Orpaillage clandestin: la fermeté du Roi des Ashanti qui pourrait inspirer ses homologues ivoiriens

Par IvoireBusiness/Débats et Opinions - Orpaillage clandestin. La fermeté du Roi des Ashanti qui pourrait inspirer ses homologues ivoiriens.

Le Roi des Ashanti, sa Majesté Otumfuo Osei Tutu II.

D'UN PAYS A UN AUTRE,COMMENT LA QUESTION DE L'ORPAILLAGE CLANDESTIN EST TRAITÉE?

Au Ghana, précisément à MANSO NKRAN ( lire: Territoire Koulango),le Roi des Ashanti met en garde les chefs de villages de la vaste région ashanti.Dans la foulée,il ordonne et met en branle les services compétents de l'Etat à en finir avec ce phénomène sur toute l'étendue du territoire national .

https://www.ghanabusinessnews.com/2016/06/13/asantehene-commissions-295m...

C'est cela la différence entre le Ghana et la Côte d'Ivoire. Tandis que leurs homologues au Ghana savent mettre la pression sur les services publics étatiques à enrailler le phénomène, en Côte d'Ivoire, la chambres des rois et chefs traditionnels reste muette si elle n'est pas activement complice des orpailleurs clandestin.

C'est dommage que la chambre se montre plus activiste dans les projets électoralistes que dans ses domaines de compétence.Le processus électoral plombé à Bassam est juste la partie visible de l'iceberg.

Dans le zanzan, pour ce qui nous concerne, nous voudrions exhorter nos parents à plus de fermeté face à ce phénomène de pillage organisé.Il y va de l'avenir des générations présentes et futures. Ces dernières semaines, nous avons été saisis à temps par les échos d'une tentative avortée d'orpailleurs dans un village Koulango à Bondoukou.La vigilance doit être de mise.

Au-delà du zanzan,le danger guette le pays en entier. C'est pourquoi, pour paraphraser le roi Ashanti, la question de l'exploitation minière illégale dans le pays est devenue un chancre qui nécessite une approche essentielle pour enrayer le phénomène, en faisant tous front contre la menace.

Chassés du territoire ghanéen,ces écumeurs sans foi ni loi, mettent le cap sur la Côte d'Ivoire où ils font mains basse sur les richesses du sous sol de nos régions sans exception, avec la complicité souvent d'élus locaux, et certaines autorités administratives et militaires (sous-préfets, gendarmerie...)

Bien entendu, l’autorité traditionnelle la plus élevée en dignité chez les voisins n'a pas non plus manqué de peser de son poids afin que les compagnies légales d'exploitation minière servent en priorité les intérêts des communautés locales avant toutes autres préoccupations. Ainsi, "chaque employé du projet est un Ghanéen et plus de 60% des entrepreneurs impliqués proviennent de la zone de couverture du projet."
C'est à prendre ou à laisser au pays d'Opemso Kofi Osei Tutu, un roi doté de talents administratifs et politiques exceptionnels.Véritable inspirateur plus tard de l'Osagyefo Kwame Nkrumah.

Pour se faire un idée de l'impact de cette précaution sur l'économie locale, il est utile de rappeler que presque 98% des entreprises sont détenus par des entrepreneurs ghanéens, notamment, les ashanti dans la région ashanti dont fait partie Manso Nkran qui se traduit par " Territoire Koulango" (cf peuplement de l'Amansie in archive de la République de la République de Côte d'Ivoire, notamment les archives du Ministère du Plan de Côte d'Ivoire, citées par La Fabuleuse Epopée Koulango Exhumée, à paraître aux Editions Universitaires Européennes).

Il urge aux populations de surveiller comme du lait sur le feu, les différents élus locaux et régionaux afin annihiler toute possibilité de complicité pouvant ouvrir la porte à l'exploitation éhontée des richesses du sous-sol des villages.

L'argument selon lequel les produits du sous-sol appartiendrait à l'Etat et non aux communautés villageoises ne doit nullement faire diversion face à l'entrée des clandestins.
C'est une question d'une haute portée socio-culturelle et sécuritaire. Les exploitants clandestins étant à la fois des vecteurs de circulation d’armes et de drogues et de dépravation de la jeunesse.

Le combat en vue de la renaissance des valeurs culturelles des peuples,englobe celui du développement durable, assis sur la préservation des équilibres naturels et environnementaux.
Aux gardiens des us et coutumes d'y veiller, à l'image de leurs homologues du Ghana qui ont réussi à bouter dehors ces accapareurs de terres, mués en prospecteurs de minéraux, à la mentalité de conquérants d'espaces réputés no mans' land.

Une contribution de K. DAPA Donacien

Commissaire Général du Festival de la Renaissance du Peuple Koulango (FESTIKOUL)

Email: dapadonacien@yahoo.fr

Abidjan (Côte d'Ivoire)