Côte d'Ivoire: Simone Gbagbo fait le show aux assises. Son procès fixé au 31 mai

Le procès aux assises de Simone Ehivet Gbagbo, ex-Première dame de Côte d'Ivoire, poursuivie pour « crimes de guerre et crimes contre l’humanité » lors des violences postélectorales de 2010-2011, a été fixé au 31 mai 2016 à 9h GMT, selon la Cour d’assises dont la première session s’ouvrait lundi au palais de justice d'Abidjan-Plateau.

Simone Gbagbo arrivée tout sourire aux environs de 11h30 GMT flanquée de son avocat Me Rodrigue Dadjé, a fait le show dans le prétoire, dansant au rythme de la chanson ''devant c'est maïs '' d'Abou Galliets entonnée par les militants du FPI présents dans la salle, entrainant forces de l’ordre, avocats, juges, et greffiers dans l’ambiance. « C’était tout simplement émouvant », témoigne un militant du parti de Laurent Gbagbo présent à l’audience. Comme quoi, les conditions inhumaines de sa détention n’ont en aucun cas altéré sa détermination, son moral, et sa combativité.
Au dehors aux alentours du palais, c'était également l'émeute à son arrivée au Palais sous très forte escorte.

Face à la nécessité de procéder à un tirage au sort sur une liste préétablie afin de remplacer des jurés titulaires et suppléants qui manquaient à l’appel, la défense a demandé à exercer son « droit de récusation » par « souci d’équité », comme le rapporte Alerte Info.

Parmi « ceux que nous avons choisis, certains sont absents. (…) Nous nous posons des questions », a dit Me Dadjé, avocat de Simone Gbagbo, se demandant si ces jurés n’auraient pas subi de « pressions » pour ne pas se présenter au tribunal.

« Il ne s’agit pas d’un nouveau tirage au sort (…) nous sommes dans la continuité », a réagi l’avocat général, Me Yaboh, ajoutant que le parquet n’a « rien à cacher » et qu’il « n’a pas pu mettre la main sur ceux qui sont absents ».

Le juge Bouaki Kouassi a refusé d’accorder le droit de récusation et procédé au tirage au sort, toujours selon Alerte Info.

« C’est un procès politique nous en tenons compte », a estimé Me Blédé (défense), à la suite de Me Dadjé pour qui la « disparition soudaine » de ces jurés ne « rassure pas sur l’équité de ce procès ».

Eric Lassale