Affaires Gbagbo/Blé et Simone Ehivet: Conférence de Presse sur les incohérences judiciaires en cours à La Haye et à Abidjan

Par IvoireBusiness - Affaires Gbagbo/Blé et Simone Ehivet. Conférence de Presse sur les incohérences judiciaires en cours à La Haye et à Abidjan.

Abidjan le 12mai 2016. Conférence de presse du FPI.

1. Mesdames et Messieurs des médias, bonjour au nom du FPI. Soyez les bienvenus et veuillez recevoir l’expression de notre sincère gratitude pour l’amitié que vous nous faites en répondant si nombreux à notre invitation ce matin pour échanger avec vous sur les incohérences judiciaires devenues trop nombreuses dans les affaires pendantes tant à La Haye au Pays Bas, qu’en Côte d’Ivoire sous nos yeux.

2. Mesdames et Messieurs, chers amis, le Front Populaire Ivoirien a décidé ce matin de se rendre disponible comme à son habitude pour partager avec vous ses préoccupations du moment. Le FPI se présente confiant devant vous aujourd'hui pour partager sa conviction que les incongruités judiciaires constatées ces jours-ci aussi bien à La Haye qu'à Abidjan, et unanimement dénoncées, ne sont ni anodines, ni innocentes.

3. Oui, le FPI voudrait vous prendre à témoin pour élever à la face du monde, une vive protestation contre la véritable pagaille qui entoure le procès du Président Laurent GBAGBO et du Ministre Charles BLE GOUDE depuis la reprise du 9 mai dernier, ainsi que la jonction inopportune que la Justice Ivoirienne tente d'opérer contre les accusés pro-GBAGBO en Côte d'Ivoire.
4. En effet, chers amis, vous ne pouvez pas douter que c'est un FPI en alerte maximale qui suit avec la plus grande vigilance le déroulement du procès de la honte à La Haye. De sa posture de veille, le FPI est outrageusement offusqué du changement subit des règles de procédure qui porte gravement atteinte aux droits de la défense et à la prescription d'un procès public. Car, est-il admissible ou même décent que pour une procédure qui traite de charges particulièrement lourdes et met en jeux à la fois la liberté et l'honneur des accusés mais aussi la paix et l'avenir de tout un pays, l'accusation se permette la fantaisie d'auditionner des témoins par vidéoconférence ?
5. En d'autres termes, comment peut-on, en plus des garanties et protections déjà surabondantes des témoins masqués aux voix déformées et difficilement audibles, comment dis-je, passer tout d'un coup à une vidéoconférence qui ne nous donne aucune assurance que le "témoin" qui dépose est bien la personne attendue? Pire, ni les accusés, ni les avocats, ni même les juges ne peuvent attester des conditions dans lesquelles la personne dépose, surtout quand on est bien imprégné de la capacité de manipulation et de nuisance du RDR!
6. Cette situation viole assurément les droits de la défense en favorisant l'accusation de la façon la plus pernicieuse qui soit. De là, le FPI se croit fondé à suspecter légitimement la CPI de vouloir tout mettre en œuvre pour accabler les accusés et obtenir par tous les moyens leur condamnation. Nous décidons de ne pas nous taire devant une si grossière tentative de passage en force! Le FPI ne peut en conséquence considérer le P441 comme "témoin". Soyons sérieux! En tout cas la prestation de ce "témoin" étrange laisse perplexes même les naïfs qui continuaient jusqu'ici, de créditer la CPI d'une bonne administration.
7. Le Front Populaire Ivoirien ose tout de même espérer que cette malheureuse tentative sera vite abandonnée pour un retour à des pratiques plus rassurantes pour le déroulement équitable du procès dans le prétoire, sauf à vouloir nous suggérer que cette nouvelle trouvaille est destinée à parer au désistement apparemment massif des témoins.
8. La Justice ivoirienne quant à elle, voulant on ne sait trop pour quelle raison, copier coûte que coûte le mauvais exemple de la CPI jusqu'à se couvrir de ridicule en s'efforçant de faire coïncider les calendriers, continue de se discréditer à grande vitesse au regard des récents actes aussi bizarres qu'iniques observés ces temps-ci.
9. Il n'y a qu’à regarder les incongruités du procès dit "du braquage de la BECEAO"! Quand même! Si ce n'est la panique du régime face à l'imminence de la libération du Président GBAGBO et du Ministre BLE GOUDE et leur retour en Côte d'Ivoire, comment comprendre les poursuites engagées contre le Président GBAGBO, le Premier Ministre AKE NGBO, les Ministres Désiré DALLO et KONE KATINAN, alors que la BECEAO, supposée victime, témoigne elle-même avec insistance qu'elle n'a subi aucun préjudice? Cette situation cocasse vient confirmer que l'infraction qui fonderait les poursuites n'est pas constituée. D’ailleurs cette affaire qui avait été déjà judée et mise en délibéré et reprise étonnamment comme s’il s’agissait d’une nouvelle affaire cache forcément des arrière-pensées néfastes. Dans le cas d'espèce, quel est donc le but poursuivi, si ce n'est de harceler d'honnêtes citoyens et salir ainsi leur réputation? Cela s'appelle aussi sorcellerie judiciaire! Surtout que sur plainte de Ouattara, le ministre Koné Katinan a été jugé au Ghana et blanchi pour insuffisance de preuves.
10. En tout état de cause, jusqu'à preuve du contraire, la législation ivoirienne n'autorise pas le Tribunal de droit commun à connaitre des affaires qui mettent en cause le Président de la République, le Premier Ministre et les membres du Gouvernement. Mais ce n'est certainement pas par ignorance de la législation que cette procédure inopportune est mise en œuvre ; son but unique est de nuire.
11. L'objectif final de cette mauvaise querelle du régime à des personnes en passe d'être libérées de la CPI, est de se donner un mobile de les mettre à nouveau aux arrêts une fois en Côte d'Ivoire, dans le cadre d'un jeu de rôle. Mais les Ivoiriens qui ont hâte de voir la CPI blanchir Laurent GBAGBO et BLE GOUDE pour les accueillir dans la liesse populaire, attendent de voir qui peut à nouveau les mettre aux arrêts ici devant eux, après tout ce que le monde entier a vu et sait désormais. Que les vaines gesticulations prennent fin donc ici et maintenant!
12. Que dire alors du cas de la Première Dame Simone EHIVET GBAGBO qui est déférée devant la Cour d'assises pour la 2è fois au cours de la même année judiciaire? Il s'agit ici, ni plus, ni moins, d'une monstruosité historique qui infantilise notre appareil judiciaire. Si le régime pense que la multiplication des peines peut servir d'épouvantail, il se trompe lourdement et ne fait que ridiculiser des hommes de droit en réalité bien outillés pourtant, à qui on dicte des décisions sous la menace, compromettant ainsi leur avenir professionnel tout en obscurcissant davantage l'avenir d'un pays qui ne demande qu'à aller enfin à la réconciliation vraie de tous ses enfants pour mettre fin à cette honteuse et indigne parenthèse de son histoire.
13. Ici à la Cour d'assises d'Abidjan, ce sont les jurés qui sont choisis par des tirages au sort manipulés. Quels sont donc ces représentants de la société tirés au sort, quasiment tous de la même région, qui démissionnent ou qu'on démissionne lorsque le tirage ne correspond pas aux attentes du rattrapage ethnique?
14. Mesdames et Messieurs, sous ce régime décadent, la Cour d'Assises sert aussi d'arme fatale lorsqu'on ne trouve pas de mobile de poursuite, ou quand on a "oublié" d'en trouver pour des innocents qui ont été tout simplement "oubliés" en prison pendant 5 ans, sans être passés devant un juge d'instruction. C'est le malheureux cas de la douzaine de jeunes pro GBAGBO qui se sont trouvés curieusement "rachetés" sur la liste de la 2ème session de la Cour d'Assises sans assistance judiciaire à la merci de l'humeur du Tribunal.
15. Que dire alors de la dernière décision de la Cour d'Appel qui dit avoir tranché un vieux conflit entre Monsieur AFFI et le Comité de Contrôle de "l'ancien FPI?" Chers amis animateurs des médias, comme vous avez le droit de savoir, eh bien sachez que cette affaire est dépassée et donc cette sentence est sans objet. Pourquoi? C'est à l'occasion des préparatifs du Congrès de décembre 2014 que notre ex-camarade, se sentant perdu et se battant contre la candidature de Laurent GBAGBO a actionné son "gourdin" pour faire annuler le Congrès et faire arrêter Lida KOUASSI, ASSOA ADOU, Hubert OULAYE et KOUA Justin.
16. Mais depuis lors, beaucoup d'eau a coulé sous le pont et la base du Parti a pris ses responsabilités en se dotant d'une nouvelle direction après avoir exclu son ex-camarade indiscipliné. C'est donc un peu l'histoire d'un cadavre qu'on juge pour faire peur à ses enfants! Cette fois-ci, eh bien le "gourdin" a frappé dans le vide! Si cette sortie de la Cour d'Appel était destinée à troubler les tournées du FPI en offrant une bouée de sauvetage au filleul de Ouattara, eh bien, encore une fois sachez que c'est peine perdu, le FPI présidé par Laurent GBAGBO continue son glorieux combat avec ses militants mobilisés, disciplinés et en ordre de bataille.
17. Pour le reste, le Parti qui déploie sa puissance progressivement, mais avec méthode et sérénité sur le terrain politique, est accueilli tous les jours avec enthousiasme et passion par les populations ivoiriennes, invariablement heureuses de retrouver leur outil de lutte démocratique...
Chers amis, au total, le Front populaire Ivoirien, constant et fidèle à lui-même, entend demeurer vigilant et déterminé en sachant toujours se donner les moyens de ne rien lâcher dans les combats à venir qui s'annoncent âpres et pour lesquels il est prêt.
Merci de nous avoir suivi, nous sommes à votre disposition.

Fait à Abidjan le 12mai 2016

Pour le Front Populaire Ivoirien
Le 1er Secrétaire Général-adjoint,
Porte-parole par intérim
Koné Boubakar