Côte d’Ivoire : Quand Koulango et Abron refusent de masquer leurs liens respectifs avec le Ghana, Par Dapa Donacien

Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions -Côte d’Ivoire : Quand Koulango et Abron refusent de masquer leurs liens respectifs avec le Ghana, Par Dapa Donacien.

Dapa Donacien KOUAKOU.

Le 21 avril 2017, à Pétèye et Brogodon (Sous Préfecture de Laoudiba), pour la première fois, le peuple Koulango revela, à la Nation, un pan de l'Histoire des Ashanti, mystère longtemps resté caché et entretenu par les deux peuples: Les Ashanti ont leur origines en Côte d'Ivoire, notamment à Saye, lieux d'expansion des Koulango qui fonderont plus tard Bondoukou et Kumasi (Ghana).
Depuis lors, des contacts fructueux ont été réchauffés entre les deux peuples au plus haut sommet entre Sa Majesté Saye 1er, Roi du peuple Koulango de Bondoukou (Gontougo) et His Majesty Osei Tutu 2 de Kumasi, avec la facilitation des cadres Koulango et Ashanti.
Contacts rendus possibles par la diplomatie culturelle initiée par le peuple Koulango qui aura trouvée des oreilles attentives et bienveillantes à la Cour Royale Ashanti, le mythique et respectable Manhyia Palace de Kumasi (Ghana).
L'on se souvient de l'invitation de His Majesty Otumfo Osei Tutu 2 à votre serviteur au Manhyia Palace Museum (entre autres places historiques qui nous ont accueilli avec un plaisir partagé).
Tous nos mots de reconnaissance au personnel de l'Ambassade de la République du Ghana en Côte d'Ivoire, qui, il faut le dire, n'a ménagé aucun effort pour la facilitation de notre mission à caractère culturelle à Kumasi.
Toujours, s'agissant de Bondoukou, l'autre Bonne nouvelle, c'est cette appréciable mission menée par des chefs de provinces des Brong Gyamanfo (Abron de Côte d'Ivoire) auprès de la royauté des Brong Ahafo à Dormaa au Ghana, dont le tout constitue le peuple Brong. Ce qui est à retenir, de l'aveu de Nanan Kouakou Ignace, l'un des cadres Brong, parailleurs chef traditionnel, c'est l'information selon laquelle deux tiers (2/3) de la population totale du peuple Abron se trouvent en territoire ghanéen et seulement un tiers (1/3) en Côte d'Ivoire.

Si l'on ajoute à ce facteur, les les liens sanguins et fraternels entre les Koulango et les Asanti (Ashanti ou Asante ou San'sô comme les appellent les Koulango), c'est un gage de stabilité entre la Côte d'Ivoire et le Ghana que les autorités ivoiriennes devraient promouvoir en soutenant d'une part les efforts des Abron et d'autre part en soutenant les efforts des Koulango pour le réchauffement de l'axe Koulango-Ashante.

C'est la raison pour laquelle nous déplorons la télévision nationale ivoirienne (RTI) qui a préféré boycotter la première édition du Festival de la Renaissance du Peuple Koulango, lorsqu'elle a été invitée pour la couverture de l'événement, le 21 Avril 2017, l'année dernière.

On s'aplatit à plat ventre en applaudissant devant la culture marocaine que véhiculent (légitimement)les fréquents déplacements du Roi Mohamed VI en Côte d'Ivoire, tout en faisant le black out sur les manifestations culturelles locales.
Or, on oublie qu'aucun peuple n' a jamais réussi à bâtir quoique ce soi de durable, en méprisant sa culture locale.

Et quand la RTI est favorable à la diffusion, elle agit le plus souvent en retard avec plusieurs mois de retard.

Pour un événement ayant eu lieu le en octobre 2017, c'est le 8 janvier 2018 que l'élément est enfin diffusé.
Et comme, nous n'avons pas le choix autrement que de nous résigner à marcher selon les pas de tortue de la RTI, apprécions ensemble cette belle initiative diplomatique traditionnelle des Abron à travers cette vidéo.

Par Dapa Donacien
dapadonacien@yahoo.fr

https://youtu.be/WV4MiupSEEo?t=1325