Conseil Régional du Gontougo: Comment le PDCI prépare sa défaite, Par Dapa Donacien

Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - Conseil Régional du Gontougo. Comment le PDCI prépare sa défaite, Par Dapa Donacien.

Dapa Donacien KOUAKOU.

Panique à bord dans le Gontougo depuis la libération de Simone.

Choix du candidat aux régionales dans le gontougo: le PDCI va-t-il mépriser l'alternance au profit de Bondoukou ?

Pendant que le PDCI exige l'alternance de la gouvernance au plan national, c'est quand même curieux qu'au niveau de la région du Gontougo, les partis politiques n’intègrent pas l'alternance à la gouvernance locale.

Après Tanda, nous pensions que ce serait le tour de Bondoukou en 2018.Ce qui voudrait dire qu'il y'a nécessité de penser à une tète de liste issue de Bondoukou. Ce n'est pas le nom du candidat qui importe. Je ne sais pas pendant combien de temps cela va durer. Mais, il est quand même bon de relayer cette grogne dont l'écho nous parvient depuis les différentes contrées du département de Bondoukou que nous venons de parcourir.

Mais voilà que le seul candidat tête de liste issu de Bondoukou, est injustement et arbitrairement écarté par de sombres mains au profit d'un candidat de Tanda. Notons que Adjoumani le sortant est de Tanda.

Mais à supposer que cette revendication soit balayée du revers de la main, il convient de mentionner que Kossonou avait préalablement battu Vremen,Nguettia, Tah Thomas puis Babacauh lors de la phase de présélection à l'issue d'un long processus piloté par un comité mis en place par les candidats pré-cités,sous la présidence du Ministre Augustin Komoé (FPI). Le seul qui n'avait pas pris part à ce processus est le candidat Sonan Jean François de Kouassi Datékro.

Mais à supposer là encore que le PDCI veuille mépriser et ignorer l'existence de cette coalition, c'est son droit.
Mais quid du processus organisé par la mission du PDCI partie à Bondoukou le 28 juillet 2018 qui avait reçu la seule candidature émise dans le delai imparti par le PDCI lui- même ? Laquelle candidature a eu l'avale de la base solennellement réunie dans la capitale régionale à Bondoukou.

Faut-il aussi rappeler que monsieur Guikahué faisant le point des candidatures reçues sur l'ensemble du territoire a affirmé le principe selon lequel partout où le PDCI a reçu une candidature unique, cette candidature est d'office validée ? Voir les recentes archives de Nouveau Reveil.

Mais alors, pourquoi refuser le bénéfice de ce principe au candidat issu de Bondoukou, M. Kossonou Honoré?

Sans nous attarder sur sa qualité de délégué et coordonnateur du PDCI de toute la région du Gontougo (cela n'intéresse pas la coalition), il ressort des bruits de couloir que c'est la faction minoritaire du FPI à l'exception du ministre Komoé, qui entend s'agripper comme une bouée de sauvetage au PDCI pour exister et barrer la route au FPI tendance Sangaré. Tendance Sangaré avec laquelle Honoré Kossonou est en de bons termes.

Toujours vivante et davantage dynamisée dans le Gontougo depuis la libération de la première Dame Simone Gbagbo, la tendance Sangaré constitue sérieusement la bête noire de monsieur Nguettia Yao Kouman (Affiste) dans la région. Le sommeil troublé à l'idée de payer cash la trahison que ses camarades FPI de Gbagbo lui collent à la peau, l'homme a dû renoncer à postuler à la commune de Bondoukou, où il ambitionnait de postuler.

Voulant échapper à ses camarades, l'homme incite dans le dos de la coalition, Vremen Serges à postuler à la région,de façon à permettre que l'homme positionne la candidature de sa femme à la mairie de Tanda (information à vérifier). Or les vraies aspirations et toute la stratégie de Vremen ne dépassaient guerre la mairie de Tanda.

Face à cette collusion d'ambition pour la mairie de Tanda, caché pour l'un et affirmée pour l'autre, le plus malin détrône l'autre en lui faisant miroiter le Conseil Régional. La mayonnaise prend.

Mais, le jeune Vremen Serge a de sérieux soucis. Comment faire pour ne pas paraître comme traître aux yeux de la coalition qui a investi Honoré Kossonou, avec lequel il est constamment en contact téléphonique et à qui Kossonou partage une confiance sans limite ? Devant les soupçons légitimes de Kossonou, Vremen n'a cessé de le rassurer qu'il tiendra parole et ses engagements dans la coalition jusqu'au bout. Mais, la trahison, c'est un petit problème pour ceux qui ont pensé que Simone et Gbagbo allaient mourrir en prison.

Devant les hésitations de Vremen à l'idée de trahir son ami Kossonou, les membres restés fidèles à la coalitions se rassurent de ce que le PDCI respecterait le choix de la base qui est celui de la coalition. Étant entendu que Vremen sait qu'on ne se lève pas un matin pour se jeter dans une élection non préparée, qui plus est le Conseil Régional.

Mais voilà que celui qui s'est révélé à Simone Gbagbo sous le nom de "soudainement et brusquement" (Dieu) visite la pensée du Président de la République Alassane Ouattara. Et tout à coup, soudainement puis brusquement, Simone est libérée.
Panique à bord. Affi Nguessan, sous pression de Nguettia court chez Bédié et scelle le sort du candidat Honoré Kossonou et sa coalition qui préfère composer avec le FPI de Gbagbo.
Ainsi, Bédié ignorant tout de ce qui se tramait contre son coordonnateur Honoré Kossonou, tombe dans le piège.

Le faisant, il se met automatiquement à dos tout le département de Bondoukou, qui espère que par un mécanisme non écrit d'alternance, Tanda passerait la main à Bondoukou, d'autant plus que le président du
Conseil Régional sortant est de Tanda.Ce qui sous entend qu'indépendamment de la guéguerre au sujet du parti unifié,il est claire que Adjoumani devrait passer la main cette année. C'est la raison pour laquelle, nonobstant son déploiement d'énergie pour la cause du RDR, des cadres RDR s'étaient proposés pour remplacer Adjoumani à la tête du conseil, dans le cadre de l'alternance au bénéfice de Bondoukou, sachant que Bondoukou n'accepterait plus de se faire chiper la mise devant Tanda.

Il a fallut Amadou Gon Coulibaly pour sauver les intérêts particuliers d'Adjoumani, en faisant de lui le candidat des unifiés au Conseil régional du Gontougo. Mais, certes, les cadres locaux du RDR ont obtempéré, ce qui ne signifie pas qu'ils sont prêts à sacrifier le droit d'ainesse du département de Bondoukou. Adjoumani et Vremen le savent.

C'est dire que, en méprisant ou en'ignorant cette REVENDICATION NON NÉGOCIABLE commune à tous les cadres de Bondoukou quelque soit leur bord politique, Bédié vient de commettre l'impardonnable. On ne peut pas écarter le Délégué principal du PDCI et Coordonnateur du PDCI coiffant tout le Gontougo de puis la disgrâce d'Adjoumani, parce des vendeurs d'illusion ont fait croire que le Gontougo se résumerait en cinq provinces et qu'il suffisait d'appartenir à la plus grande province (le pinango) pour que le candidat remporte la victoire. Sur cette base, on décrète que X serait le plus populaire.Eh oui ! Bingo !

Raisonnement provincial! Vraiment ! Et nous apprenons que depuis que Adjoumani a eu la nouvelle, il a pété le champagne.

Parce qu'au moment où Vremen a failli terrasser l'homme dans le microcosme de Tanda, Adjoumani était en disgrâce auprès de Ouattara et auprès de Gon Coulibaly, à cause des candidats du RHDP que traquait Adjoumani dans le Gontougo, information parvenue aux oreilles de la République. Mac Giver (actuel secrétaire d'Etat au Service Civique), dont nous étions le Directeur de Campagne en faisait partie. Nous savons donc de quoi nous parlons.L'homme a failli y perdre don poste de ministre.

C'était donc un ministre sonné, grogui et déstabilisé après sa mise en garde successivement par Gon puis Ouattara en pleine campagne que Vremen a juste après affronté.
Or, tout l'argumentaire qui a enfariné Guikahue et Bédié, c'est la prétendue victoire de Vremen au niveau de Tanda où il est connu. Et suivant un spécieux souhait mathématique, l'on espère qu'il implémenterait cela à tous les départements de la région. Or ce que l'on cache à Bédié, c'est que l'homme ne s'y est même pas préparé.

Et bien, il reste à savoir si Bédié, découvrant la forfaiture, mangerait de ce pain, préparé par des doubleurs sous la bénédiction d'Adam Yeboua Patrice, pour priver le Département de Bondoukou de sa position de leader régional.

Ce n'est pas tout. Et l'enjeux pour le Gontougo est celui-ci.
L'on a encore souvenance du projet de scission du Département du Gontougo. Caressé et annoncé par le porte parole des élus de Tanda, en toute solennité et publiquement alors que Alassane effectuait sa première visite d'Etat dans le Zanzan dans la capitale du District Bondoukou en 2012.

Si le lobbing est pour l'instant mis en veilleuse,nul doute que le mandat qui débute à la suite de la présente élection aura à faire face à ce projet séparatiste. Bon ou dangereux projet, là n'est pas la question.

La sagesse enseigne de ne jamais mettre tous les œufs dans le même sac. Le sortant est de Tanda. L'entrant serait de Tanda, selon le schemas actuel. Très bien. C'est ici qu'intervient la science politique ainsi que notre flair politique.

Que ce soit Adjoumani ou Vremen, le résultat reste le même, par rapport à la préoccupation de Bondoukou. L'un dans l'autre, la question de la séparation de cette vaste région fera surface. Il ne faut pas se voiler la face. Nous avons le devoir d'anticiper la résolution des problèmes que cela posera.

Dans l'offre politique en présence, il n'est pas exclu que l'élu natif de Tanda, sachant qu'il ne sera plus redevable aux électeurs du département de Bondoukou en 2023 du fait de la scission de la région qu'il gère, serait porté plus à concentrer les réalisations et les investissement du côté de Tanda qui pourrait le reconduire ou le blâmer à la prochaine élection. Et de toute évidence, Bondoukou ne présenterait aucun enjeu pour lui.

Voilà tout le danger qui guette le Département de Bondoukou. C'est loin d'être un débat de parti unifié ou non.
L'enjeu de cette élection est capital pour l'affirmation de la place de Bondoukou dans cet environnement où tout est réuni pour que cette zone perde son droit d'ainesse. Et c'est en cela que nous exigeons l'alternance.

A supposer un seul instant que c'était un britannique qui était président de la Commission de l'Union Européenne, au moment où la Grande Bretagne négocie le séparatisme d'avec l'UE. Imaginez les avantages et les privilèges que la Grande Bretagne tirerait de sa position dominante dans la Commission. C'est pareil pour le schémas prospectif en présence.

C'est pourquoi la liste conduite par monsieur Kossonou Honoré n'a pas d'autres choix que d'aller en Indépendance à l'effet de réaliser l'alternance. Laquelle alternance permettrait au département de Bondoukou de discuter les conditions équitables de la scission de la région, si éventuellement le Département de Tanda en faisait la demande.

Mais au cas où nos frères de Tanda auraient renoncé à cette idée,tant mieux. Alors l'alternance se trouverait motivée par les arguments d'équité et la saine émulation et la péréquation au niveau des cadres.

Après 16 ans de non émulation de cadres particulièrement dans le Gontougo, il urge de prévenir que guérir.
C'est pourquoi, pour nous, Adjoumani ou Serge Vremen, Bondoukou serait livré à son triste sort.
Vivement l'alternance, ici et maintenant.

Et il est heureux que Honoré Kossonou ait compris la nécessité de rattraper l'erreur du PDCI en acceptant d'aller en indépendant.

Une contribution de K. Dapa Donacien