Situation sociopolitique: La France se prépare au pire en Côte d'Ivoire!

Par Le Nouveau courrier - La France se prépare au pire en Côte d'Ivoire!

Photo: Campagne mondiale #Bring Back our Président Gbagbo.

Des signes existent qui ne trompent pas : l’armée française se prépare à faire
face à des situations de violence en Côte d’Ivoire. En dépit des assurances
publiques du ministre français de la Défense, Jean Le Drian qui a déclaré samedi
à Abidjan, à l’issue d’une séance de travail avec son homologue ivoirien, que «la sécurisation du pays a été atteinte.» Mais plutôt que d’alléger son dispositif en Côte d’Ivoire,
Paris décide de renforcer les effectifs de la force Licorne qui devraient passer 450
hommes à 800. Pis, la force Licorne sera transformée en une base militaire opérationnelle
avancée dès janvier 2015. «Nous avons décidé de transformer la présence à
Abidjan de l’opération Licorne en une base opérationnelle avancée qui prendra effet à
partir du 1er janvier prochain. (…) Nous avons décidé de réorganiser notre dispositif
militaire sur l’ensemble de la région avec pour objectif principal de permettre à ce que la lutte contre le terrorisme puisse se déployer», a en effet confié Le Drian, qui sortait d’une audience avec le chef de l’Etat, Alassane Ouattara.
A l’analyse, la volonté de la France maintenir en Côte d’Ivoire une base militaire
contraste avec les déclarations tendant à faire croire que le pays est sortie définitivement
de l’ornière, avec aux commandes un régime liberticide qui maintient toujours en prison près d’un millier de prisonniers politiques.
Et qui affiche un mépris souverain vis-à-vis de l’opposition traquée à longueur
de journée, les avoirs des leaders notamment du FPI de Laurent Gbagbo gelés et les
rassemblements réprimés dans le sang par les FRCI, la police, la gendarmerie ou des
milices pro-Ouattara. La contradiction est encore plus flagrante quand on réalise que
l’armée française, qui accompagnerait la réforme de l’armée ivoirienne, aux côtés de
l’ONUCI, révise ces derniers temps ses connaissances en matière de maintien de
l’ordre. Une information publiée le mercredi 7 mai dernier par afriquinfos, qui cite le
ministère français de la Défense, fait état en effet de ce que la force Licorne réalise
depuis quelque temps au sein de Port-Bouet, ex-43ème Bima qui l’abrite, des
exercices de contrôle de foule. Ce fut le cas le 1er mai dernier où «durant toute la matinée,
les 120 militaires de la compagnie du
2e régiment d’infanterie de Marine (2e Rima), appartenant à la force Licorne, se
sont entraînés à mettre en oeuvre les différentes techniques de contrôle de foule, afin d’entretenir leur capacité dans ce domaine.»
«L’exercice, réaliste par les situations et les moyens mis en oeuvre, a permis aux marsouins
de s’entraîner à réagir face à une foule hostile, sous différentes configurations.
Cette capacité inclut la réaction et la manoeuvre en vue de canaliser ou de disperser des individus agissant en groupe. Les militaires de la compagnie du 2e Rima
avaient suivi l’instruction «capacité contrôle de foule» (CCF), dans le cadre de leur mise en condition avant projection en Côte d’Ivoire. Cette formation leur a permis d’acquérir
les réflexes permettant d’évoluer à proximité d’une foule et éventuellement de
s’en protéger», écrit afriquinfos.
Alors, si tant est que la paix est définitivement de retour en Côte d’Ivoire, comme le
laisse croire Le Drian qui ferme manifestement les yeux sur les dérives totalitaires du
régime Ouattara, pourquoi donc renforcer ainsi les effectifs et s’adonner à tels exercices
? A l’évidence, les renseignements français ont détecté des signes d’un embrasement
du front social et l’impopularité du régime Ouattara. Par ailleurs, il est évident
que la Côte d’Ivoire – qui aurait le même niveau de sécurité que Genève, selon le
ministre Hamed Bakayoko -, s’est placée entièrement sous la tutelle de la France, y
compris pour les opérations de maintien de l’ordre.

Emmanuel Akani