Côte d'Ivoire: Le PDCI, le FPI, et EDS, refusent de participer à la nouvelle CEI

Par Ivoirebusiness - Côte d'Ivoire. Le PDCI, le FPI, et EDS, refusent de participer à la nouvelle CEI.

Des membres de la Commission électorale indépendante procèdent au dépouillement dans un bureau de vote à Abobo, près d'Abidjan, le 13 octobre 2018 (image d'illustration). © SIA KAMBOU / AFP.

A l’heure de la nomination des représentants au sein de la nouvelle Commission électorale (CEI) à quatorze mois de la présidentielle 2020, la grande majorité de l’opposition et de la société civile rejettent le nouvel organe et refusent d'y siéger.

Le PDCI-RDA ( le Parti démocratique de Côte d’Ivoire) d'Henri Konan Bédié, le FPI (Front populaire ivoirien ) de Laurent Gbagbo, et la plateforme EDS (Ensemble pour la démocratie et la souveraineté) de l'opposition fidèle à Gbagbo, disent niet et n'ont envoyé personne y siéger. Même la frange dissidente du FPI conduite par Affi N'guessan mais reconnue par le régime Ouattara, la rejette également.

La loi promulguée au début du mois stipule que la Commission électorale indépendante (CEI) nouvelle formule comporte 17 membres, dont six de la société civile, trois du parti au pouvoir, trois de l’opposition. Mais pour l’instant, une grande partie de l’opposition refuse d’y envoyer des représentants.

« Nous ne participerons pas à cette CEI. Il n’y a pas eu de consensus, martèle le président d’EDS, Georges Armand Ouégnin, Mais je reste optimiste, il y aura une réouverture du dialogue et une réforme de la CEI. Et nous irons aux élections avec une CEI réformée », rapporte RFI.

Seule l’opposition fantôme non significative accepte d'y participer. C'est le cas d’Henriette Lagou présidente du parti Renouveau pour la paix et la concorde (RPC) qui s'est dite favorable à la recomposition promulguée au début du mois. Mais globalement, les principales formations de l’opposition dénoncent depuis des semaines le « passage en force » du pouvoir sur ce dossier et restent sur leur ligne.

Selon plusieurs analystes, cette situation fait planer une menace sérieuse sur la tenue de l'élection présidentielle de 2020 car s'interrogent-ils, « comment le pouvoir pourrait organiser un scrutin crédible avec une CEI dont la légimité est mise en cause par les tenors de l'opposition et de la societé civile ».

En effet côté société civile, le Groupe de plaidoyer et d’action pour une transparence électorale (Gpate), qui regroupe plusieurs organisations de premier plan, dont l’Action pour la promotion des droits de l’homme (APDH), à l’origine du recours devant la Cour africaine des droits de l’homme, refuse également de nommer un représentant. Le Gpate exige une poursuite du dialogue, notamment sur l’indépendance administrative et financière de la CEI, ainsi que sur la composition des commissions locales. Des points qui n’ont pas été discutés.

Seule la Ligue ivoirienne des droits de l’homme s’est dite en faveur de la nouvelle CEI.

Nous y reviendrons.

Eric Lassale