Dr Boga Sacko Gervais, président de la FIDHOP: "Le haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme doit s'attaquer aux ex-rebelles ivoiriens présents à l'ONU"

Par IvoireBusiness - MISE AU POINT DE LA FIDHOP - Dr Boga Sacko Gervais « LE HAUT COMMISSAIRE DE L’ONU AUX DROITS DE L’HOMME DOIT S’ATTAQUER AUX EX-REBELLES IVOIRIENS PRESENTS A L’ONU ! ».

Dr Boga Sacko Gervais, président de la FIDHOP.

1/ LE RAPPEL DES FAITS :
Le Mercredi 11 Mars 2015, Monsieur Zeid Ra’ad Al Hussein, le nouveau Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH), qui a pris fonction le 1er septembre 2014, a déploré et s’est étonné, dans une déclaration, de ce que, des acteurs clés, ainsi que des présumés auteurs de violations des Droits de l’Homme dans la crise ivoirienne (de 2002 à 2010), notamment des membres du régime actuel au pouvoir en Côte d’Ivoire, continuent d’occuper de hauts postes dans l’Administration centrale et dans l’Armée.
Ainsi, le Haut responsable onusien a-t-il martelé, « les auteurs de meurtres, viols et autres violations graves du droit international, peu importe leur origine ou affiliation, doivent être poursuivis sans délai ».
2/ LES OBSERVATIONS DE LA FIDHOP :
La FIDHOP (la Fondation Ivoirienne pour l’observation et la surveillance des Droits de l’Homme et de la vie Politique), tout en saluant cette importante déclaration de l’ONU, tient toutefois à porter à la connaissance de M. Zeid Ra’ad, ainsi qu’à celle de la Communauté internationale tout entière, les faits de constats ci-après.
 La FIDHOP rappelle que, non seulement ces acteurs clés et présumés auteurs de violations graves des Droits de l’Homme sont bel et bien dans la haute hiérarchie administrative et militaire en Côte d’Ivoire, mais aussi et surtout, ils exercent au siège de l’ONU elle-même.
 La FIDHOP rappelle à M. Zeid Ra’ad, en guise d’exemple, que le Colonel Major Sié Karim Ouattara, actuellement Attaché de défense de la Mission de la Côte d’Ivoire auprès des Nations Unies, a bel et bien servi dans la haute hiérarchie de la rébellion ivoirienne de 2002 à 2011.
 La FIDHOP précise en outre que, le Colonel Major Sié Karim Ouattara a dirigé les Services de renseignements au sein de la rébellion ivoirienne du MPCI, puis des « Forces Nouvelles », du sieur Guillaume Soro KIGBAFORI.
 La FIDHOP rappelle enfin, aux bons souvenirs du Haut-Commissaire de l’ONU pour les Droits de l’Homme, que l’ONU a bien mandaté des enquêteurs à l’effet de produire un rapport, qui a été intitulé : « Rapport sur la situation des Droits de l’Homme en République de Côte d’Ivoire, depuis le 19 septembre 2002, jusqu’au 15 octobre 2004. » Dans ce rapport, en effet, l’ONU a bien reconnu que les rebelles ont exécuté 61 gendarmes avec leurs familles, soit au moins 131 personnes, dans la caserne de la 3ème légion de gendarmerie de Bouaké ; les enquêteurs onusiens avaient pu voir par eux-mêmes les impacts des balles sur les murs. Sans oublier, ni négliger l’enfermement de personnes dans des conteneurs à Korhogo, et les massacres de Mars 2011 à Duékoué, révélés par La Croix-Rouge et ceux de Nahibly, en juillet 2012, confirmés par Amnesty intyernational…

3/ L’ETONNEMENT ET L’APPEL DE LA FIDHOP :
 La FIDHOP, au regard de ce qui précède, s’étonne à son tour de ce que le Haut-Commissaire des Nations Unis aux Droits de l’Homme s’inquiète (ENFIN) de la situation en Côte d’Ivoire ; et qu’il ignore totalement que certains de ces acteurs clés dont il parle, occupent toujours de hauts postes au sein même de l’Organisation des Nations Unies, à New York ou ailleurs, où ils bénéficient des accréditations et avantages diplomatiques des Nations Unies ; souillant ainsi la réputation de cette institution.
 La FIDHOP réitère son attachement à une justice équitable et juste pour tous. La FIDHOP invite donc l’ONU, notamment son Haut responsable des Droits de l’Homme, à plutôt rassurer tous les Ivoiriens en évitant des critiques sélectives, qui écornent davantage la crédibilité de cette organisation auprès des Africains.
 La FIDHOP, à cet effet, espère vivement qu’au regard du rôle qu’a joué Monsieur Zeid Ra’ad Al Hussein au sein de l’Assemblée des Etats partis au Statut de Rome, pour la mise en place de la Cour pénale internationale, de 2002 à 2005, l’annonce récente de Mme Fatou Bensouda, Procureure de la CPI, de poursuivre les présumés criminels du camp Ouattara à compter du mois de Mai 2015 sera une réalité !

Fait à Genève, le 11 Avril 2015

Dr BOGA S. GERVAIS
Président-Fondateur de la FIDHOP