Situation socio-politique, Guikahué depuis Gagnoa : « On risque de ne plus exister, si…, Gbagbo nous a fait plusieurs confidences »

Par Linfodrome - Situation socio-politique, Guikahué depuis Gagnoa « On risque de ne plus exister, si…, Gbagbo nous a fait plusieurs confidences ».

Maurice K. Guikahué (Secrétaire exécutif du Pdci). Image d'archives.

Le chef du Secrétariat exécutif du Pdci-Rda, Pr Maurice Kakou Guikahué, assisté par le Coordonnateur des activités du Comité des sages, Me Cheickna Sylla, a présidé une réunion à Gagnoa où il a commenté l’actualité socio-politique et fait des révélations sur le rapprochement entre le Pdci-Rda et le Fpi de Laurent Gbagbo.

Si la rencontre qu’il a eu avec les délégués de la région du Goh était prévu pour faire un point du nouveau découpage territorial de son parti, Maurice Kakou Guikahué n’a pas pu s’empêcher d’utiliser cette tribune pour aborder certains points de l’actualité du pays et au niveau de sa famille politique. C’est ce que le chef du Secrétariat exécutif du Pdci-Rda a fait le dimanche 16 juin 2019, à Gagnoa où il était durant le week-end.

Le plus proche collaborateur du président du parti septuagénaire, Henri Konan Bédié, a tenu à entretenir son auditoire sur des points relatifs à la marche de l’ancienne formation politique au pouvoir et aux nouvelles orientations prises par sa direction. Ces orientations, le professeur Guikahué les résume en la volonté de réconciliation et de paix qui anime son mentor. Lequel a pris l’option, après avoir quitter la coalition du Rassemblement des Houphouëtistes (Rhdp) devenue le parti unifié au pouvoir, de se rapprocher du Front populaire ivoirien de l’ex-opposant du Pdci-Rda, Laurent Gbagbo.

« Nous avons donc décidé, Fpi-Pdci, de travailler ensemble pour sauver la Côte d’Ivoire. Le Fpi reste Fpi et le Pdci reste le Pdci, mais on va travailler ensemble pour la Côte d’Ivoire. Donc, nos petits problèmes individuels, il faut faire l’effort de les oublier, parce que le problème de la Côte d’Ivoire est plus grand que nos problèmes ».

Maurice Kakou Guikahué invite, en effet, les militants du Pdci-Rda à penser à l’intérêt général qu’est la Côte d’Ivoire. Il a appelé à ce sursaut pour justifier le rapprochement avec le Fpi et privilégier la réconciliation avec les ex-adversaires. Sinon, prévient-il, « nous-mêmes, on risque de ne plus exister si on continue de considérer nos petites divergences ».

Le N°2 du Pdci, qui pense que le temps de la réconciliation de tous les Ivoiriens est arrivé, a expliqué devant leurs parents pourquoi il a effectué le voyage en Europe pour voir l’ex-président en liberté provisoire en Belgique après son procès devant la Cour pénale internationale (Cpi). « On ne réconcilie que ceux qui sont en palabres. C’est pourquoi, le président Bédié a dit, maintenant on fait table-rase de tout le passé. (…) Parce que si on ne se réconcilie pas, la Côte d’Ivoire va continuer d’avoir des problèmes.

Dès lors, le premier parti avec lequel le Pdci n’était pas d’accord, c’est le Fpi. Donc, au mois de novembre dernier, le président Bédié nous a dit d’aller saluer Gbagbo, mais comme l’heure du jugement était proche, on a attendu. Et dès qu’il a été acquitté et qu’il est allé à Bruxelles, nous sommes allés lui dire toute notre compassion. Gbagbo nous a fait plusieurs confidences, le moment venu, vous saurez tout, dans les moindres détails », a-t-il révélé.

Revenant sur la rupture du Pdci avec le Rhdp, le professeur Guikahué l’a justifié par les intérêts divergents qui opposaient les deux partis. « Dans la vie, quand tu marches et que tu ne sais pas où tu vas, tu sais d’où tu viens. On a fait le point et on a trouvé que ce n’était plus bon pour nous, donc on a quitté. Parce que la politique, c’est un jeu d’intérêts.

Quand tu n’as pas d’intérêt quelque part, tu ne vas pas là-bas. Donc on est revenu là où on était, le Pdci-Rda, parti indépendant, parce que les gens voulaient nous avaler », a signifié le président du groupe parlementaire du Pdci-Rda, qui a demandé aux militants de s’attendre dans les semaines et mois à venir à des délégations mixtes avec Assoa Adou, Guikahué et plusieurs autres figures du Fpi et du Pdci, voire d’autres partis de l’opposition, tourner pour parler de la réconciliation en Côte d’Ivoire.

« Quand vous allez retourner dans vos quartiers, villages et campements, ne faites pas de palabre avec qui que ce soit, encore moins avec les gens du Fpi. Nous voulons une réconciliation vraie et totale. Gbagbo ne peut pas se réconcilier avec Bédié pendant que vous allez continuer à faire des palabres dans vos quartiers et villages », a conseillé Guikahué.

F.D.B

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