Côte d’Ivoire : Vers une annulation du référendum constitutionnel ? Un report pour les plus optimistes

Par IvoireBusiness - Côte d’Ivoire. Vers une annulation du référendum constitutionnel ? Un report pour les plus optimistes.

Alassane Ouattara et le comité d'experts sur la nouvelle constitution présidé par le professeur Ouraga Obou, lors de son installation au palais présidentiel.

Censé se tenir au mois d’octobre, le référendum constitutionnel en Côte d'Ivoire est de plus en plus menacé. Le rejet au sein de l’opinion semble total. Les plus optimistes parlent d’un report dudit référendum pour impréparation et impossibilité à tenir les délais.
Ainsi Jeune Afrique dans sa parution d’hier sur son site parle « d’un référendum qui se fait désirer... »
Pour notre confrère, « Plusieurs aspects techniques n’étant pas encore réglés, le référendum constitutionnel, censé se tenir en octobre, pourrait être reporté.
D’abord, le comité des experts présidé par le professeur Ouraga Obou n’a pas encore remis à Alassane Ouattara la mouture définitive du projet de Constitution ».

Les plus pessimistes évoquent l’annulation pure et simple d’un référendum à hauts risques, devant la levée de boucliers de l’opposition qui appelle à faire barrage contre un référendum censé ouvrir la voix à un 3e mandat à Alassane Ouattara, même si ce dernier jure la main sur le cœur qu’il n’est pas intéressé.
Selon plusieurs analystes, l’opposition part pour une fois en rangs serrés sur la question du référendum. Le front populaire de Laurent Gbagbo par la voix de son président Aboudramane Sangaré a mis en garde le pouvoir contre un passage en force qu’il ne saurait tolérer, appelant le peuple à se soulever le moment venu contre un tel référendum. L’Alliance des forces du changement (une vingtaine de partis) conduit par Affi N’guessan, président d’une tendance du FPI, malgré la reprise du dialogue avec le pouvoir, campe sur ses positions et dit non à un référendum dont le rejet est unanime au sein de la population. Elle appelle le peuple dans la rue pour faire reculer le chef de l’Etat. D’autres leaders de l’opposition comme Christian Vabé, président du rassemblement du peuple de Côte d’Ivoire Alternative crédible (Rpci-Ac) appellent le peuple à se tenir prêt à prendre ses responsabilités pour empêcher la tenue d’un simulacre de référendum qu'aucun accord (de Marcoussis à Ouagadougou) ne prévoit, référendum dont les résultats sont connus d’avance, et dont le but avoué est le maintien au pouvoir du chef de l’Etat.
Pour le RPCI-AC, on est passé unilatéralement de projet de révision constitutionnelle à l'élaboration d'une nouvelle constitution, une cacophonie qui montre la duplicité du pouvoir et son agenda caché.
Par ailleurs, au sein même du parti au pouvoir, les pro-Ouattara et les pro-Soro sont à couteaux tirés. La guerre de succession fait rage et les noms d'oiseaux pleuvent de partout. La hache de guerre entre le chef de l'Etat et son actuel dauphin constitutionnel est ouvertement déterrée. Les partisans du président de l’Assemblée nationale ne voient pas pourquoi ils soutiendraient un référendum qui écarte leur champion et fait d’Amadou Gon Coulibaly, le futur vice-président de la République et dauphin constitutionnel.
Guillaume Soro est lui-même monté au créneau pour mettre en garde tous ceux qui voudraient lui barrer la route à la succession.
Notre confrère Jeune afrique évoque aussi des questions budgétaires pour évoquer le report du référendum par le pouvoir ivoirien.
Pour l’hebdomadaire panafricain, « si la Commission électorale indépendante (CEI) a bien transmis au gouvernement un projet de budget d’une dizaine de milliards de F CFA (une quinzaine de millions d’euros) destiné à financer le référendum, il n’est toujours pas passé en Conseil des ministres et le Parlement n’a pas été convoqué en session extraordinaire pour l’examiner.
Du côté de la présidence, on confie que ce n’est pas un problème car la loi rectificative du budget 2016, adoptée le 7 septembre en Conseil des ministres, permet d’assurer ce financement. La CEI a malgré tout décidé de se consacrer à l’organisation des législatives de novembre, conformément au code électoral.
Elle lancera l’appel à candidatures à partir de la seconde quinzaine de septembre. Le coût de ce scrutin est estimé à 18 milliards de F CFA. »

Nous y reviendrons.

Mireille (Mimi) Kouamé

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