CPI/Général Detho Letho contredit Mangou:« Le général Mangou ne dit pas vrai ». « Pour tout le respect que je lui dois, il n'a pas dit vrai»

Par IvoireBusiness - CPI/Général Detho Letho contredit Mangou « Le général Mangou ne dit pas vrai ». « Pour tout le respect que je lui dois, il n'a pas dit vrai».

Général Detho Letho contredit le Général Mangou le 10 novembre 2017 à la CPI. "Le général Mangou ne dit pas vrai ». « Pour tout le respect que je lui dois, il n'a pas dit vrai». Photomontage.

Le Général Detho Letho, vendredi, au dernier jour de son audition devant la cour pénale internationale (CPI), a contredit sur toute la ligne, le Général Philippe Mangou, passé récemment devant la même cour comme témoin à charge.

Firmin Détho Letho, ex-commandant de l'armée de terre de Côte d’Ivoire (Comter), a soutenu que l'ancien chef d'état-major de l'armée ivoirienne, Philippe Mangou « n'a pas dit vrai» à la Cour pénale internationale (CPI) où il a récemment témoigné.

Le Général Philippe Mangou lors de son audition avait déclaré n'avoir jamais eu de contact direct avec les troupes sur le terrain à Abobo sans passer par le commandant de l'armée de terre.
Il avait indiqué qu’il n’avait jamais parlé avec les adjoints du Général Detho Letho qui étaient Niamkey et Touali.
Le général Detoh s'est inscrit en faux devant de tels propos.

« Je suis au regret de vous dire que le général Mangou ne dit pas vrai. C'est le général Mangou qui m'a appelé le 03 mars 2011 pour me dire qu'il aurait eu des femmes tuées à Abobo. Immédiatement j'ai appelé les officiers Niamkey Basile et Toualy qui y étaient en service», a-t-il expliqué, ajoutant que « quand j'ai appelé Niamkey il m'a dit qu'il a déjà été contacté par le général Mangou ».

Quand à Touali, « il était en difficultés à Abobo et voulait quitter. Mangou m’a conseillé de voir avec Touali. Mais j’ai constaté que Touali n’était pas parti. Je lui ai alors demandé pourquoi et il m’a répondu que c’est Mangou qui m’a demandé de rester », a-t-il soutenu.

Le juge : Vous contredisez Mangou ?
Detho Letho : Oui je le contredis.
Concernant les tirs de mortiers, le Général Detoh a déclaré qu'il n'a jamais autorisé des tirs de mortier de 120 millimètres comme affirmé par Philippe Mangou.
« Je ne peux pas donner des ordres à Niamkey sans l’accord de Mangou surtout quand il s’agit des tirs de mortiers », a-t-il déclaré.
« Si le général Mangou a dit que c'est moi qui était sur le terrain, pour tout le respect que je lui dois, il n'a pas dit vrai», a-t-il fermement démenti.

L’ancien Comter a également soutenu que jusqu’en 2011, les recrutements dans l’armée ivoirienne ne se faisaient pas sur la base ethnique.
« Nous n'avons jamais recruté des soldats sur la base ethnique. Tous les ivoiriens âgés de 18 ans et aptes physiquement pouvaient postuler», a-t-il soutenu.

Avant de quitter le prétoire à la fin de son audition de quatre jours devant la CPI, le 5e officier général ivoirien à témoigner devant cette juridiction après les généraux Brédou M'Bia, Kassaraté Tiapé, Guiai Bi Poin et Philippe Mangou, a demandé à Dieu d’inspirer les juges à dire la vérité et le droit, afin que la Côte d’Ivoire aille de l’avant.

« Que le Dieu tout puissant vous inspire vous les juges afin que vous dites la vérité, le droit, pour que la Côte d’Ivoire aille en paix », a-t-il déclaré en guise de farewell (d’Adieu).

Michèle Laffont

Correspondante permanente aux Pays Bas