Participations aux élections à venir : Le piège que doit éviter le Fpi

Par Le Temps - Participations aux élections à venir. Le piège que doit éviter le Fpi.

Sangaré Aboudramane, Président du front populaire ivoirien (FPI).

Ouattara a annoncé pour courant 2018, la tenue des élections municipales, régionales et sénatoriales. Selon lui, ces élections vont consolider la démocratie et renforcer la stabilité des institutions en Côte d’Ivoire. S’il est évident que les partis qui composent le Rhdp, vont prendre part à ces élections à venir, la participation du parti de Gbagbo est sujette à débat actuellement dans plusieurs milieux politiques et diplomatiques. Tous veulent enfin que le parti de Laurent Gbagbo participe à ces échéances électorales de 2018. Ce serait le souhait de Ouattara, si l’on s’en tient aux révélations faites par le confrère « L’Intelligent d’Abidjan ». Lequel dans sa parution n°4092 du lundi 8 janvier 2018, croit savoir que Ouattara milite pour une participation du camp Sangaré à ces élections municipales, régionales et sénatoriales. Dans un article intitulé « décryptage des intentions secrètes prêtées à Ouattara sur le camp Sangaré », ce journal étale les intentions de Ouattara vis-à-vis du camp Sangaré. « Selon des informations concordantes, le chef de l’Etat souhaite que l’élection municipale, régionale et sénatoriale à venir soit une occasion du retour de l’ensemble des partisans de Laurent Gbagbo dans le jeu politique, avec ou sans Affi comme chef ou leader. (…) le président Alassane Ouattara souhaite le retour du Fpi radical dans le jeu politique, pour une élection inclusive et la consolidation de la démocratie », écrit le confrère. Pour conforter ses dires, il expose la pensée d’un proche de Ouattara. Qui est une source généralement bien informée de ce journal. « Avec la présence de tous les acteurs politiques majeurs, les tentations de déstabilisation par les armes seront étouffées. Des gens agitent le Fpi comme un repoussoir, ou le sort des anciens dirigeants de ce parti comme une bonne raison de donner dans la déstabilisation. Par ailleurs dans la bataille pour le parti unifié, seule l’existence d’un adversaire de poids et de qualité, permet de comprendre l’intérêt de cette option. Tant que le Fpi est faible, couché, défait et divisé et absent, le Rdr et le Pdci peuvent se croire forts, parce que le serpent est mort. Ils vont se déchirer et favoriser le réveil du lion en vie, pour éviter d’être surpris », analyse cette source. Vrai ou faux ? Nous ne saurons le dire. Ce dont nous sommes certains, c’est que c’est un gros piège que Ouattara tend au parti de Gbagbo représenté en Côte d’Ivoire par Abou Drahamane Sangaré depuis le congrès de Mama en 2015. A la vérité, ce souhait de voir le parti de Gbagbo participer aux élections à venir pue de loin, des calculs politiciens. Il s’agit pour Ouattara et son régime de salir l’image du parti de Gbagbo tant au plan national qu’au plan international. En créant des conditions de tensions et d’affrontements entre militants du Rdr et ceux du parti de Gbagbo. Ainsi, le parti de Gbagbo sera présenté comme celui qui est violent et anti-démocratique. Le régime pourra alors dire que les élections de 2015 se sont déroulées sans heurts, avec l’absence du parti de Gbagbo. Voici que celui-ci prend part aux élections locales et sénatoriales, qu’on enregistre des violences par-ci et par-là. Pourtant, l’histoire récente de la Côte d’Ivoire nous apprend qu’en 2013 à Koumassi, à Attécoubé, à Bonon et à Bouaflé, alors que le parti de Gbagbo était absent, le Rdr et Pdci se sont entredéchirés comme ce n’est pas permis. Konan Kouadio Bertin dit Kkb a même été bastonné copieusement. Aussi le piège que Ouattara tend au parti de Gbagbo réside-t-il dans le fait que les conditions de transparence, d’indépendance de la Cei n’étant pas réunies, une défaite du parti de Gbagbo, sera utilisée à fond par le régime Ouattara. Pour dire haut et fort que le parti de Gbagbo est minoritaire en Côte d’Ivoire. Il n’est que l’ombre de lui-même. Et que ses différentes absences aux échéances électorales passées, étaient dues essentiellement à ce statut minoritaire qu’il voulait cacher ou masquer. Alors qu’à la réalité, la Cei telle que composée actuellement n’est pas synonyme et gage de transparence, d’équité, d’indépendance et de fiabilité électorale. Le parti de Gbagbo réclame depuis 2013, sa réforme en profondeur. Avec en ligne de mire, le départ de son président actuel, Youssouf Bakayoko. Qui a proclamé Ouattara vainqueur de la présidentielle en toute illégalité au quartier général de ce dernier en 2010. Par ailleurs, cette sollicitation du parti de Gbagbo par Ouattara n’est-il pas un moyen détourné de régler des comptes à son allié le Pdci-Rda ? C’est-à-dire que le régime Ouattara espère en cette participation du parti de Gbagbo, l’affaiblissement du Pdci dans les zones acquises au parti de Gbagbo. Voilà le piège dans lequel Ouattara veut amener le parti de Gbagbo. Si ces intentions telles que révélées par le confrère sont vérifiées. Tout compte fait, la confiance entre le régime Ouattara et le parti de Gbagbo s’est tellement effritée depuis 2011 qu’il est impossible au stade actuel de penser à une élection avec le Fpi sans satisfaire les conditions réclamées.

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