LE PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DE L’UNION AFRICAINE SE JUSTIFIE ?: LA FIDHOP MÈNERA D’AUTRES ACTIONS APRÈS LA RÉPONSE DU PRÉSIDENT DE L’UA !

Par Ivoirebusiness - LE PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DE L’UNION AFRICAINE SE JUSTIFIE ?
LA FIDHOP MÈNERA D’AUTRES ACTIONS APRÈS LA RÉPONSE DU PRÉSIDENT DE L’UA !

Dr BOGA SAKO GERVAIS, Président de la Fondation Ivoirienne pour la Démocratie, Les Droits de l’Homme et la vie Politique (FIDHOP).

COMMUNIQUÉ DE LA FIDHOP :

Par le truchement de son porte-parole, le Président de la Commission de l’Union Africaine, M. Moussa Faki MAHAMAT, accusé par une partie de la classe politique et de la société civile ivoiriennes, ainsi que par de nombreux intellectuels africains, d’avoir apporté un soutien au régime-Ouattara d’Abidjan, dans le dossier de la Commission électorale indépendante (CEI), a justifié son action dans une « mise au point ».
En résumé, pour M. MAHAMAT, sa sortie malheureuse est « logique », parce qu’il a souvent félicité le Chef de l’État Alassane OUATTARA lorsque des actes de décrispation ont été posés en Côte d’Ivoire, telle que l’ordonnance d’amnistie du 6 août 2018. Et, s’agissant de la question de la CEI, le Président de la Commission de l’UA s’est félicité pour les raisons suivantes.
D’une part, selon lui, l’arrêt de la Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) du 18 novembre 2016 a bien été pris en compte, puisque l’ONG Actions pour la Protection des Droits de l’Homme (APDH) avait « requis, auprès de la CADHP, la condamnation de l’État ivoirien aux fins d’amender la composition de la CEI. »
D’autre part, M. Moussa Faki MAHAMAT trouve sa réaction fondée parce que : « Un recours a été introduit par l’opposition auprès du Conseil Constitutionnel. Celui-ci a rejeté, sur la forme, le recours en question ; ce qui a permis au Président de la République de Côte d’Ivoire de promulguer le 5 août 2019 la loi portant recomposition de la CEI. »

La FIDHOP (la Fondation Ivoirienne pour les Droits de l’Homme et la vie politique) rejette toutes ces explications du Président de l’Union Africaine et persiste à condamner son attitude.
POURQUOI ?

1.La FIDHOP relève, encore une fois, l’amalgame que fait M. MAHAMAT, entre les actions politiques posées par le Chef de l’Etat ivoirien – que l’UA peut saluer ou encourager – et la Décision de la Cour de justice de l’Union Africaine. Puisqu’il s’agit bien de deux organes totalement différents ; à moins que les décisions de la CADHP ne soient dictées par le Président de la Commission.
2. La FIDHOP note que la requête de l’opposition qui a été rejetée par le Conseil Constitutionnel ivoirien ne signifie pas que la procédure judiciaire est épuisée ; puisque les plaignants peuvent aussi se retourner vers la même Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Et c’est ce qu’ils ont fait.
3. La FIDHOP soutient enfin que, vu que des partis significatifs de l’opposition ivoirienne et des associations de la société civile de Côte d’Ivoire – y compris l’APDH autrice de la requête initiale devant la Cour africaine – contestent la nouvelle Loi-Ouattara sur la CEI, il revient à la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, et à elle seule, de dire si les changements attendus de l’État ivoirien dans son arrêt du 18 novembre 2016 sont effectivement réalisés ou non. Ce qui n’est pas la mission du Président de la Commission de l’Union Africaine !

AU REGARD DE CE QUI PRÉCÈDE,

La FIDHOP et son Président-Fondateur, Dr BOGA Sako Gervais, restent dans l’attente de la suite qui sera donnée par SEM Abdel Fattah AL-SISSI, Président en exercice de l’UNION AFRICAINE, au courrier co-signé avec le RPCI-AC de M. Christian VABE et le NPR de M. Pascal LOGBO, avant de décider des actions futures à mener contre cette attitude partisane du Président de l’Union Africaine, qui compromet gravement et discrédite davantage toute l’Union Africaine dans l’opinion des Ivoiriens et des Africains.

Fait à New York, le 27 Août 2019

Dr BOGA SAKO GERVAIS

•Enseignant-Chercheur à l’Université de Côte d’Ivoire ;
•Ex-Secrétaire Exécutif de la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI) ;
•Président de la Fondation Ivoirienne pour la Démocratie,
Les Droits de l’Homme et la vie Politique (FIDHOP) ;
•Président du Groupe de Réflexion et d’Action pour la Démocratie et les Droits de l’Homme en Afrique (GRADDH-AFRIQUE) ;
•Ecrivain-Politique.