CPI/ Affaire « il est interdit d’appeler Gbagbo Président »: Le FPI s’indigne et élève une vive protestation contre une décision injuste

Par IvoireBusiness - CPI/ Affaire « il est interdit d’appeler Gbagbo Président ». Le FPI s’indigne et élève une vive protestation contre une décision injuste.

Sangaré Aboudramane, président par intérim du FPI.

FRONT POPULAIRE IVOIRIEN
Le Secrétariat Général

Déclaration n°5 suite à la décision du juge Cuno Tarfusser interdisant à la Défense du Président Laurent Gbagbo de l’appeler Président

1. Le jeudi 11avril 2016, au onzième jour du procès de la honte à la CPI, à la demande de Madame Paolina Massida, représentante légale des victimes, le juge principal Cuno Tarfusser et ses adjoints ont interdit à la Défense d’utiliser le terme ‘’ Président ’’ pour désigner Monsieur Laurent Gbagbo.

2. Le Front Populaire Ivoirien (FPI) rappelle aux juges de la CPI, à l’opinion nationale et internationale que le 03 décembre 2010, le Conseil Constitutionnel de la République de Côte d’Ivoire a rendu la décision n° CI-2010-EP-34/03-12/CC/SG portant proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010, donnant le candidat Laurent Gbagbo vainqueur de ladite élection.

3. Le 04 décembre 2010, le Président élu a prêté serment devant le Conseil Constitutionnel et devant les Présidents des autres institutions du pays. Le 06 décembre 2010, le Président Laurent Gbagbo a formé le nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre Gilbert Marie Aké N’Gbo qui s’est immédiatement mis au travail.

4. C’est le 11 avril 2011 que le mandat légal du Président Laurent Gbagbo a été écourté par un coup d’Etat, en plein exercice de ses fonctions. Ce sont les forces françaises qui ont bombardé sa résidence, l’ont arrêté et remis aux rebelles d’Alassane Ouattara et de Guillaume Soro qui l’ont d’abord déporté à Korhogo puis à la CPI, aux Pays-Bas. Monsieur Laurent Gbagbo, en conséquence de ce qui précède, reste donc Président encore en exercice au moment où s’enclenche sa comparution devant la CPI.

5. A ce niveau de la procédure actuelle, aucun juge de la CPI n’a encore prononcé un verdict condamnant le Président Laurent Gbagbo et il n’a jamais été déchu de son statut de Président par aucune autre juridiction au monde. De ce point de vue et par rapport au Droit positif, il bénéficie à ce jour encore de la présomption d’innocence.

6. De plus, le Président Laurent Gbagbo a été élu une première fois le 26 octobre 2000 et a exercé son mandat en collaborant avec tous les pays du monde et a signé, au nom de la Côte d’Ivoire, tous les Accords.

7. Dans la culture française et latine, un haut magistrat conserve son titre même, s’il n’est plus en fonction. C’est pour cette raison que les Français continuent d’appeler Monsieur Jacques Chirac, ‘’Président Chirac’’. Alors pourquoi le juge principal Cuno Tarfusser et la représentante des victimes, Madame Paolina Massida, tous deux de culture latine, veulent-ils que ce qui est valable pour les Occidentaux de culture latine ne le soit pas pour les Africains de la même culture ? N’est-ce pas là la manifestation d’un racisme primaire ?
8. Au vu de ce qui précède, le Front Populaire Ivoirien :

- S’indigne et élève une vive protestation contre la décision politique prise par les juges de la CPI interdisant à la Défense du Président Laurent Gbagbo de l’appeler ‘’Président Gbagbo’’. Pour le FPI, cette décision du juge est une prise de position voilée quant à la question récurrente et centrale de savoir : Qui a gagné l’élection présidentielle du 28 novembre 2010 ?

- Invite les juges en charge du dossier du Président Laurent Gbagbo et du Ministre Charles Blé Goudé à dire le droit, rien que le droit en dehors de l’exécution de tout autre contrat ;

- Est bien conscient de la vraie motivation de l’impérialisme français, de ses alliées occidentaux et locaux, à savoir tenir le Président Laurent Gbagbo éloigné de la Côte d’Ivoire afin de continuer d’engranger, en toute tranquillité, les prébendes du pacte colonial. Le procès à la C.P.I contre Laurent Gbagbo, plus que jamais, montre son vrai visage : la théâtralisation d’une vaste mascarade ;

- Exige la libération immédiate du Président Laurent Gbagbo, otage de la CPI, pour que le peuple souverain de Côte d’Ivoire soit conséquemment libéré ;

- Exige enfin la poursuite de Monsieur Alassane Ouattara, son camp et leurs commanditaires, les vrais coupables des massacres en Côte d’Ivoire lors de la guerre faite à notre pays par la France qui s’est appuyée sur ses hommes de main locaux et régionaux ;

- Appelle ses militants d’ici et d’ailleurs, le peuple souverain de Côte d’Ivoire, la diaspora, les démocrates de tous bords et les panafricanistes à tout mettre en œuvre pour le triomphe de la vérité et de la justice.

Fait à Abidjan, le 14 février 2016

Pour le Front Populaire Ivoirien
Le Secrétaire Général Adjoint,
Porte-parole par intérim
Koné Boubakar