Côte d’Ivoire/ Partenariat EDS-URD : Le discours de Danielle Boni Claverie, présidente de l’URD

Par IvoireBusiness - Côte d’Ivoire/ Partenariat EDS-URD. Le discours de Danielle Boni Claverie, présidente de l’URD.

Jeudi 1er février 2018. Mme Danielle Boni Claverie, présidente de l’URD, prononçant son discours à l'occasion de la signature de l'accord de partenariat entre EDS et l'URD.

Discours de Mme Danielle Boni Claverie, présidente de l'URD, à l'occasion de la signature de l'Accord de partenariat entre Eds et l'Urd

Monsieur le Président du Fpi, Monsieur le Président de la Plateforme EDS,
Mesdames et Messieurs les Présidents ou Représentants des partis et mouvements membres de l’EDS,
Mesdames et Messieurs les membres de la Direction de I’URD,
Chers amis de la Presse qui nous faites l’amitié d’avoir répondu à notre invitation commune,
Honorables invités.
le voudrais au nom de l’URD et en mon nom propre nous féliciter pour cette cérémonie de signature de partenariat EDS/URD qui nous réunit ici et qui témoigne de notre volonté commune d’œuvrer pour une Côte d’Ivoire solidaire, fraternelle et unie.
Aujourd’hui, plus que jamais, nous, partis d’opposition qui partageons le même idéal, le même combat pour le rétablissement de la justice, de la vérité et de la démocratie devons fédérer nos forces pour surmonter les défis qui se présentent à nous.
Et je ne doute pas un seul instant, qu’au-delà de nos diversités et de nos particularismes, cet accord de partenariat que nous venons de signer sera un levier puissant pour faire entendre nos voix et faire évoluer la situation sociopolitique délétère que nous connaissons.
Cet accord de partenariat n’est pas une adhésion à la plateforme EDS. La constance de notre démarche et de nos choix politiques depuis le CNRD et la LMP démontrent notre engagement sans faille à des valeurs que nous partageons avec le FPl ainsi qu’avec les autres partis d’EDS. Sans jamais faillir dans son combat aux côtés de tous les démocrates ivoiriens, l’URD a toujours privilégié la discussion sans compromission.
ll y a plusieurs formes de collaboration et nous avons voulu un accord très souple qui laisse à chacun son autonomie d’action ainsi que celle de sa ligne politique tout en s’accordant pour mener des actions communes visant des objectifs précis énumérés dans le Protocole.
Le chemin qui mène à une démocratie structurée et forte exige que nous travaillons ensemble en nous appuyant sur la richesse de nos spécificités, le respect de nos principes et la prise en compte de nos différentes méthodes d’appréciation de la réalité politique.
L’URD a déjà donné de la voix pour faire savoir que malgré notre ligne politique de ne jamais favoriser la politique de la chaise vide, le parti que je dirige refuse de participer à toutes élections qui ne prendraient pas en compte une réforme profonde de la CEI selon l’arrêt de la Cour Africaine des Droits de L’Homme qui donne injonction à la Côte d’Ivoire d’avoir à rendre conforme la Commission Electorale aux normes juridiques internationales d’équilibre, d’indépendance et de neutralité qui s’attachent à ces Institutions vis-à-vis du Pouvoir.
Cette exigence rend les tergiversations des Autorités à se conformer à cette injonction d’autant plus incompréhensible que le régime du Président Ouattara, rappelez-vous, s’est bâti en tant que membre de l’Union Africaine sur la suprématie donnée aux décisions internationales qui ont autorité nous ont-ils dit sur les lois internes à un pays. Et l’article 123 de la Constitution ivoirienne est venu réaffirmer ce principe. Ce qui signifie que cet arrêt de la Cour est bien conforme à la Constitution et refuser de l’appliquer assimile notre pays à une république bananière. La Commission Electorale dans sa forme actuelle est caduque et ne peut en aucun cas organiser des élections.
Il revient maintenant à l’opposition de parler d’une même voix. Cela ne veut pas dire d’une seule voix mais que chacun, après avoir dénoncé, sache maintenant proposer des orientations qui aillent dans le même sens.
Je suis d’autant plus confiante que la réforme de la CEI doit répondre à des critères objectifs et il appartiendra à EDS et à l’URD, après la société civile, de faire des propositions.
D’autre part, l’URD a demandé lors d’un entretien avec le Ministre d’Etat Jeannot Ahoussou, l’ouverture d’un nouveau dialogue inclusif avec le gouvernement. J’utilise les termes « nouveau » et « inclusif » à bon escient.
En effet, pour éviter à notre pays les tensions qu’engendrent les périodes électorales qui vont s’étaler jusqu’en 2020.Ce qui veut dire, 3 ans de tensions, d’éventuels troubles ou turbulences. Il devient donc urgent comme l’aurait dit le Président Laurent Gbagbo de nous asseoir et de discuter ou selon le Président Houphouët-Boigny de s’asseoir et de dialoguer en n’excluant personne. Nous souhaitons que l’opposition significative, en participant à ce dialogue contribue à la recherche de solutions consensuelles pour qu’une vraie réconciliation arrive à apaiser les cœurs des lvoiriens.
On ne peut pas ignorer la moitié de la population et faire comme si la Côte d’Ivoire était réconciliée. On ne peut pas parler de stabilité politique sans un dialogue politique inclusif et les procès iniques faits aux pro-Gbagbo sont là pour nous rappeler que la justice des vainqueurs ne vise qu’un seul camp tandis que l’autre jouit d’une totale impunité et bénéficie de privilèges scandaleux.
Mais Dieu est redoutable et sa justice est implacable. A la Haye, le décor et l’atmosphère vont profondément changer avec le passage des témoins de Ia Défense et des vérités difficiles à entendre vont être dites. Or, nous savons que 2018, spirituellement parlant est l’année de l’accomplissement et des commencements nouveaux et nous sommes convaincus que justice sera enfin rendue à Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé.
Notre voix, à l’URD, aussi fluette semble-t-elle être, sait se faire entendre. Mais en cette période où le bateau Ivoire craque de tous bords, il est bon que l’écho de nos actions communes soit relayé et amplifié par des partenaires qui partagent notre vision et sont décidés à faire bouger les lignes. EDS est donc notre choix.
Lorsque nous avons la parole comme arme et la force que nous donne
l’amour de notre pays, alors nous pouvons être certains que la victoire couronnera nos luttes.
Cher Président Sangaré, Cher Président de l’EDS, Chers amis,
Chers amis de la presse,
Honorables invités,
Je l’ai déjà dit, nous partageons les mêmes combats et les mêmes valeurs. C’est la raison pour laquelle, nous matérialisons aujourd’hui cette cérémonie de partenariat.
.le prie pour que sous la bénédiction du Seigneur, tous les actes que nous allons poser dans le cadre de ce partenariat nous amènent à construire cette Côte d’Ivoire nouvelle que nous appelons de tous nos vœux.
Que le Seigneur veille sur chacun d’entre nous.

Danielle BONl-CLAVERIE
Présidente de l'URD