Campagne Reconciliation et retour de Gbagbo: Pr Georges-Armand Ouegnin appelle tous le 20 juillet à la place CP1 de Yopougon

INTERVIEW DU PRÉSIDENT GEORGES-ARMAND OUEGNIN RELATIVEMENT AU MEETING DE EDS DU SAMEDI 20 JUILLET 2019 À LA PLACE CP1 DE YOPOUGON.

Le président de EDS, le professeur Georges-Armand OUEGNIN ,accorde une interview au quotidien "Le nouveau réveil"pour annoncer le meeting du 20 juillet

1-Monsieur le président, EDS la plateforme de l’opposition que vous dirigez organise un meeting de lancement de la campagne de réconciliation nationale et du retour du président Laurent Gbagbo ce samedi 20 juillet à Yopougon. Quel message comptez vous faire passer à travers ce rassemblement ?

Avant tout propos,je tiens à vous remercier pour cet entretien que vous m'accordez.
Comme vous le savez,la Côte d'Ivoire aujourd'hui est à la croisée des chemins.Et vous constatez vous même que tous les problèmes qui minent notre pays sont liés à l'absence de reconciliation nationale vraie.Les Ivoiriens sont profondement divisés et c'est ce qui risque de mettre à mal la cohesion sociale.

Et ce rassemblement initié par le FPI ,un des partis membres de notre plateforme politique EDS,se veut être le cadre idéal pour faire partager à l'opinion publique nationale et internationale, l'urgence d'une veritable reconciliation nationale pour une paix durable en Côte d'Ivoire.Les Ivoiriens aspirent profondement à la paix qui impose le retour du président Laurent GBAGBO, qui pour paraphraser feu le président Aboudramane SANGARE,"est le chainon manquant de la reconciliation nationale vraie" et je le dis avec force et conviction, il ne pourra avoir de veritable reconciliation sans le retour de cet infatigable artisan de paix qu'est le président Laurent GBAGBO dont l'honneur a été lavé par la Cour Penale Internationale(CPI) à travers son acquittement.

À cela s'ajoute aussi bien evidemment le retour du ministre Charles BLE GOUDE,le retour de tous les exilés politiques et la libération de tous les prisonniers politiques civiles et militaires qui croupissent encore dans les géoles du pouvoir .

2- Qui est attendu à ce meeting ?

Toute la population ivoirienne, tous les partis politiques,toute la société civile,toutes les personnes de bonne volonté éprises de paix ,de justice,de liberté et de democratie sont conviées à ce grand meeting qui a pour seule ambition d'appeler à l'union sacrée de tous pour sauver la Côte d'Ivoire, notre patrimoine commun. Et nous sommes convaincus que l'immense majorité des Ivoiriens repondra favorablement à notre appel et que la place CP1 de Yopougon refusera du monde.

3- Est-ce que ce rassemblement sera pour l’opposition, une occasion d’envoyer un message à l’opinion à propos de la réforme de la Cei qui coince ?

La reforme de la CEI voulue non seulement par l'opposition mais aussi et surtout par la population ivoirienne est bien evidemment un des facteurs principaux de la reconciliation nationale vraie pour des elections justes,transparentes et libres,gages d'une alternance democratique et pacifique. Malheureusement,se sachant minoritaires,les tenants actuels du pouvoir sont en train d'opérer un passage en force.

En fait ils continuent de violer le droit des Ivoiriens à élire librement leurs représentants tel que le stipule l'arrêt de la Cour Africaine des droits de l'homme et des Peuples (CADHP).Cet arrêt ordonne à l'Etat de reformer la loi Electorale du 18 juin 2014 qui porte sur la création,la composition, l’organisation et le fonctionnement de la Commission Electorale Independante (CEI).Malheureusement et c'est vraiment dommage le projet de loi qui vient d'être adopté à une faible majorité en commission à l'Assemblée nationale en depit du caractère quasi monocolore de Notre hemicycle(24 voix pour et 16 voix contre),ne traite que d'un pan de la loi électorale du 18 juin 2014,à savoir la recomposition.

On peut noter aussi que le caractère inclusif des discussions qu'exigeait l'arrêt de la CADHP à travers l'article 3 du protocole de la CEDEAO sur la democratie,n'a pas été respecté par le pouvoir qui a preféré pousser l'opposition crédible et significative au retrait des discussions parce qu'il n'a pas respecté son engagement pris à la séance de travail du 4 avril 2019 qui s'est deroulée à la primature, de transmettre à tous les termes de référence des discussions.

Ce pouvoir considère que l'arrêt de la CADHP est un avis et qu'il est libre de faire ce qu'il veut,mais notre position est que nous n'allons pas nous laisser faire parce que nous avons le peuple et le droit avec nous.Et c'est cette posture que nous delivrerons comme message à nos militants afin de leur faire comprendre que la reconciliation nationale vraie passe aussi par des élections apaisées avec zero mort.

4- Le projet de loi sur laréforme de la Cei proposé par le gouvernement est sur la tabledes députés depuis hier. Si cette loi est adoptée, que compterez-vous faire en tant que plateforme de l’opposition ?

Nous continuerons toujours d'interpeller le pouvoir sur la necessité d'une concertation élargie pour un organe électoral consensuel et ce dans l'interêt superieur du pays.Pour ce faire, nous utiliserons tous les moyens legaux ,democratiques voire diplomatiques pour denoncer ce passage en force qui risque si l'on y prend garde de compromettre les futures échéances électorales.

5- Ne pensez-vous pas que les élections de 2020 sont biaisées si la Cei n’est pas reformée comme souhaité par l’arrêt de la Cour africaine ?

Oui les élections de 2020 seront biaisées si la CEI n'est pas reformée en profondeur.Mais en plus nous craignons fortement pour la cohesion sociale qui est déjà mise à mal depuis un certain moment par les conflits intercommunautaires auxquels nous avons malheureusement assisté. Vous comprenez mieux pourquoi la reconciliation nationale nous importe tant. Nous sommes préoccupés par les dangers qui pourraient se profiler à l'horizon si la classe politique ivoirienne et la société civile ne s'accordent pas pour saisisir la perche tendue par l'arrêt de la CADHP.Et je le repète, nous souhaitons que tous ,nous travaillions dans l'interêt superieur de la Côte d'Ivoire,notre patrimoine commun.

6- Monsieur le président après un meeting de l’opposition organisé à Anono, il y a de cela des semaines, des leaders de l’opposition sont poursuivis par la justice. Ne craignez-vous pour la liberté d’expression qui est menacée ?

Ecoutez,disons les choses telles qu'elles sont.Toutes les libertés dans ce pays sont menacées depuis ce triste matin d'avril 2011.Les acquis democratiques arrachés de haute lutte par l'opposition ivoirienne menée par le président Laurent GBAGBO ont volé en éclat.Aujourd'hui encore le passage en force du gouvernement sur la question de la CEI et l'interpelation permanente des leaders de l'opposition et de la société civile en sont l'illustration parfaite.

6- Pensez-vous que l’opposition ivoirienne a des arguments nécessaires pour faire face à toutes ces pressions exercées par le pouvoir en place ?
Oui nous pensons que nous avons des arguments si l'on se refère á la question de la reconciliation nationale et de la reforme de la CEI où l'opposition crédible et significative parle d'une même voix.Les contacts fréquents entre les partis politiques de l'opposition crédible et significative sont de nature à augurer des lendemains meilleurs pour cette opposition.

7-Quel commentaire après les derniers développements de l’affaire Gbagbo-Blé Goudé ?

Vous savez,je suis de nature optimiste et j'ai toujours été convaincu de l'innocence du président Laurent GBAGBO et de sa rehabilitation. Ces derniers évènements me confortent dans mes convictions et je suis plus que persuadé que le président Laurent GBAGBO et le ministre Charles BLE GOUDE nous reviendront très bientôt pour prendre une part très active dans le processus de reconciliation nationale. J'invite en consequence tous les Ivoiriens à se preparer à les accueillir.

8- Une rencontre entre les présidents Bédié et Gbagbo était prévu dans le courant de ce mois de Juillet. Des voix s’élèvent pour indiquer que les choses se compliquent. Est-ce qu’on peut en savoir plus ?

Tout ce que je sais ,c'est que le président BEDIE a envoyé une mission de haut niveau conduite par le secretaire executif du PDCI-RDA Maurice KAKOU GUIKAHUE,auprès du président GBAGBO à Bruxelles. En retour le président Laurent GBAGBO lui a envoyé aussi une mission de haut niveau conduite par le secretaire general du FPI ASSOA Adou à Daoukro.Je peux vous assurer aussi que EDS et le PDCI-RDA travaillent de concert sur la question de la CEI et projettent de mener ensemble certaines activités. Pour le reste je suis de ceux qui n'accordent pas trop d'importance aux rumeurs...

9- Votre opinion sur la mise en place de place la plateforme non idéologique annoncée par le président Bédié ?

Tous les partisans du président Laurent GBAGBO sont membres de la plateforme politique EDS .Et nous encourageons toutes les initiatives qui sont de nature à promouvoir la democratie pour le bien être des Ivoiriens.

Propos recueillis par Le Nouveau reveil