WORLD – AFRICA : l'icône de la chanson Gabonaise, Annie Flore Batchiellilys s'exprime depuis Bergerac (France)

Par Autre presse - l'icône de la chanson Gabonaise, Annie Flore Batchiellilys s'exprime depuis Bergerac (France)

Elle fait partie des 50 personnes qui font le Gabon d'après le magazine Jeune Afrique, Ambassadrice de L'UNICEF, Meilleur Espoir Féminin au Kora Awards 2002, Présidente du Jury d'Africa Star éditions 2008. Elle a initié le festival « Les Nuits atypiques de Mighoma », qui s'appelle aujourd'hui : R.I.P.A.M (rencontre internationale des peuples et des arts de Mighoma ). Habitué des concerts au stade de France, à L'Olympia, et à l'institut français du Gabon, elle est retenue cette année, pour les rencontres d'Astaffort de l'artiste Francis Cabrel

« L’inter culturalité est une force incomparable » Mtfoko
Bonjour, et merci de nous recevoir dans votre univers artiste. Permettez-moi, de vous tutoyer le temps de cet entretien. Il paraît que, vouvoyer peut-être une barrière au dialogue !
Qui est Annie flore Batchellilys ?
Heu... Quelle question ! Cela faisait longtemps qu'on ne me l'avait pas posée... En un mot ? Je suis auteur-compositeur, interprète. Je m'autoproduis, grâce aux sponsors et mécènes depuis plus de 10 ans. Mes albums sont sponsorisés par : total Gabon, mistral voyage, Air-Gabon, les habitants du Gabon, Wcs Gabon (ONG qui lutte pour la protection de l'environnement), Africa éden et bien d'autres...

Je viens d’un petit village appelé « Mighoma » issu d'une petite famille, maman de plusieurs enfants, je suis d'ethnie Punu du sud-Gabon. Et ça fait 46 ans, que je suis sur cette terre. .

Je n'ai pas de maison de disques

Et pourquoi ?
J'avais refusé une proposition de maison de disques il y a longtemps et depuis lors, je passe derrière les cases pour arriver à la cour .... ! La raison primordiale de ce refus c'était que la proposition faite, ne donnait pas place à ma culture .... ! Par exp : il fallait chanter sans rouler les « r », c'est-à-dire, sans avoir d'accent ... !
Si aujourd'hui, une proposition refait surface, elle sera la bienvenue
Où vas- tu dans ta vie artistique ?
Hahahaha, Hihihihi, j'ai pris le chemin de la vie... Qui connaît le chemin de la vie ? Je fais chaque jour ce que je peux faire, en espérant qu'à la fin, tout ce que j'aurai posé comme acte sera plus près de ma vérité, de mon devoir sur cette terre.... !
Comment faire, pour être demain comme Annie Flore ?
Il faut travailler, travailler, Papa Akendengué qui me l'a dit, il y a plus de 20 ans à mon tour, je le transmets à mes élèves et aux jeunes qui me rencontrent.... ! Il n'y a pas de magie tout se résume dans le travail et l'excellence appartient à la lecture des autres ; prendre sur soi, écouter et essayer de s'améliorer
Parle nous un peu de ‘’ l’école des sirènes de Lyon’’
Je venais de mettre les pieds en France. Je ne savais pas, que l'on pouvait apprendre à chanter .... C'est le père de mes enfants, qui m'a amené là-bas. Et quand on nous a donné le prix des cours de chant, je me suis mis à calculer en CFA et j'ai dit : « Avec tout ça là, on peut commencer à construire au Pays... »
Quels sont tes hobbies ?
J’aime cuisiner, mais je ne sais plus si je sais encore très bien cuisiner, à demander à mes enfants … !
Chacun de nous, à une définition propre à lui de la culture. Et toi, comment la définis-tu ?
La culture pour moi, c’est l’essence de l’être. C’est son essentiel
Un être qui ne prend pas en compte sa culture ; qui ne la considère pas, c'est un être perdu : sans repère émotionnel. Étant donné que, c'est dans la culture qu'on apprend les barrières à ne pas franchir humainement... !
Peux-tu partager avec nous, un de tes beaux moments de culture ?
En 20 ans, un seul moment, c'est vraiment petit ! Je dirai :
-La rencontre sur scène avec Chucha (une artiste musicienne chinoise) . Ce qui m'a marqué, c'est qu'on ne parlait pas la même langue. Elle ne parlait pas français, et moi, je ne parlais pas Chinois et quand je lui ai vu jouer la ''PIPA'' j'étais émotionnellement bouleversé et j'ai commencé à chanter comme au Village sur le rythme de la ''Pipa chinoise''.... C'était incroyable la symbiose cultuelle

-La rencontre avec Baba Maal (artiste sénégalais), sur scène à Libreville et au stade de France en 2011

Parle-nous un peu du concert que tu donnes le 28 septembre à Bergerac (Fr)
Je suis en résidence à partir du 24 jusqu'aux 27 et le 28, on présente le spectacle dans la salle du rocksane de Bergerac....
Je saisis l'occasion aujourd'hui, pour remercier la Mairie de Bergerac, l'agence culturelle de la Dordogne, le conseil général de la Dordogne, et plus précisément le Maire qui a été d'une gentillesse inouïe.
L'entrée est gratuite, Venez nombreux partager l'instant émotionnel ...... !

Pourquoi avoir choisi la Dordogne, pour déposer tes valises ?
J'ai été invité par le plus-que-parfait à Bergerac pour la fête de la musique et je suis tombée amoureuse de la région.... Aujourd'hui, la Dordogne, c'est mon point zéro. Cette région me permet de rebondir. Cette clé de la dignité m'a été donnée par des amis
Peux –tu nous parler, de ton dernier album ?
Ça s’appelle ‘’ Mon point zérooo’’ c’est une compilation que j’ai mise sur pied pour permettre aux gens qui ne me connaissaient pas, de me découvrir…!
Quels sont tes futurs projets artistiques ?
Je viens de monter un groupe ici en France ; J’ai trouvé des musiciens, mais reste à se familiariser… !
En ce moment, je suis en studio pour un album qui verra le jour en 2014 ... ! La souscription sera lancée mi-octobre pour permettre sa diffusion
En 2014, je sortirai un livre Autobiographique, et un film sur mes premiers pas en Dordogne (FR)
Pour mener à bien, cet entretien, je me suis permis de donner la parole aux Africains de paris. On dit de toi : « C'est une femme riche d'esprit », « c'est la muse de nouveaux aspirants dans l'art de la chanson », « on espère qu'elle refera surface à l'Olympia de Paris ». Que peux-tu répondre à cela ?
Inchalah … La vie est un chemin, tant que la vie nous donne raison, on a le devoir de continuer... Les habitants du Gabon m'ont ouvert les portes de l'Olympia... Sur le chemin de l'Olympia, j'ai rencontré la valeur de l'unité
Avec quels artistes as-tu déjà travaillé ?
Lokua kanza, Ray Lema, Baba maal, Yannick Noah, awilo longomba, Sam Fan Thomas, Eric virgal, Martin Lascelles, Solange Campagne, Alexandre Chassagnac, et bien d’autres…..
Quel est ton plus grand regret dans la vie ?
Le décès d’ Oliver Goma.
Il fait partie des quatre premières personnes qui ont cru en moi….
Quels conseils, pour la jeunesse du monde ?
Waouh.... La première chose que je peux dire à la jeunesse, c'est de ne jamais oublier que L'union est une force. Nous ne pouvons rien faire, sans unité ! L'unité est une natte sur laquelle marche la paix de la diversité

Bergerac (France) Septembre 2013