Débats et opinions - A madame Marie Odette Lorougnon: L'adversaire est aussi au FPI

Par Correspondance particulière - A madame Marie Odette Lorougnon. L'adversaire est aussi au FPI.

Au centre: Marie Odette Lorougnon, présidente de l'Organisation des Femmes du FPI.

Voici ce que disait madame Marie Odette Lorougnon devant les militants de Bouaké: "L'adversaire n'est pas au FPI, c'est celui qui est au pouvoir".

A partir du moment où le président du FPI n'a pas hésité de rassurer le représentant officiel de la France néo-coloniale, monsieur François Hollande, qu'il est prêt à tourner la page Gbagbo et prêt à aller aux élections présidentielles de 2015, cela suppose que nos adversaires sont aussi à l'intérieur du FPI comme Gbagbo lui-même l'avait dit dans son livre "pour la vérité et la justice".
Vous avez dit "de respecter le chef que nous avons élu", mais ayez le courage et la force de dire au chef de respecter les camarades et la ligne politique du parti et d'arrêter toutes sortes de compromissions avec le pouvoir de Ouattara et avec l'impérialisme Français, c'est à dire tous ceux qui ont humilié notre chef et qui ont fait tuer nos jeunes cadres et étudiants.
C'est également à la demande de Ouattara et de la France que l'Union Européenne a décrété un embargo sur les médicaments qui a entraîné plusieurs morts. Les Ivoiriens ne sont pas amnésiques.
On ne s'engage pas en politique pour s'enrichir mais pour se mettre au service de l'intérêt général. Je sais aussi que la Côte d'Ivoire est un pays où les effets pervers de la corruption sont bien plus importants que les questions idéologiques. Mais plus nos dirigeants politiques seront soupçonnés de collusion avec l'ancienne puissance coloniale, plus la Côte d'Ivoire restera esclave du sous développement. Il y a aujourd'hui au sein du FPI des adversaires violents du président Gbagbo et qui sont prêts à accomplir toute mission, à exécuter n'importe quelle besogne pour le compte de la puissance France afin de conserver leurs privilèges. C'est pourquoi tous ceux qui demandent au sein du FPI de tourner la page Gbagbo et d'oublier la guerre sont en inadéquation avec l'histoire de notre pays. Car l'histoire d'un peuple ou d'un combattant pour la démocratie et les libertés ne s'oublie pas et ne s'efface pas dans la mémoire des citoyens. Le rôle du FPI n'est pas d'accompagner ou de soutenir la dictature de la France et de Ouattara mais d'être protecteur des Ivoiriens et de la république. Le président Affi N'guessan doit dénoncer tous les jours les violations des droits de l'homme, l'expropriation de nos terres, les naturalisations massives des étrangers, ce qui se passe dans le mont Péko, la présence des Dozos dans la république, des ex-combattants devenus des préfets, exiger la libération des prisonniers, le retour des exilés.
Voilà une panoplie de revendications que devrait porter le FPI. Des campagnes d'intimidation ont déjà commencé. Le camarade Douaty Alphonse a été convoqué le mercredi 30 juillet 2014 devant le juge d'instruction.
Le président Affi doit se ressaisir et revenir sur le chemin de la vérité et des lumières. Car un chef qui ruse avec ses propres principes est en perdition.

Une contribution de Liadé Gnazégbo