Afrique: En RDC, Félix Tshisekedi est proclamé président par la Cour constitutionnelle

Par LE MONDE - En RDC, Félix Tshisekedi est proclamé président par la Cour constitutionnelle.

Félix Tshisekedi a été officiellement proclamé vainqueur de l’élection présidentielle.

La Cour constitutionnelle a rejeté le recours déposé par Martin Fayulu. Juste après, cet opposant s’est déclaré « seul président légitime » du pays.

La République démocratique du Congo (RDC) a, enfin, un président. Restée sourde aux appels de l’Union africaine (UA) lui demandant de suspendre l’officialisation des résultats, la Cour constitutionnelle a officiellement proclamé, dimanche 20 janvier, Félix Tshisekedi vainqueur de l’élection présidentielle.

A 55 ans, il succède au chef de l’Etat sortant Joseph Kabila, au pouvoir depuis l’assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila en janvier 2001. C’est officiellement la première transmission pacifique du pouvoir depuis l’indépendance de la RDC, le 30 juin 1960.

La Cour a validé tels quels les résultats provisoires annoncés le 10 janvier par la Commission électorale (CENI), donnant M. Tshisekedi vainqueur avec 38,5 % des voix, devant Martin Fayulu (34,8 %) et le candidat du pouvoir, Emmanuel Ramazani Shadary (23 %).

« Un coup d’Etat constitutionnel »

La décision des neuf juges est sans surprise, car ils sont largement considérés comme étant acquis au président Kabila. Ils se sont toutefois montrés étonnamment sévères envers le recours de Martin Fayulu, en le considérant comme « non fondé ». Dans son arrêt, lu par le juge Noël Kilomba, la plus haute juridiction du pays a estimé que M. Fayulu n’a « pas apporté la preuve » que les résultats annoncés par la Commission électorale n’étaient pas conformes à la réalité.

Mais Martin Fayulu ne l’entend pas ainsi. « Je me considère désormais comme le seul président légitime de la RDC », a-t-il déclaré, juste après l’annonce de la Cour constitutionnelle. M. Fayulu accuse M. Tshisekedi d’être « totalement complice » d’un « putsch électoral » organisé par le président sortant Kabila. Il continue, pour sa part, de revendiquer la victoire avec 60 % des voix, et a appelé les Congolais à organiser des manifestations « pacifiques » pour protester contre la décision de la Cour :

« Ce n’est ni plus ni moins qu’un coup d’Etat constitutionnel, car il porte à la magistrature suprême un non-élu. (…) Par cet arrêt, la Cour constitutionnelle vient une fois de plus de confirmer qu’à l’instar de la Commission électorale, elle est au service d’un individu et d’un régime dictatorial qui ne respecte ni les lois de la République ni les règles les plus élémentaires de la démocratie et de la morale. »

En confirmant les résultats de la Commission électorale, la Cour constitutionnelle a pris le risque de provoquer un bras de fer entre le pouvoir congolais et l’UA. Elle a décidé de passer outre aux injonctions des poids lourds de l’UA, qui avaient appelé jeudi à la « suspension » de la proclamation des résultats définitifs, parce qu’ils considéraient que ceux annoncés par la CENI étaient entachés de « doutes sérieux ».

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