Côte d'Ivoire: un accord trouvé avec les mutins, annonce le gouvernement. Tirs aussitôt entendus à Abidjan et à Bouaké

Par IvoireBusiness - Mouvement d’humeur de soldats. Un accord trouvé avec les mutins, annonce le gouvernement. Tirs aussitôt entendus au Camp Gallieni au centre d’Abidjan, et à Bouaké.

© Ministères par DR. Déclaration du ministre en charge de la défense Alain Richard Donwahi.

Bouaké (Côte d’Ivoire) - Le gouvernement ivoirien a annoncé avoir trouvé "un accord", mais sans en préciser les modalités, avec les soldats mutins dont le mouvement a pris de l’ampleur lundi avec des troubles importants, notamment à Abidjan et Bouaké.

"A l’issue des échanges (avec les mutins) un accord a été trouvé sur les
modalités de sortie de crise. Nous appelons l’ensemble des soldats (...) à retourner dans les casernes (...) Tout est mis en oeuvre pour un retour rapide à une situation apaisée", a déclaré le ministre de la Défense Alain Richard Donwahi sur la chaîne nationale.

Joint au téléphone à Bouaké, un mutin a indiqué que lui et ses camarades "attendaient de connaître le contenu de l’accord" avant de décider de la suite de leur mouvement. Quelques minutes après la déclaration du ministre, des tirs ont été entendus au Camp Gallieni au centre d’Abidjan, et à Bouaké, sans qu’on sache s’il s’agissait de manifestations de joie ou de colère.
Aucun responsable n’était disponible dans l’immédiat pour expliquer le
contenu de l’accord, qui porte vraisemblablement sur le paiement de reliquats des primes promises par le gouvernement après les mutineries de janvier qui avaient ébranlé le pays.

Les mutins avaient alors réclamé 12 millions de francs CFA de primes
(18.000 euros) par tête (des sommes importantes pour le pays), et obtenu le versement dès janvier de 5 millions (7.500 euros). On leur avait promis les 7 millions restants par tranche à partir de mai.
"C’est évident que le gouvernement a cédé sur le paiement. Il reste à avoir quel est le dosage: c’est à dire combien ont-ils lâché. Etant données la situation sécuritaire et les promesses faites en janvier, il ne semblait pas y avoir d’autre porte de sortie", a analysé un spécialiste de l’armée ivoirienne sous couvert d’anonymat.

Avec AFP