ShowBiz - Yves Zogbo Junior : “ Voici la preuve que Je ne me marie pas par intérêt”

Par Top Visages - Junior “ Voici la preuve que Je ne me marie pas par intérêt”.

Dans le cadre de la célébration de ses 20 ans, Top Visages donne la parole aux personnalités marquantes du show-biz en Côte d’Ivoire. Yves Zogbo Junior, le premier à se livrer, parle sans détours de son récent mariage, sa famille et son enfance, son parcours professionnel avec Fréquence II, les rumeurs d’homosexualité…
Mon mariage
L’actualité d’Yves Zogbo Junior, c’est incontestablement son (re)mariage le 14 décembre dernier. Pour ses secondes noces, l’animateur a jeté son dévolu sur Carine Roux. Une fille de bonne famille. Comme Nicole Diallo, celle qu’il épousa en premières noces en 1994. Parlant de ce premier mariage, l’animateur révèle :
«J’ai tout fait pour éviter qu’il fasse beaucoup de bruit. Les gens ont pensé que c’était un mariage d’intérêt. Je rappelle que mon père s’appelait Zogbo Bahi Sylvain. Peut-être que vous ne savez pas qui c’est. L’Eléphant de la RTI à l’époque, c’est mon père. C’est une personnalité. Je suis le fils de mon père. J’ai été l’un des premiers animateurs à la RTI à avoir un salaire avec sponsor, avec mon émission.
Je n’étais pas serré financièrement. Puisque mes premières émissions avaient trouvé des sponsors. J’ai fait mon premier mariage, parce que la personne que j’épousais était une personne casanière et très mère. Donc, j’ai choisi mon antithèse. Moi, je suis exposé et elle ne l’était pas. ça permettait de créer l’équilibre et la symbiose. On ne fait pas ce métier sans le risque d’être exposé aux rumeurs.
L’ex-madame Zogbo et moi savons ce que nous avons enduré pendant les 12 années de notre union. Par exemple, on a fait croire que je suis devenu musulman pour pouvoir l’épouser. Mon ex-épouse a grandi à l’école des sœurs. Elle n’est pas musulmane, elle est catholique. Aujourd’hui, c’est la mère de mes enfants. C’est vraiment mon amie.»

Comme mon père
«Je suis le fils de quelqu’un qui a faitdu métier de la presse toute sa vie. Je dis souvent aux gens que je n’ai aucun mérite. Parce que j’ai grandi dans les pantalons d’un monsieur qui aimait ce métier. Je ne fais que suivre la formule de la famille. C’est ma vie ! Je suis allé à l’école comme tout le monde. Quand j’étais au cours moyen première année (CM1) à l’époque à l’école de la RAN au Plateau, mes parents me déposaient, après les cours, à l’INA (actuel INSAAC).
J’y ai fait du solfège, le piano et la guitare. J’ai donc grandi dans la musique et avec un père qui faisait de la radio. Je veux dire que j’ai commencé dans la culture. Mais ma passion véritable, mon ambition réelle était de faire de la communication politique à l’époque. Quand j’étais à l’école française des attachés de presse (EFAP) à Paris, parallèlement aux cours, je servais d’attaché de presse à feu Omar Bongo (ancien Président du Gabon) à travers son fils Ali Bongo qui était un ami à moi.
Je faisais des coupures de presse et des analyses personnelles que j’envoyais au Président. Lorsque je suis rentré en Côte d’Ivoire, je suis allé déposer mon diplôme chez feu Emmanuel Dioullo (ancien maire d’Abidjan), qui était un ami à mon père. Emmanuel Dioullo m’a vu tellement jeune qu’il a commencé à me prendre au sentiment. Il me voyait mal lui donner des directives. J’ai tellement tourné que j’étais déçu. J’ai donc mis, dans les tiroirs, mon diplôme. C’est à cette période que mon père est décédé. Il me fallait trouver un métier. En Côte d’Ivoire, les gens ne connaissaient pas réellement le rôle d’un attaché de presse. Donc, on ne pouvait pas m’embaucher.
Mais un jour, je tombe sur une dame du nom de Marcelle Ouégnin. Une amie de mon père. Cette dame m’a conduit dans les bureaux d’Ibrahim Koné qui était directeur de Radio CI à l’époque. Elle me présente en posant la question : ‘’tu connais ce jeune homme ?’’ Et il répond : ‘’c’est le fils de Sylvain’’. Elle renchérit pour dire : ‘’il tape depuis à vos portes et vous ne réagissez pas.
Donnez-lui sa chance et s’il n’est pas bon, vous en tirerez les conséquences’’. On m’a donné 10 mn dans l’émission de Benjamin Koffi à la radio qui durait 3 heures. Dans les 10 mn, je proposais un petit hit-parade des titres de chansons qui marchaient à l’époque. Par ailleurs, mon père m’avait laissé du matériel audiovisuel. Je me suis rapproché de Ful qui lançait le magazine «Nandjélet» à la télé dans lequel il me donne 15 mn, avec pour leitmotiv la valorisation de la culture ivoirienne. C’est comme cela que je faisais la radio et la télé.
Les auditeurs ont commencé à aimer. Etant donné que les gens ont su que j’étais le fils de Sylvain Bahi Zogbo, j’ai eu des encadreurs comme Pol Dokui, Emile Konan Fréjus, Maurice Yao Konan, Doh Ouattara. A la télé, j’avais Bandaman Débach et toute l’équipe du 302. C’est comme ça que Full m’a mis leader de la présentation de Nandjélet. Devant les Aboké, A.M Taky et autres. Plus tard, on me confie l’alternance du réveil matinal avec Soro Solo. Pour moi, c’était l’apothéose. Et quand il a été question de lancer Fréquence 2, Pol Dokui m’a fait appel. Et à mon tour, j’ai fait appel aux Consty Eka, MC Claver, John Jay, Biram Diawara…»
A nous deux Radio Nostalgie !
«J’ai un ami du nom d’Hamed Bakayoko qui, à l’époque, vient me voir pour me dire qu’ils vont libéraliser les radios. Que j’ai un gros challenge avec une autre radio. La nuit, j’ai commencé à penser : «Et si ça ne marche pas ?». Un autre ami Barthelemy que la Radio Africa N°1 avait approché me dit : ‘’Kaloua, si on fait et ça ne marche pas, on ne peut plus faire demi-tour’’.
Quand on a décidé avec Hamed de franchir le pas de radio Nostalgie, on a décidé de franchir le pas de la concurrence. Je n’ai pas de regret, parce que je suis ivoirien dans mon âme. Nostalgie n’appartient à personne si ce n’est à la Côte d’Ivoire. C’est un challenge qu’on a tenté. Et puis, apparemment, grâce à Dieu, ça a permis à certains jeunes de gagner leur vie».
L’épisode “Afrique Etoiles“
«Le projet Nicady’s est un projet personnel. J’ai décidé, avec Djira Youssouf, de monter une boîte audiovisuelle pour au moins préserver l’avenir. Et c’est comme cela qu’on décide de monter la structure en achetant du matériel. Aujourd’hui, la société nous est re-venue. A l’époque entre le studio 302 et le NG 10, il y avait la concurrence. On n’avait pas de plate-forme d’émission à l’échelle internationale. Avec Djira Youssouf, on a réfléchi et on s’est dit pourquoi ne pas permettre à nos artistes de côtoyer d’autres artistes internationaux sur le même plateau.
Etant donné que la Côte d’Ivoire est un carrefour culturel. Au début, les responsables ont un peu paniqué vu mon âge, l’émission semblait grosse pour moi. Djira m’a fait confiance. J’ai adapté ce que j’ai appris chez Michel Drucker. Je n’ai pas cherché à tricher. Un travail préalable de maîtrise de la carrière de l’artiste que tu dois recevoir. Il y a la manière de présenter, de parler. J’ai fait du Michel Drucker tout ce temps à Afrique Etoiles et l’émission a pris. J’aime difficilement les animations à deux. Quand on m’a demandé de travailler avec Macy Domigo, j’avais peur que ça coïnce. J’avais peur de ne pas tenir. Elle l’a bien pris, parce qu’elle faisait ce qu’elle connaissait. Et me laissait faire ce que je connaissais. Elle plaçait la touche féminine. Ça a fait un bon assemblage».
Près de 100 millions pour mes soins
«Aujourd’hui, au Congo, on me reçoit avec un très grand respect. Quant à l’épisode de la maladie, je ne suis pas parti de la RDC malade, en tout cas en apparence. J’allais faire des achats à Paris. Sur insistance de David Monsoh qui est venu me chercher à l’aéroport. C’est en allant à la maison que je lui ai demandé de s’arrêter dans un labo pour un petit contrôle.
Et c’est là que le médecin me dit «vous êtes complètement infecté. Vous avez du pus dans les poumons, la moitié du cœur est trempée et ça monte. Dans quelques jours, vos artères seront bouchées…» Le médecin appelle l’ambulance et je me retrouve à l’hôpital. Moi qui étais parti pour une semaine, je suis resté une année. Je vous le dis, si je n’avais pas été français, ça n’aurait pas été évident. Mes soins ont coûté un peu plus de 150.000 euros (environ 100 millions de francs CFA) que j’ai pu payer grâce à la sécurité sociale.
Quand j’ai quitté la Côte d’Ivoire, on m’a accusé d’avoir fui avec les sous de Blé Goudé. On l’a dit, mais est-ce que c’est sorti de la bouche de Charles ? Non. Pendant ma pé-riode d’exil, je n’ai pas entendu quoi que ce soit de la bouche de Charles. Qui peut parler à la place du concerné lui-même ? Quand j’étais hospitalisé en France, Charles Blé Goudé m’a même appellé pour me dire ‘’vieux père, il faut faire tu vas venir. Sinon tout le monde pense que c’est à cause de moi que tu es parti. Il ne faut pas mourir là-bas, sinon je vais avoir des problèmes’’. Je n’évolue pas pour faire plaisir aux rumeurs. Charles me connaît, Guillaume me connaît. On sait tous ce qu’on fait pour notre pays. Mais le reste, on peut laisser chacun fantasmer».
Moi, homo ?
«Au début, ça m’avait ébranlé. Aujourd’hui avec du recul, ça va. Je me rappelle, je revenais de la Mecque. C’est Hamed qui m’a appelé pour me dire d’acheter un journal pour voir ce qu’ils ont écrit sur moi. Ils ont fait une insinuation d’une personnalité que je ne connaissais pas. Je pense que ce n’était pas moi qui étais visé. Je pense que c’était quelque chose de politique. Parce que le but final, c’était d’atteindre la personnalité exposée. Moi, on ne peut pas m’atteindre avec l’homosexualité. Je suis un Bété et chez nous, c’est impossible.
J’ai beaucoup d’enfants, j’ai été marié 12 ans durant et je viens de me remarier. ça fait partie des rumeurs. Je n’ai pas les arguments pour me défendre. Donc, pense ce que tu veux. Souvent, je fais comme Michel Polnareff «si tu penses que je suis homosexuel, prête-moi ta femme». J’ai grandi avec la rumeur. Tu ne peux pas faire ce métier sans être exposé».
Ce que je pense de Top Visages
«Tout homme de culture en Côte d’Ivoire a fait sa carrière, sinon une partie, avec Top Visages. Parmi les noms qui déterminaient à l’époque la qualité de l’information en matière de culture, il y avait Eric Cossa. Pour moi, quand on parle de Top Visages, mon premier réflexe va à Eric Cossa.
Concernant le magazine lui-même, c’est celui qui met du sérieux dans son travail. Qui est le plus constant. Je ne sais pas si c’est dû à un problème de gestion ou un manque de motivation, à un moment donné, il a un peu baissé. Mais je constate que c’est reparti de plus belle. Lorsqu’Emmanuel Tonga Béhi (le DP) a décidé de relancer la machine, les couleurs sont revenues.
Top Visages est une référence pour moi. C’est l’un des magazines qui nous a sorti le moins de scandales. Les journa-listes vont à la source. Quand il y a une information, ils appellent pour avoir les faits, interrogent toutes les parties. Ils ne font pas d’interprétation à leur niveau. C’est le respect de la vie de chacun».

Top Visages