Côte d'Ivoire: LE PLAN B DE OUATTARA, SON INSTALLATION EN CÔTE D’IVOIRE AVANT « SA GUERRE CIVILE » AU BURKINA FASO, Par Isaac Pierre Bangoret

Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - LE PLAN B DE OUATTARA, SON INSTALLATION EN CÔTE D’IVOIRE AVANT « SA GUERRE CIVILE » AU BURKINA FASO, Par Isaac Pierre Bangoret.

Alassane Dramane Ouattara lors de son investiture. Image d'archives.

Le plan B est toujours précédé d’un plan A qui fut dévoilé, en ces termes, par le président Kafando, lors de sa visite d’amitié en Côte d’Ivoire, sur invitation de Dramane Ouattara: «Que d’ici (de la Côte d’Ivoire, Compaoré ne nous déstabilise pas ». « Le problème de Blaise Compaoré ne se pose pas au Burkina Faso (…) Véritablement, ce n’est pas une question qui nous dérange tant (…) Maintenant, évidemment, s’il y a des poursuites, c’est autre chose ». Ces paroles prononcées par le président intérimaire du Burkina Faso, à la fin du mois de juillet 2015 à Abidjan, n’étaient que le fruit d’une analyse logique des faits et des stratégies politiques dont sont passés maîtres Dramane Ouattara et Blaise Compaoré. Ces derniers ont, en effet, préparé, du Burkina Faso, le coup d’État contre le président Gbagbo, puis sa déportation à la Cpi (la Haye), qui ferme les yeux sur les crimes contre l’humanité commis par Blaise Compaoré et son clan. Le coup d’État du général Diendéré ne vient que confirmer les informations des services spéciaux burkinabé en Côte d’Ivoire dévoilées, de manière diplomatique, par le président Kafando, durant sa visite d’amitié. Dramane Ouattara, qui a toujours fait du mensonge, l’instrument légitime de sa gouvernance, nie son implication dans la déstabilisation de son pays d’origine qui devrait normalement, selon ses ambitions politiques en Afrique de l’Ouest, être gouverné par les membres de son clan (ceux qui gravitent autour de Blaise Compaoré). La déstabilisation actuelle des pays francophones de l’Afrique de l’Ouest repose sur cette triade (ce groupe de trois personnes, de trois unités) : la France, Dramane Ouattara et Blaise Compaoré. A la demande du journaliste de RFI Christophe Boisbouvier relative à l’exfiltration et à un procès éventuel de Blaise Compaoré, Emmanuel Beth, ancien ambassadeur de France au Burkina Faso, tint les propos suivants, quant à la position de la France face aux crimes commis par le dictateur installé, après l’assassinat du président Thomas Sankara : «Je crois que le président est parti finalement dans des conditions dont on peut se féliciter in fine puisqu’il a évité de faire couler le sang. Et, je crois ça été une de ses motivations premières pour sa démission. Ensuite, je rappelle qu’il y a une loi d’amnistie présidentielle au Burkina, votée depuis juillet 2012. Et le point qui est fondamental, dès lors qu’un pays a connu une crise, je crois qu’il faut surtout se pencher vers le futur à moins de vivre éternellement sur le passé qui ne règle rien et qui ne fait qu’exacerber les tensions éventuelles » (En Côte d’Ivoire, Ouattara exacerbe, paradoxalement, les tensions en emprisonnant sans procès les membres de l’opposition, avec la bénédiction de la France). Lorsqu’il prend le pouvoir, le général Diendéré revendique, naturellement, deux points relevés, avec subtilité, par le diplomate français. Premièrement ; une participation inclusive à la présidentielle Burkinabé des pro-Compaoré (exclus par la société civile) ; ce qui signifie que Blaise Compaoré n’a pas quitté le pouvoir, comme le soulignait Emmanuel Beth, pour éviter un bain de sang que son général Diendéré n’a pas hésité à verser, lors de son putsch. Il suffit de revoir, dans les vidéos, la violence avec laquelle le RSP réprimait les jeunes burkinabé. La France a simplement demandé à Compaoré de partir du pouvoir, après son coup d’État constitutionnel manqué (la modification par voie référendaire de l’article 37 de la Constitution burkinabé), et qu’elle se serait chargée d’installer à la tête de la magistrature suprême du Burkina Faso l’un de ses proches, dans le but de sauvegarder, aussi bien son héritage politique, financier, que les intérêts de la Françafrique. L’amnistie demandée par les putschistes n’est que pure rhétorique (une revendication purement formelle). L’ambassadeur Beth, « porte-parole de la France » est assez clair ; Blaise Compaoré et les membres de son clan ne seront pas condamnés pour les crimes commis sous leur régime puisqu’en 2012, le dictateur a pris le temps de s’autoamnistier. Seule la Révolution sociale burkinabé qui a obtenu l’exclusion des
proches de Comaporé de la présidentielle pourrait aussi remettre en cause certains acquis politiques illégitimes du régime de Compaoré, obtenus sous la terreur. De toute révolution sociale naît, en général, une autre République. Diendéré pourrait déjà être, éventuellement, poursuivi pour les personnes mortes, lors de son putsch. Dramane Ouattara ne peut, après cette analyse logique des faits, prétendre ne pas faire partie de cette triade ou « ne pas être impliqué » dans le coup d’État au Burkina Faso que la CEDEAO avait pour « mission d’entériner (de valider) ». Ouattara est co-auteur de ce coup d’État, selon la thèse de Fatou Bensouda, puisqu’il héberge Blaise Compaoré, celui qui bénéfice des crimes commis par le général Diendéré au Burkina. Suivons le scénario du coup d’État éclair du général Diendéré qui s’inscrit dans le plan A de Dramane Ouattara, privé de sa base-arrière (le Burkina Faso aux mains de démocrates burkinabé), acculé par l’opposition ivoirienne rassemblée au sein de la CNC (malgré certains bruits de rififi au sein de cette coalition dirigée par le premier ministre Charles Banny). Le jeudi 17 septembre 2015, Diendéré renverse les autorités de transition du Burkina Faso, 2 jours après, arrivent Macky Sall, président de la CEDEAO, et Yayi Boni (le président par lequel Ouattara a violé en Côte d’Ivoire l’embargo sur les armes). Le dimanche 20, Yayi (l’ombre de Ouattara) annonce une issue heureuse à la crise burkinabé; le retour de Kafando, une nouvelle qui cache les vraies intentions des putschistes et de leurs chefs Ouattara et Compaoré. Il s’agit, essentiellement, de LA PARTICIPATION INCLUSIVE à la présidentielle burkinabé des pro-Compaoré. La participation inclusive est une expression-clé dont se sert déjà Ouattara pour s’opposer à son inéligibilité dans notre pays (il vous suffira de regarder la vidéo du Dr Boga Sako sur Event News TV ou sur le site Ivoirebusiness.net, pour comprendre comment Ouattara tord le cou aux lois). Le général Diendéré, une fois au pouvoir, aurait eu pour mission de superviser des élections inclusives, afin d’installer à la tête de son pays un successeur digne de Compaoré : pilier de la Françafrique. La « PARTICIPATION INCLUSIVE », expression introduite, pratiquement, par la représentante de l’ONU, Aïchatou Mindaoudou, en Côte d’Ivoire, jette des bases juridiques d’un nouveau colonialisme, qui s’oppose à la souveraineté des peuples africains, à leur constitution. Grâce à cette expression, l’ONU, la France et leurs dictateurs peuvent faire des opposants politiques des «Hors-la-loi ». En Côte d’Ivoire : LA PARTICIPATION INCLUSIVE à la présidentielle ivoirienne, « avec Ouattara comme candidat », est UNE VIOLATION pure et simple de l’article 35 de la Constitution ivoirienne. La PARTICIPATION INCLUSIVE au Burkina Faso remet, indirectement, au pouvoir Blaise Compaoré. En Côte d’Ivoire ceux qui s’opposent à la participation inclusive et demandent le respect strict de la Constitution ivoirienne sont jetés en prison par le régime de Ouattara, parce que ces derniers, selon leur porte-parole Koné Bruno, s’activent pour : « retarder les élections ou justifier en avance leur échec aux élections ». Les « Hors-la-loi » seraient donc les démocrates et non Ouattara et son clan qui fomentent un coup d’État constitutionnel contre la Côte d’Ivoire. Au Burkina Faso, la participation inclusive a, selon Ouattara et ses partisans africains, pour but de réconcilier les burkinabé pour un « futur radieux ». Tous ceux qui refusent la participation inclusive seront comptables des événements futurs que Ouattara prépare avec ses partisans : il s’agit de la guerre civile au Burkina Faso. Le coup d’État manqué de Diendéré n’est que partie remise, puisque Ouattara veillera à ce que la victoire ne soit pas acquise à la société civile burkinabé. Son plan B consiste déjà à faire en sorte que les élections au Burkina Faso se déroulent après celles de la Côte d’Ivoire « prévue par lui » pour le 25 octobre. « Une fois installé de force », il saura appliquer ses méthodes violentes de 2010 et de 2015 au Burkina Faso ; un coup d’État qui pourrait déboucher sur une éventuelle guerre civile si les proches de Compaoré exclus ne participent pas à la présidentielle. Kafando et ses amis de la société civile seront alors vus comme des « Hors-la-loi » par la Communauté internationale.
Pour l’instant, le RSP s’installera au sein de l’armée burkinabé, comme un ver dans le fruit, pour frapper au moment opportun. Tout dépendra de la capacité de Kafando et de la société civile à prendre rapidement les décisions qui s’imposent, dans le but de couper l’herbe sous les pieds des deux dictateurs : Ouattara, Compaoré et leur machine de guerre Diendéré. La CEDEAO ne remettra véritablement en marche sa machine politique au Burkina que lorsque Ouattara « aura conquis » la Côte d’Ivoire. Il leur faut éviter de combattre sur deux fronts : en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso. Pour vaincre Ouattara et mettre fin à la Françafrique, il est temps que les démocrates burkinabé et ivoiriens s’unissent, se rencontrent, collaborent, car la Révolution sociale au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire ne seront effectives que si ces deux peuples partagent des objectifs communs. Cet élan de solidarité politique, économique social fera obstacle aux ennemis de la démocratie en Afrique, et sera le moteur des États-Unis d’Afrique, conformément au modèle politique de l’Union Européenne, où des pays souverains coopèrent, en vue de leur croissance économique réciproque, tout en préservant leur souveraineté, leur identité nationale.

Une contribution de Isaac Pierre BANGORET (Écrivain)