Débats et Opinions : Le mal se trouve dans le psychique et la solution se trouve dans la longue thérapie de décolonisation mentale

Par Correspondance particulière - Le mal se trouve dans le psychique et la solution se trouve dans la longue thérapie de décolonisation mentale.

A l’approche de la date du rappel de la mort de la Prophétesse Bagué Wlonyo (1829 – 1951), en ma qualité de fervent croyant de l’enseignement de la Prophétesse Bagué Wlonyo, assassinée en détention par le pouvoir colon en Côte-d’Ivoire le 23 Janvier 1951, dont l’une des paroles fortes stipulent «qu’aucun individu ne peut se prévaloir d’avoir l’autorité de Aba Lago en langue Godié, ou Dieu en langue française pour mépriser les croyances des autres, a moins qu’il ne soit inspiré par le devro dans la langue Godié ou le démon dans la langue Française ». La Prophétesse Bagué Wlonyo a parcourue toute la Côte-d’Ivoire pour s’élever contre la méthode des colons, qui consiste à détruire méthodiquement nos croyances religieuses et spirituelles, pour stabiliser la colonisation dans notre système de fonctionnement. La Prophétesse Bagué Wlonyo dénonçait avec conviction et bravoure la passivité flagrante et la complicité établie des prêtres, des monseigneur, des cardinaux ou des fameux missionnaires, éparpillés dans nos villes, dans nos villages et dans nos campements et qui sont les témoins non-voyants, sourds et muets des graves atrocités que nous subissons de même que les richesses naturelles de nos terres par les pouvoirs colons, depuis l’époque obscure jusqu'à ce jour. La Prophétesse Bagué Wlonyo a été arrêtée et assignée à résidence avant d’être assassinée le 23 Janvier 1951. Le saviez vous ?
Jusqu'en 2014, tellement remorqués religieusement, spirituellement et mentalement, nous percevons pitoyablement nos bourreaux comme des bienfaiteurs, à telle enseigne que nous continuons de les célébrer, en les symbolisant génétiquement dans notre conscience collective, à travers nos fleuves, nos villes et nos espaces publiques.

Quand tu arrives à Abidjan en Côte-d’Ivoire par les airs, la première voie qui te mène au centre ville et qui est l’identité de marque du pays, est baptisée boulevard « Valery Giscard d’Estaing », sans oublier la base militaitaire coloniale française qui serpente à ta gauche, à 5 minutes de l’aéroport d’Abidjan. Le boulevard Giscard d’Estaing te conduit directement au pont « Général De Gaulle », dès la descente du pont Général De Gaulle, tu es sur le boulevard « François Miterant » jusqu'à ce que tu arrives à domicile à Bingerville, pour continuer les louanges de l’esprit du gouverneur colon du nom de « Binger », dont le petit quartier lointain d’Abidjan porte encore ce triste nom en 2014.

A l’intérieur du pays, l’adoration coloniale continue à l’image de la ville et du grand fleuve sanssandra, en mémoire du colon « St André » qui logeait dans cette région ouest de la Côte-d’Ivoire. Ces modèles déraisonnables sont nombreux en Côte-d’Ivoire et dans les autres pays d’Afrique. Pendant qu’aucune ville Européenne, aucun place privée et publique Européenne ne porte le nom d’un Africain, d’une Africaine, encore moins les nom des anciens combattants, déportés, embarqués de force dans leurs armées pour défendre leur identité territoriale. N’avons-nous pas d’yeux pour voir. Honte à nous.

Croyez vous que nos religions authentiques Africaines peuvent-elles poser le moindre risque par rapport à la souveraineté de nos petits Etats Africains ?

Ils nous donnent à manger. Ils nous soignent. Ils nous donnent peut être de l’argent. Ils nous apprennent à lire et à écrire. Il serait sans doute logique que nous les célébrons ou prions leur « Dieu » n’est-ce pas ? Dans ce cas, pourquoi nous nous plaignons quand ils bafouent continuellement les souverainetés de nos états, nous bombardent, nous tuent pour s’emparent tranquillement des richesses de nos terres ?

L’Afrique est convoitée. L’Afrique est en danger. L’Afrique est emprisonnée par les invasions coloniales, spirituelles et religieuses. Les Africains abandonnent leur façon culturelle d’accéder à leur Dieu pour bondir dans les cultures religieuses des envahisseurs. L’Afrique à mal à ses fils et à ses filles, qui délaissent leurs religions ou leurs cultures authentiques au détriment des religions anesthésiques étrangères. La misère quasi perpétuelle Africaine pourrait être due à la colère divine, pour abandon de nos cultures religieuses au bénéfice des cultures religieuses des autres. Le combat du regain de la conscience religieuse et spirituelle Africaine s’impose. Chacun de nous doit le comprendre et se l’approprier.

L’essor de l’Afrique est-il véritablement possible sans la décolonisation religieuse, spirituelle et mentale des africains? L’enjeu est le notre et nous devons en être conscients.

Une contribution de Dally Gogognon
jmarco33@hotmail.com

(44) 7944455914