ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DU 1ER DÉC. 2016 EN GAMBIE : LA FIDHOP CONDAMNE LA VOLTE-FACE DE YAHYA JAMMEH, MAIS ACCUSE L’OCCIDENT !

Par IvoireBusiness - ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DU 1ER DÉC. 2016 EN GAMBIE. LA FIDHOP CONDAMNE LA VOLTE-FACE DE YAHYA JAMMEH, MAIS ACCUSE L’OCCIDENT !

Dr Boga Sako.

DECLARATION :

1. Résumé de la situation post-électorale en GAMBIE :

Le 1er décembre 2016, s’est ténue dans la République islamique de la GAMBIE, une élection présidentielle déshonorante pour le continent africain.
En effet, à l’issue du scrutin, les résultats annoncés par la Commission électorale du pays ont donné la victoire au candidat Adama BORROW et, contre toutes attentes, le 2 décembre, le Président sortant, SEM Yahya JAMMEH a appelé son adversaire pour le féliciter.
Mais voilà qu’un jour plus tard, s’appuyé sur une erreur de la Commission électorale ayant réduit l’écart entre les deux principaux protagonistes, le Président Yahya JAMMEH fait une volte-face et demande l’organisation d’un nouveau vote ; il accuse la Commission électorale d’être manipulée depuis l’étranger, notamment par l’Occident.
Au regard de cette situation électorale atypique, voire ridicule et risible, La FIDHOP (la Fondation Ivoirienne pour l’observation et la surveillance de la Démocratie, des Droits de l’Homme et de la vie Politique), condamne, s’interroge et accuse.

2. La FIDHOP condamne et s’interroge :

La FIDHOP condamne le non-respect du verdict des urnes en République Islamique de la GAMBIE !
La condamnation de la FIDHOP vise en premier lieu le Président Yahya JAMMEH ; car s’il a d’abord reconnu sa défaite et appelé son adversaire, c’est qu’il a entièrement fait confiance à la Commission électorale de son pays. Donc il devrait continuer de faire confiance à cette institution lorsqu’elle a (simplement) ajusté les chiffres exactes des voix recueillis par le vainqueur et le vaincu.
Toutefois, la FIDHOP condamne également, et plus sévèrement, l’attitude de la Commission électorale gambienne : elle a fait preuve d’un manque de professionnalisme, d’une légèreté et d’une irresponsabilité, qui risque de coûter la vie à des fils et des filles de la GAMBIE, à cause de cette élection ; comme cela est devenue une mode sur le continent africain.
A moins que l’attitude de la Commission électorale n’ait été qu’une simple mise en scène devant servir d’alibi à la volte-face de M. Yahya JAMMEH.

D’où les interrogations suivantes de la FIDHOP :
Que s’est-il donc réellement passé, pour que le Président sortant refuse finalement de partir ?

• Sont-ce les déclarations, hâtives et tapageuses (sans doute, mais très légitimes du reste) de M. Adama BORROW de réintégrer la GAMBIE au sein de la Cour Pénale Internationale (CPI) qui ont poussé le dit « dictateur » à prendre peur et à refuser de partir ? L’opposant nouvellement élu, connaissant mieux M. Yahya JAMMEH aurait-il fait preuve dans ce cas d’immaturité politique ?

• Toutefois, M. JAMMEH a-t-il totalement tort d’accuser la Commission électorale gambienne d’être manipulée depuis l’Occident ?
On sait, par exemple, que début décembre 2010, M. SARKOZY, alors Président de la France, s’était permis d’écrire à M. Youssouf BAKAYOKO, président de la CEI de CÔTE D’IVOIRE, lui enjoignant de proclamer les résultats tels qu’attendus par la Communauté internationale, pour installer son ami Alassane OUATTARA au pouvoir. Pourtant, les mêmes Occidentaux se sont dernièrement refusé à reconnaître les résultats proclamés par la Commission électorale du GABON et ont plutôt conduit le candidat Jean PING dans une violente belligérance, avant de lui demander finalement de saisir la Cour Constitutionnelle, contre laquelle ils ont alors, vainement, transposé leurs pressions ; sans succès. Pour ne citer que ces cas-là.

• En définitive, L’AFRIQUE et LES AFRICAINS ne finissent-ils pas par se résigner et se contenter de ces Présidents souvent mal élus, par la faute, en très grande partie, des dirigeants Occidentaux qui, généralement, veulent guider les choix des peuples africains ?

3. La FIDHOP accuse l’Occident d’immixtion dans les affaires électorales internes aux Etats Africains :

La FIDHOP fait remarquer qu’en 2000, l’élection présidentielle américaine fut controversée et les résultats très douteux ; mais aucun Etat dans le monde n’a osé mettre en cause l’élection de M. Georges W. BUSH.
Et actuellement, l’élection (inattendue) du Milliardaire Donald TRUMP continue de faire des polémiques, sans que personne n’ose la remettre en question : des anti-TRUMP ont manifesté ; le camp de Mme Hilary CLINTON a même demandé le recomptage des voix ; la RUSSIE de Vladmir POUTINE est aujourd’hui accusée d’espionnage dans cette élection, etc., mais rien n’empêchera la passation des charges fixée au 20 janvier 2017…

La FIDHOP s’indigne donc de ce que les dirigeants Occidentaux se mobilisent tous chez eux, pour protéger la stabilité politique et sociale de leurs États et de leurs Économies ; alors qu’ils sont promptes à s’inviter ou à manipuler les élections en Afrique ; en allant parfois jusqu’à fomenter des putschs ou à imposer des présidents de leurs choix aux Africains.
Ils sèment ainsi violences et désolations en Afrique, au nom de la Démocratie, pourtant inachevée chez eux ; alors qu’ils s’érigent en donneurs de leçons !

Pour la FIDHOP, c’est d’abord aux Africains de rechercher et de trouver des solutions adaptées aux crises africaines ! Car tout ne se règle pas par les armes, ni forcément à la CPI ; cette cour que ces Occidentaux méprisent tant, alors qu’ils la soutiennent et la financent pour n’accueillir que les Africains !

La FIDHOP considère, enfin, que la volte-face du Président Gambien est due, en très large partie, à l’attitude des dirigeants Occidentaux, qui lui prévoyaient déjà une comparution devant la CPI, pour laver l’affront infligé à cette institution du fait du retrait de la GAMBIE, pays d’origine de la Procureure Fatou BENSOUDA. Puisque les Occidentaux, à travers leurs médias propagandistes commençaient à préparer l'opinion mondiale, en présentant M. Yahya JAMMEH tel « le pire Dictateur africain, avec 22 ans de pouvoir ; l’Islamiste ; l’anti-Occidental ; l’anti-Blanc, etc. »

AU TOTAL :

La FIDHOP, demande à la CEDEAO et à l’Union Africaine de s’éloigner des positions méprisantes des dirigeants Occidentaux, pour trouver une issue rapide et efficace à la situation qui prévaut en République Islamique de la GAMBIE :
- une Transition de quelques mois s’impose ;
- le renouvellement des membres de la Commission électorale est indispensable ; et,
- un nouveau scrutin doit être organisé ; sous l’égide de l’UA.

Fait à Forli, ITALIE, le 13 Déc. 2016
Dr BOGA SAKO GERVAIS
•Enseignant-Chercheur à l’Université de Côte d’Ivoire ;
•Ex-Membre de la Commission Nationale des Droits de l’Homme
de Côte d’Ivoire (CNDHCI) ;
•Président de la Fondation Ivoirienne pour la Démocratie,
Les Droits de l’Homme et la vie Politique (FIDHOP) ;
•Ecrivain-Essayiste.