Affrontements interethniques à Bouna: Comment nous avons aidé le Gl Palenfo à vaincre les va-t-en guerre ?

J'ai été surpris et meurtri par la rumeur qui s'enflait avec insistance et qui attribuait au Général Lassana Palenfo, la responsabilité des troubles dans la région du Bounakani.Connaissant l'homme, pour avoir bravé le redoutable camp de gendarmerie d'Agban, en m'affichant sans peur, à ses côtés lors de son procès en 2001, ensuite, en lui rendant visite assidument à son lieu de détention, à l'école de gendarmerie de Cocody, puis présent à son procès en appel à la Cour Suprême, j'étais choqué par cette rumeur. Fallait-il laisser la situation pourrir ou aller interpeller directement le doyen des cadres lobi, sur le dos duquel des apprentis politiciens veulent casser du sucre? Des politiciens lobi qui l'avaient fuit au moment de la braise où il avait le plus besoin de leur soutien moral ! Initiateur du soutien actif et sans faille des Koulango et Brong à l'égard des Généraux Palenfo et Abdoulaye Coulibaly, face à l'oppression enclenchée par le régime du Général Guéi Robert, je n'avais vu aucun de ces politiciens opportunistes de 2016, se disant défenseurs de la cause lobi en 2001.

Ainsi, à la veille de son départ pour Bouna à l'occasion de la visite du Chef de l'Etat, je me suis rendu à la résidence (Abidjan) de celui qui était au centre de la rumeur. Le courrier que j'ai adressé au Général Palenfo et qu'il a reçu était très bref, sec mais courtois. Je n'ai pas manqué d'y exprimer mon mécontentement de son silence et sa caution implicite aux manœuvres des arrivistes et opportunistes tendant à saper les bases de la cohésion sociale que Koulango et Lobi ont bâti avant l’avènement des profiteurs de nos combats anciens.

Se rappelant de cette coupure d'archives annexée au courrier, le Général Palenfo, a décidé de ne pas se faire complice du drame dans lequel l'on veut le noyer.

A Bouna, il est sorti de son silence en accordant une interview à Radio Côte d'Ivoire diffusé samedi matin, avant l'arrivée du chef de l'Etat, dans lequel il a fait mentir ceux qui le soupçonnaient d'être le manipulateur de la milice lobi.

Enfin, dans une ressente interview, il a pris définitivement ses distance des fauteurs de troubles en assénant trois vérités. Première vérité:- la terre appartient aux Koulango, et les lobi la cultivent.

Deuxième vérité: - La royauté du Bounkani est de la compétence exclusive des Koulango.

Troisième vérité: Quelque soient la l'éclat et les dimensions physiques du bâtiment-siège de la chefferie lobi,en construction, le futur occupant de ce bâtiment a le statut de chef de communauté et non de roi. L'autorité du Roi du Bounkani couvrant celles des chefs de communautés (Koulango, Malinké et Lobi).

Au total, au regard du contexte ci-dessus rappelé, il ne serait pas exacte de penser que ce serait les menaces du Président de la République qui auraient contraint le Général Palenfo à un rétropédalage que certaines langues qualifient de 360 degré.

Le Général Lassana Palenfo a plutôt été poussé par un devoir de mémoire pour ne point être vu comme un ingrat vis-à-vis du combat des cadres Koulango à son égard.

Autant dire que le choix final du Général Palenfo tire ses fondements du rappel historique ci-joint (voir fichier), lorsqu'il s'est souvenu de ce que c'était la solidarité combattante des Koulango et des Brong qui l'a sorti de la prison et non celle de son groupe ethnique lobi.

Pour notre part, nous sommes simplement heureux d'avoir contribué à cimenter cette solidarité depuis 2001, en prenant, en toute responsabilité, le devant d'un important et historique risque au moment où il fallait. Heureux encore, lorsque 15 ans après, le Général Abdoulaye Coulibaly, actuel PCA de l’Aéroport International d'Abidjan (AERIA) s'en souvient encore, malgré l'âge et le poids des responsabilités professionnelles.

Encore, une fois, merci au Général Lassana Palenfo pour sa franchise. Les élus en cours de mandat à Bouna, gagneraient à s'inscrire dans la vision de leur doyen. Comme a l'a dit un grand cadre et sage du District du zanzan, certainement l'ivoirien ayant le plus voyagé dans le monde, hormis Magellan (hors classement), " le plus court et le plus sûr chemin vers l'avenir, passe par le passé".

C'est un conseil à prendre en compte d'autant plus que son auteur a l'expérience en règlement de conflits et révèle avoir bénéficié de la bonté d'un natif de Bouna (Alanikoro) qui l'a inscrit à l'école à Bouna.

Enfin, il serait bénéfique pour le règlement du conflit que les Koulango prennent en compte l'expression de la bonne foi du Général Palenfo, en restant sourds aux doigts accusateurs et rumeurs pointés non vers les véritables commanditaires des tueries, mais vers une fausse piste.

Ce qui est important à noter par la communauté nationale et internationale, ce sont les trois clarifications faites par le sachant Général Lassana Palenfo.

K. DAPA Donacien

Cadre du Zanzan

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Email: dapadonacien@yahoo.fr
Abidjan (Côte d'Ivoire)

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