Côte d'Ivoire: « Le Zanzan n’est pas fondé à organiser une journée d’hommage au président de la République… », Par Dapa Donacien

Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - « Le Zanzan n’est pas fondé à organiser une journée d’hommage au président de la République… ».

Dapa Donacien, juriste & consultant en passation de Marchés publics.

Parents du Zanzan ! Quel est le projet derrière l’hommage au président de la République ? Sauf erreur dans le décompte des réalisations, le Zanzan n’est fondé à organiser une fête de reconnaissance au chef de l’État que sur le dossier électrification. Sur ce plan, aucun gouvernement n’a pu égaler Alassane Ouattara. À part cela, je crains que nous soyons ridicules. Je peux me tromper. C’est pourquoi j’autorise et encourage celui qui aurait souvenance d’autres réalisations d’envergure dans le District de bien vouloir m’éclairer. Les initiateurs ont-ils bien réfléchi à l’effet boomerang de leur journée d’hommage qui sera l’occasion de juger la gouvernance d’Alassane Ouattara ? Bon vent aux organisateurs ! Ces derniers seraient plus crédibles aux yeux du président, s’ils organisaient une réunion pour rappeler au gouvernement ses responsabilités dans les régions de Gontougo et de Bounkani. À 3 petites années de la fin du mandat du président Ouattara, nous devons aller droit au but en réclamant haut et fort la construction de l’université de Bondoukou dont plus personne ne parle dans le rang des officiels ; la traduction en acte du programme d’urgence d’adduction en eau dans les villages (conformément au communiqué du Conseil des ministres du 29 juillet à Bondoukou) ; un programme d’urgence de bitumage des routes entre les chefs-lieux de sous-préfectures inaccessibles ; le renouvellement des têtes politiques vieillissantes de la région ; l’érection du Zanzan en centre de composition pour les candidats aux concours administratifs pour être au même niveau de privilège que la région du Moyen-Comoé, etc. Chers aînés, la méditation du conseil d’un célèbre leader pourrait vous faire du bien ! « Il faut savoir quitter les choses avant qu’elles ne vous quittent », disait le Général de Gaulle, cité dans l’Ultime Bible du Leadership. En effet, chers aînés cadres du Zanzan, votre projet d’hommage et de reconnaissance au président Ouattara, tel que formulé, court le risque de produire le contraire des résultats attendus! Soyez plutôt courageux en mettant la pression sur le ministre de la Construction et son collègue du Budget, afin que débutent les travaux de l’université promise à Bondoukou. C’est de cela qu’il s’agit, en terme de priorité. Sans omettre le manque criant d’eau potable, de routes bitumées… Le jour où les élus oseront présenter aux services gouvernementaux concernés les problèmes tels qu’ils sont, ils auront aidé l’État lui-même à avoir une idée de ses devoirs envers les populations. L’heure n’est point à la flatterie dans le Zanzan. L’heure est à la présentation sincère des attentes [sans démagogie] à qui de droit. Alassane Ouattara n’a envoyé personne pour une quelconque fête à son honneur. On rendrait plutôt service au président, si les organisateurs de cette cérémonie montrent la concrétisation de la plus grande de ses promesses électorales : la construction d’une université à Bondoukou. Au stade actuel où le vaste District du Zanzan manque de tout en terme d’infrastructures, que « nul n’entre ici s’il n’est géomètre ! », intime Platon aux festoyeurs. Nous sommes pour la célébration des valeurs culturelles dans le Zanzan. Pas la célébration de réalisations imaginaires. Je serais heureux qu’on me montre les projets d’envergure réalisés par les gouvernements Duncan et Gon. Je m’en voudrais alors d’avoir omis de les relever.

Par DAPA DONACIEN,
Cadre du Zanzan. Consultant en passation de Marchés publics.
dapadonacien@yahoo.fr