Affaire dix ONG veulent aider le régime Ouattara à réformer la justice ivoirienne - « Solidarité Peuple Wê et ARDEF-E » s’indignent:« Comment Alassane Ouattara, Chef de l’Etat et premier magistrat, peut-il se juger lui-même ? »

Par IvoireBusiness - Affaire dix ONG veulent aider le régime Ouattara à réformer la justice ivoirienne - « Solidarité Peuple Wê et ARDEF-E » s’indignent « Comment Alassane Ouattara, Chef de l’Etat et premier magistrat, peut-il se juger lui-même ? ».

Martine KEI VAO Présidente des Associations SOLIDARITE PEUPLE WÊ ET ARDEF-E.

Nous orphelins, veuves, veufs, mutilés, exilés et victimes de la barbarie d’Alassane Dramane Ouattara, originaires de l’Ouest ivoirien du Guemon et Cavally (Duekoué), réunis au sein des Associations « Solidarité Peuple Wê et ARDEF-E », avons appris à travers certains medias qu’une dizaine d’ONG veulent s’engager aux côtés des autorités ivoiriennes afin de les aider à réformer « la justice ivoirienne » pour juger, selon ces mêmes ONG les auteurs de crimes de génocide perpétrés par les hommes de Ouattara au pouvoir actuellement.
Si l’initiative à première vue et dans un autre monde peut paraître louable, nous, victimes des barbaries (des méthodes) de Ouattara, nous nous levons contre cette initiative qui n’est qu’une diversion pour permettre à Ouattara et ses hommes d’échapper à la justice internationale incarnée par la Cour pénale internationale (CPI).
Monsieur Florent Geel, responsable de la FIDH et des autres dirigeants des ONG à l’origine de cette initiative participent à un jeu dangereux et n’ont aucune considération pour les victimes du génocide perpétré par Ouattara et ses hommes.
Comment comprendre que depuis le 28 mars 2011, les fameuses ONG qui ont été témoins des massacres du peuple Wê, n’ont pas levé le petit doigt depuis environ sept ans aujourd’hui ?
Nous avons encore en notre possession les déclarations de monsieur Florent Geel qui en mars 2011, alimentaient et entretenaient un flou sur les auteurs des crimes commis sur le peuple Wê dans l’Ouest.

Alors que ces ONG disposent des preuves et des éléments pouvant aider la justice sur les exactions commises à Duekoué, comment expliquer leur silence ?
Où étaient-elles passées depuis mars 2011 lorsque Ouattara et ses hommes tuaient les ressortissants de Duekoué, Nahibly et ailleurs.
Si ces ONG estiment que la justice doit être dite au sujet des massacres de Duekoué, nous victimes, leur demandons de mettre en toutes les preuves en leur possession à la disposition de la CPI, seule instance capable et digne de confiance pour en connaitre de ce dossier et nous rendre justice.
Depuis son arrivée en Côte d’Ivoire en 1990, Ouattara est connu pour son rapport avec la violence comme moyen de règlement de conflits.
Il n’a jamais été un adepte de la justice équitable et impartiale et a un comportement ambigu avec la violence.
Ouattara est l’auteur des violences subies par les Wê depuis le coup d’Etat de 2002 et surtout en mars 2011 avec son avènement au pouvoir en Côte d’Ivoire.
Les ONG qui veulent aider Ouattara dans son entreprise pour mettre en place un pseudo système de « justice des vainqueurs », se rendent coupables et complices de la barbarie de ce dernier.
Mesdames et Messieurs les responsables des ONG, comment avez-vous pensé un seul instant que cette forfaiture ne serait pas découverte.
Nous ne sommes pas dupes, les auteurs de ces crimes sont en responsabilité en Côte d’Ivoire, à commencer par Ouattara lui-même.
Alors, comment Alassane Dramane Ouattara, Chef de l’Etat et premier magistrat peut-il se juger lui-même ?
Comment Ouattara peut-il traduire Soro Kigbafori Guillaume, président de l’Assemblée nationale et chef de milices armées, en justice ?
Comment peut-il traduire Issiaka Ouattara alias Wattao, responsable de la Garde présidentielle, en justice ?
Comment peut-il traduire Fofié Kouakou, Commandant de zone militaire, en justice ?
Comment peu-t-il traduire Koné Zacharia, Commandant de zone militaire, en justice ?
Comment peut-il traduire Losseni Fofana dit Loss, le bourreau des Wê dans l’Ouest, en justice ?
Comment peut-il traduire Hamed Bakayoko, ministre de la Défense, en justice ?
Pourquoi Amadé Ouremi n’est pas en prison et n’est toujours pas jugé par la justice ivoirienne et où sont ces ONG pour dénoncer cela ?

Nous ne voulons pas d’une justice des vainqueurs en Côte d’Ivoire avec la bénédiction des ONG complices, coupables, et dont les dirigeants et les soutiens financiers sont les amis de Ouattara.
Lorsqu’on est une ONG qui s’occupe des questions liées aux droits de l’homme, on aide les victimes.
On ne collabore pas avec les bourreaux.
Nous, associations des victimes, dénonçons avec fermeté de telles pratiques qui déshonorent ces ONG et créent un doute quant à leur crédibilité.
Nous nous étonnons aujourd’hui des motivations et de l’engouement de ces ONG à vouloir s’acoquiner avec ce régime violent et brutal, à un moment où les simples associations de victimes sont en train de saisir la CPI pour que justice soit rendue.
Veulent-elles saboter le travail de ces associations et de la justice internationale pour préserver leurs intérêts de leurs amis ?
Nous demeurons vigilants et disons non à cette initiative suspecte.
Nous disons non à ces ONG.
Nous soutenons l’action devant la CPI et invitons les ONG qui s’occupent réellement des questions des droits de l’homme, à aider les victimes à faire condamner les génocidaires.

Fait à Paris le 12 Mai 2018
Martine KEI VAO
Présidente des Associations SOLIDARITE PEUPLE WÊ ET ARDEF-E