Côte d’Ivoire/ La peur a changé de camp – Amadou Soumahoro: « Si on perd le pouvoir, nous nous retrouverons en exil avec nos femmes, nos petits-enfants »

Par IvoireBusiness - Côte d’Ivoire. La peur a changé de camp – Amadou Soumahoro « Si on perd le pouvoir, nous nous retrouverons en exil avec nos femmes, nos petits-enfants ».

Amadou Soumahoro « Si on perd le pouvoir, nous nous retrouverons en exil avec nos femmes, nos petits-enfants ».

Amadou Soumahoro, le président du Directoire du RHDP, a avoué à l’occasion d’une conférence de presse du RHDP le 07 juillet 2016 à Abidjan, la peur de son parti de perdre le pouvoir.
« Si on perd le pouvoir, que Dieu nous en garde, nous nous retrouverons en exil avec nos femmes, nos petits-enfants. Jouons avec tout, ne jouons pas avec la perte du pouvoir, » a déclaré Amadou Soumahoro.

Il a invité le PDCI-RDA à ne pas faire alliance avec le Front populaire ivoirien (FPI), car si ce parti revient au pouvoir, les militants du RHDP seront contraints à l’exil avec leurs femmes et petits enfants.

«Nous avons fait alliance avec le FPI. Est-ce que le PDCI connait le FPI. Quand vous mettez le FPI au pouvoir, vous êtes la première victime. Faisons nos palabres, mais ne perdons plus le pouvoir d’Etat. Si on perd le pouvoir, que Dieu nous en garde, nous nous retrouverons en exil avec nos femmes, nos petits-enfants. Jouons avec tout, ne jouons pas avec la perte du pouvoir, » a insisté le secrétaire général du rassemblement des républicains, le parti d’Alassane Ouattara.
La peur a changé de camp

Visiblement, la peur a changé de camp. Elle est désormais du côté du parti au pouvoir, qui démontre que la répression féroce de l’opposition et la politique de rattrapage tribal et ethnique masquent en réalité la peur de perdre le pouvoir et de voir le parti de Laurent Gbagbo revenir aux affaires. Alors que c’est une évidence selon plusieurs analystes qui affirment que même les dictatures les plus féroces finissent toujours par tomber, partant du principe universel qu’aucun pouvoir n’est éternel.
Pour ces observateurs avertis de la scène politique ivoirienne, malgré les apparences, le régime d’Alassane Ouattara ne devrait pas survivre au-delà de 2020. La population finira par en avoir marre et se soulèvera, ou les luttes intestines au bout du fusil finiront par l’emporter.
Cette peur de perdre le pouvoir a également poussé le Président du Directoire du RHDP à appeler la coalition au pouvoir à travailler dans la cohésion et dans l’union.

«Je préfère les palabres au pouvoir que les palabres en exil. S’ils reviennent par accident au pouvoir, s’en est fini pour la famille Houphouëtiste, » a insisté le Secrétaire général du RDR.

Il a également tiré à boulet rouge sur les 23 partis politiques d’opposition qui s’opposent à la révision Constitutionnelle.

«L’opposition ivoirienne de 23 partis, c’est beaucoup en nombre. Quel est leur poids politique. Quel poids politique on a en face. Je respecte la minorité. L’instrument de mesure, c’est le nombre d’élus. Les 23 partis, quels sont leurs élus locaux. Plus des 4/5 de ces partis sont représentés par leur président, » a affirmé Amadou Soumahoro, oubliant qu’Alassane Ouattara a été élu en 2015 grâce à la fraude massive avec un taux de participation réel de 11% (52% officiel).
Même les chaînes étrangères comme France2, TV5, et France24, présentent sur le terrain le jour du scrutin, avaient pointé un taux d’abstention massif de l’ordre de 80%.
En effet, 89% de la population ayant préféré boycotter le scrutin présidentiel, pour ne pas cautionner la mascarade électorale et des élections « gadgets » dont les résultats étaient connus d’avance.
La Commission électorale indépendante (CEI) avait d’ailleurs confirmé la fraude électorale en publiant trois résultats successifs avec trois taux de participation différents.

Eric Lassale