Côte d'Ivoire/Condamnation des journalistes du Groupe CYCLONE : Le collectif des journaux bleus proteste

Par Ivoirebusiness - Côte d'Ivoire!. Condamnation des journalistes du Groupe CYCLONE. Le collectif des journaux bleus proteste.

Le DP de La Voie originale, César Etou, président du collectif des journaux bleus.

Le Collectif des Journaux Bleus (CJB) a élevé une vive protestation après la condamnation par la justice ivoirienne des journalistes du quotidien Le Temps (groupe Cyclone), à 5 millions de Fcfa chacun.
Ci-dessous, le texte intégral de leur déclaration transmise le 4 mars 2020 à Ivoirebusiness.

Communiqué du Collectif des Journaux Bleus (CJB)

Le Tribunal de Première Instance d’Abidjan a condamné, le mardi 3 mars 2020, MM. Gbané YACOUBA (Directeur de la Publication) et Barthélémy TEHIN (journaliste) du quotidien Le Temps édité par le Groupe CYCLONE, à une amende pécuniaire de 5 000 000 millions de FCFA chacun, soit 10 000 000 FCFA au total, pour « diffamation à l’encontre de certaines autorités gouvernementales ». Cette condamnation a été prononcée au terme d’une procédure ultra-rapide entamée par l’audition des journalistes à la Brigade de Recherche de la Gendarmerie nationale et parachevée le même jour au Tribunal.

Selon nos informations, les juges ont prononcé cette condamnation sans révéler aux accusés de quelles « autorités gouvernementales diffamées» émane la plainte. Le Groupe CYCONE et ses avocats entendent se pourvoir en appel.

Cette condamnation « sans plainte » est prononcée, en vérité, contre Le Temps, organe de la tendance éditoriale proche de l’opposition crédible, « Les Journaux Bleus ». Elle intervient en pleines manœuvres gouvernementales (dialogue rompue avec l’opposition, identification pour les CNI cafouillée, modifications aux forceps annoncée de la Constitution et du Code électorale, etc.), préparant ainsi l’élection présidentielle de 2020 que responsables de l’opposition, chefs religieux et dirigeants de la Société civile libres pressentent comme porteuse de tous les dangers. Pour la presse, elle rappelle et reconduit, enfin et surtout, toutes les tentatives du régime pour casser Les Journaux Bleus avec de nombreuses suspensions infligées depuis 2012.

Face à cette reprise du ballet de la mise à mort de ses membres, Le Collectif des Journaux Bleus :

- Proteste contre la lourde, arbitraire et inacceptable amende pécuniaire du 3 mars 2020, et la condamne ;

- Réitère tout son soutien au Groupe CYCLONE, à ses responsables et journalistes ;

- Remercie les organisations professionnelles de leur soutien et les invite à plus de solidarité avec le journal frappé pour prévenir toutes autres manœuvres du même genre ;

- Affirme sa confiance en la Justice ivoirienne pour mettre fin à l’arbitraire consommé en Première Instance ;

- Se réserve le droit d’entreprendre d’autres actions pacifiques et légales contre ces sanctions abusives (re)programmées contre Le Temps aujourd’hui, et demain sûrement contre les autres Journaux Bleus.

Fait à Abidjan, le 4 mars 2020

Pour le Collectif des Journaux Bleus

César ETOU

Président