Coup de théâtre/CPI : Sam l’africain blanchit Gbagbo. Le procureur le déclare « témoin hostile » et demande une suspension de séance

Par Ivoirebusiness - Coup de théâtre/CPI. Sam l’africain blanchit Gbagbo. Le procureur le déclare « témoin hostile » et demande une suspension de séance.

Sam l’Africain témoigne à visage découvert au procès de Gbagbo et Blé Goudé le lundi 07 mars 2016 à la CPI.

Revirement spectaculaire à la Cour pénale internationale ce lundi 07 mars 2016 avec l’interrogatoire du 5e témoin à charge, Jichi Sam alias Sam l’africain.
Alors que le procureur Mac Donald s’attendait à ce qu’il témoigne contre Laurent Gbagbo, Sam l’Africain a préféré retourner sa veste et blanchir ce dernier, le dépeignant comme un faiseur de paix qui a tout donné à la rébellion pro-Ouattara des Force nouvelles, allant même jusqu’à nommer Guillaume Soro Premier Ministre pour avoir la paix.

Coup de colère du procureur Mc Donald qui le considère dorénavant comme « témoin hostile », essayant en vain de le ramener à ses dépositions initiales devant le procureur, lesquelles sont différentes de son témoignage du jour.
Selon Sam l’Africain, les slogans « on gagne ou on gagne » et « y a rien en face », ne sont rien d’autre que des slogans de campagne.
On a assisté à une bagarre entre l’accusation et la défense.
L'accusation se battant pour rafraichir la mémoire de Sam l’Africain, tandis que la défense plaidant quant à elle sa lucidité, demandant au juge-président qu’on le laisse poursuivre tranquillement sa déposition sans chercher à savoir ce qu’il a dit auparavant.
Sam l’Africain, dans le prétoire, est revenu sur les origines de crise ivoirienne, accusant la France, la rébellion pro-Ouattara de massacres, et le Burkina Faso de les avoir hébergés.
" Dans un pays, des gens prennent des armes pour faire un coup d'état qui échoue et qui se transforme en rébellion, cela a engendré la mort", a déclaré Sam l'Africain.

Pour lui, Laurent Gbagbo qu’il a appelé « Président » alors que c’est désormais officiellement interdit, n’est pas à l’origine de la crise en Côte d’Ivoire.
Laurent Gbagbo a selon lui, tout fait pour que la paix revienne en Côte d’Ivoire, acceptant tout depuis les accords de Marcoussis, Accra, et Ouagadougou.

"Le président Laurent Gbagbo voulait toujours négocier pour le bien-être des Ivoiriens. C'est à ce moment que la France est intervenue en tant qu'arbitre alors que tout le monde savait que la France était le père fondateur de la crise en Côte d'Ivoire", dira le témoin Sam l'Africain.
Visiblement dérouté, le procureur l’a qualifié de témoin hostile et demandé une suspension de séance.
Nous y reviendrons.

Michèle Laffont
Envoyée spéciale à La Haye