAKOU