Côte d'Ivoire: Déclaration d’Ivoiriens de la Diaspora face à l’attitude de leaders de l’opposition ivoirienne

Par IvoireBusiness - Côte d'Ivoire. Déclaration d’Ivoiriens de la Diaspora face à l’attitude de leaders de l’opposition ivoirienne.

Leaders de la Diaspora et de l'opposition ivoirienne, membres du Front du Refus et de la Coalition du Non, au cours d'une rencontre à Paris Porte Maillot. Image d'illustration.

Depuis décembre 1999, notre pays connaît des troubles politiques. A ces turbulences politiques, ont succédé des violences politiques qui ont pris une marque spéciale le 19 septembre 2002. Lesquelles violences politiques ont atteint un pic mémorable en avril 2011. Nous connaissons toutes les exactions, les emprisonnements arbitraires, les tortures, la chasse aux sorcières et des contraintes à l’exil que cette situation a engendrés.
Depuis 2002, la Diaspora ivoirienne organise des manifestations et mène des actions de divers ordres pour porter la lutte de la liberté et de la démocratie. Il faut rappeler que la lutte s’est complètement transposée dans les pays d'accueil de la Diaspora – en Occident, surtout en France – à partir du 11 avril 2011, parce que les ennemis de la démocratie, arrivés par la force au pouvoir en Côte d’Ivoire, ne laissent aucun espace d’expression à une pensée contraire.
Ainsi, notre pays, la Côte d’Ivoire, naguère Havre de paix et moteur économique et culturel de la sous-région ouest-africaine est complètement défiguré parce que les tenants du pouvoir actuel qui, ne voulant pas de la réconciliation des Ivoiriens, ont érigé le tribalisme, le népotisme, la corruption à grande échelle et le favoritisme en mode de gouvernance.
Ce qui explique que les Ivoiriens de la Diaspora ont salué l’initiative des progressistes ivoiriens à créer une plateforme d’union et de rassemblement (le Front du Refus et la Coalition du NON), espérant ainsi que les acteurs impliqués ont tiré toutes les leçons de la défunte Coalition Nationale pour le Changement (CNC). La dynamique de rassemblement étant portée, les militants des différents partis politiques et d’associations de la société civile ont créé un prolongement du Front du Refus et de la Coalition du NON en France.
A ce stade, il importe de noter que dans un monde où les prédateurs s’organisent pour perpétuer la préservation de l’ordre ancien dans la logique de sauvegarde de leurs intérêts et ce, en maintenant les Africains sous domination, les Ivoiriens de la Diaspora avaient estimé que les leaders politiques de l’opposition ivoirienne avaient définitivement compris que le rassemblement de toutes les forces de progrès était la solution pour sortir le peuple de Côte d’Ivoire des griffes de la dictature féroce qu’il subit.
A notre grande surprise, il a fallu que monsieur Alassane Dramane Ouattara sorte la question des législatives du chapeau pour que l’opposition se divise à nouveau. Or, étant donné que les questions électorales n’ont pas été discutées en amont du rassemblement, la position souveraine de chaque parti politique d’aller ou de ne pas aller aux élections législatives devrait suffire à ne pas divertir l’opposition. Mais nous constatons que pendant que le pouvoir policier de monsieur Ouattara malmène les jeunes qui ont répondu aux appels à manifester à l’occasion du référendum du 30 octobre 2016, des leaders politiques ne savent pas respecter les différences pour préserver l’unité qui doit sauver les Ivoiriens.
Considérant que le vaillant peuple de Côte d’Ivoire a pris fait et cause pour la démocratie et est donc prêt à l’arracher ;
Considérant que des tiraillements antérieurs entre progressistes ont contribué à faire le lit des ennemis de la liberté et de la démocratie ;
Considérant que la pensée unique ne peut être une règle au contraire des débats qui intègrent les différences pour retenir des compromis ;
Constatant à l’expérience que des leaders de l’opposition ivoirienne sont plus dans une culture d’égos que dans l’intégration des souffrances des Ivoiriens ;
Considérant que parce que notre pays étant très convoité, nous devons exercer notre pratique politique en intégrant l’évolution du monde – notamment les échéances dans l’Hexagone – ;
Considérant que la contradiction principale – la libération du pays – doit être au-dessus de toute autre considération et ce, dans l’intérêt du peuple ;
Considérant qu’il est inacceptable que certains leaders de l’opposition prennent la lutte en otage, en versant constamment dans l’improvisation et des approximations, au lieu de faire preuve d’anticipation et d'avoir des visions prospectives ;
Prenant à témoin le peuple de Côte d’Ivoire, nous demandons à tous les acteurs du Front du Refus et de la Coalition du NON à se ressaisir pour travailler à la consolidation de l’unité, seule arme de l’opposition ivoirienne pour libérer le pays des jougs du pouvoir autoritaire et tribal d’Abidjan.

Fait à Paris, le 8 décembre 2016

Des Acteurs représentants le Front du Refus et la Coalition du NON dans la Diaspora ivoirienne en France